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CINEMA - Gainsbourg, vie héroïque

Écrit par Lepetitjournal Berlin
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Gainsbourg, vie héroïque, sorti le 20 janvier dernier en France, sera dans les salles allemandes à partir du 14 octobre. Du Paris occupé des jeunes années du chanteur à la période "Gainsbarre", ce film se présente comme un conte biographique à la gloire de Serge Gainsbourg. Un conte qui mêle animation, marionnettes, chansons et, naturellement, belles femmes. A l'occasion de la présentation de Der Mann die Frauen liebte - titre de la version allemande du film - lors du festival de Hambourg, Lepetitjournal.com est allé à sa rencontre du réalisateur, Joann Sfar

Le Petit Journal : Gainsbourg, que vous présenter en ce moment au festival du film de Hambourg est votre premier film. Pourquoi avoir « délaisser » le dessin pour rejoindre le cinéma ?
Joann Sfar : Pour la musique : je voulais savoir ce que mes dialogues donneraient quand ils seraient dits. En dessin, j'ai l'habitude qu'ils soient lus. J'avais eu d'autres propositions mais qui n'étaient pas créativement très intéressantes.

L'affiche allemande du film (photo : DR)

Pourquoi avoir réalisé un film sur Gainbourg alors que votre chanteur préféré reste Brassens (vous apparaissez d'ailleurs dans le film dans le rôle de Brassens) ?

La vie de Gainsbourg est plus intéressante à adapter au cinéma, elle est plus agitée, plus dramatique. Il y a aussi dans le personnage de Gainsbourg quelque chose de tellement français, et plus on est français, plus on exportable. Le film est prévu d'être projeté dans 100 salles en Allemagne ? ce qui est un succès -, 100 en Espagne et 100 en Grande-Bretagne. Cela prouve qu'il n'y a pas que le cinéma américain ; raconter des histoires à notre"façon française", cela fonctionne aussi !

En quoi trouvez vous les mensonges de Gainsbourg plus intéressants que la réalité de sa vie ?
Je n'appellerais pas ça des mensonges, mais plutôt des paradoxes. Je voulais faire un film sur ce que Gainsbourg aurait voulu être, sur sa manière de se donner toujours le beau rôle.

Votre film laisse une grande place à l'esthétisme. Vous faîtes intervenir des personnages d'animation, comme la patate ou la  "gueule". Était ce primordial pour vous ?
En fait, c'est beaucoup plus simple que ça. Pour la patate, il s'agit plus d'un code d'entrée : si les spectateurs acceptent ça, c'est gagné ! Et pour la gueule (qui représente les angoisses de Gainsbourg), il n'y a pas de raisons intellectuelles ? le Bien/le Mal -, je voulais simplement avoir une marionnette dans mon film.

Les femmes tiennent une place importante dans la vie de Gainsbourg, et on le retrouve dans votre film. Anna Mouglalis, Laetitia Casta, Lucy Gordon, un casting de rêve...
Ce n'est vraiment pas difficile de trouver de jolies filles qui jouent bien. Je voulais avoir du rêve ; j'aime bien les contes, les films qui ressemblent à des films et non à la vie, comme c'est la tendance actuellement. Moi, j'aime beaucoup quand une comédienne est très jolie et qu'elle parvient à faire le clown...

Votre scène préférée du film ?
La scène avec le papa, quand ils cachent les lettres d'amour dans le canapé. Les scènes avec les parents m'émeuvent beaucoup.

La meilleure critique que vous ayez reçu ?
Celle de Jane Birkin qui m'a dit: "Je n'irai pas voir ton film ? cela serait trop douloureux ? mais Serge aurait adoré."

Un petit mot sur Hambourg ?
Je ne connais pas, je suis arrivé hier, l'ouverture du festival s'est très bien passé : j'ai même retrouvé un cousin éloigné !

Des projets en cours ?
Oui, l'adaptation de ma BD Le chat du rabin en dessin animé, dont la sortie en salle est prévue en mars 2011.

Anne Durrieu (Lepetitjournal.com - Allemagne) Vendredi 8 octobre 2010

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Publié le 8 octobre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012
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