Trois ans après son départ de la vie publique, Angela Merkel revient à l’occasion de la publication de son autobiographie "Freiheit", publiée dans 30 langues et dans laquelle elle fait le bilan de ses 16 années passées à la chancellerie.
Dans quel contexte ?
Ce retour dans l’actualité intervient alors que l’Allemagne traverse une période de fortes instabilités politiques. D’un côté, l’éclatement de la coalition menée par Olaf Scholz obligeant l'organisation d'élections anticipées le 23 février prochain. De l’autre, une économie qui pâtit toujours de la guerre en Ukraine, à quoi vient s’ajouter la réélection de Donald Trump qui avait promis une hausse des droits de douanes qui pourrait coûter jusqu’à 1% du PIB allemand.
Un livre politique ?
Si elle évoque ses jeunes années en Allemagne de l’est et la chute du mur, Merkel cherche avant tout à faire le bilan de ses quatre mandats et à justifier ou du moins défendre ses prises de positions les plus controversées.
Elle revient en particulier sur sa gestion des relations germano-russes telle que son opposition à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN ainsi que son attachement au projet de gazoduc Nord Stream 2 malgré l’annexion de la Crimée par Vladimir Poutine en 2014. Angela Merkel évoque également sa gestion de la crise migratoire de 2015 ainsi que ses interactions avec les quatre présidents français qu’elle a côtoyés en accordant une place particulière à Nicolas Sarkozy.
Quelle réception en Allemagne ?
Il n’y a pas que Merkel qui fait son propre bilan de ses années au pouvoir. A l’occasion de la publication de ses mémoires, les Allemands et le reste de la classe politique reviennent sur ses quatre mandats et en font le bilan.
Elle avait pourtant quitté la chancellerie avec une côte de popularité à 80%. Mais aujourd’hui, certains lui imputent les crises auxquelles le pays est confronté, à commencer par son supposé rôle dans la montée de l'extrême droite, ou des sous investissements dans les infrastructures publiques tel que les chemins de fer.
Regrettée par les uns et blâmée par les autres, Angela Merkel demeure l’un des visages de la politique allemande du 21ème siècle et la publication de ses mémoires, si elle ne révèle pas de secrets, nous permet de plonger dans la tête de celle que les Allemands ont fini par appeler Mutti (maman).
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