À l’occasion d’un déplacement à Potsdam ce mardi 14 octobre, le chancelier allemand Friedrich Merz a tenu des propos polémiques qui ont été le point de départ d’un grand débat au sein de la coalition gouvernementale, ainsi que de fortes mobilisations partout en Allemagne.


C’est en réponse à une question d’un journaliste sur les chiffres élevés de l’AFD dans le land du Brandeburg que Friedrich Merz a tenu ces propos si controversés : « Nous avons bien sûr toujours ce problème dans le paysage urbain, et c’est pourquoi le ministre fédéral de l’Intérieur est en train de permettre et d’effectuer des rapatriements à très grande échelle. » Des propos que de nombreux observateurs ont qualifiés de racistes et qui n’ont pas manqué de faire réagir la gauche. Mais également les membres du SPD rassemblés autour du député Adis Ahmetovic, qui proposent une rencontre sur le sujet du « paysage urbain » entre le chancelier, les représentants d’associations communales, de grandes villes et les groupes parlementaires. Une proposition qui ne plaît pas à la CDU, ce qui fragilise encore plus le précaire équilibre de la coalition CDU/CSU – SPD.
Friedrich Merz ne s’est pas arrêté là. Plus tard dans la semaine, lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il envisageait de retirer ses propos, ce dernier a semblé amusé par la question et a répondu : « Demandez à vos filles ce que j’ai pu vouloir dire par là. » De nouveaux propos qui ont choqué une partie de l’opinion publique et qui ont entraîné de nombreuses réactions.
Peu après, un collectif de femmes a lancé la pétition #WirSindDieTöchter, dans laquelle elles affirment parler pour l’ensemble des 40 millions de « filles » du pays, des filles qui appartiennent au « paysage urbain » pointé du doigt par le chancelier et qui refusent de se laisser instrumentaliser à des fins « racistes ». Leur objectif avec cette pétition est de recentrer le débat, depuis des violences « exagérées » commises par des personnes issues de l’immigration, vers les violences quotidiennes « sous-médiatisés » au sein du foyer.
« Nous avons un problème structurel de violence contre les femmes – presque toujours dans le propre foyer. Les auteurs ne sont pas « des gens du paysage urbain », mais des maris, pères ou ex-partenaires. Quand on parle de « drames conjugaux », nous savons qu’il s’agit en réalité de féminicides ! ». Ce sont les mots utilisés par les rédactrices de cette pétition.
La pétition, lancée le mardi 21 octobre, a déjà obtenu plus de 240 000 signatures. Mais ce n’est pas la seule réaction : depuis une semaine, des manifestations quotidiennes ont lieu partout en Allemagne, et surtout à Berlin, devant le siège de la CDU, où le nombre de manifestants a même atteint 2 000 personnes.
Pour recevoir gratuitement notre newsletter du lundi au vendredi, inscrivez-vous !
Pour nous suivre sur Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram.




























































