Ce jeudi 21 novembre, la 24ème Semaine du film français a été lancée en fanfare au Delphi-Filmpalast de Berlin. Littéralement. Une fanfare accueillait les spectateurs devant le cinéma, les plongeant directement dans l’ambiance et donnant le ton d’une soirée festive.
Le choix du Delphi, un cinéma Art déco de 725 places emblématique ayant traversé l’histoire chaotique de la ville, fait également écho au thème du film, où la musique joue un rôle central : à l’origine, il s’agissait d’une salle de danse et de concerts.
Le programme : une salle comble, un photocall où se sont succédé invités et organisateurs, et une série de discours pour introduire le film d’ouverture, "En fanfare" ("Die leisen und die großen Töne").
Des discours inspirants pour célébrer le cinéma francophone
La cérémonie d'ouverture a vu l'intervention de plusieurs personnalités, dont François Delattre, ambassadeur de France en Allemagne, qui a souligné l'importance du cinéma comme vecteur de dialogue et d'ouverture entre les cultures, sa capacité à rassembler et à inspirer, tout en rappelant que le festival rayonne dans 19 villes allemandes.
Louise Nzanga Ramazani, ambassadrice de la République démocratique du Congo, a quant à elle célébré la diversité et la richesse de la création francophone, rappelant que la francophonie s'étend bien au-delà de l'Europe, notamment en Afrique, où vit une grande partie des francophones du monde. « Le cinéma élimine les frontières », a-t-elle souligné.
Un message fort, appuyé par l’implication de l’Institut français et d’Unifrance, malgré les défis auxquels le cinéma francophone fait face face à la domination des productions anglophones.
"En fanfare" : une belle leçon d’humanité
Le film, réalisé par Emmanuel Courcol, a conquis le public. Émouvant, sincère et porteur d’espoir, il fait du bien. Les deux acteurs principaux, Pierre Lottin et Benjamin Lavernhe, livrent des performances justes et touchantes, soutenus par un casting de grande qualité. Ils incarnent deux hommes que tout semble opposer, mais qui, grâce à la musique, découvrent qu’ils partagent bien plus qu’il n’y paraît, transformant, de façon inattendue, la vie l’un de l’autre.
Ce film, véritable ode à la fraternité et à l’humanité, explore des thèmes profonds comme l’injustice, le pouvoir de la musique en tant que lien social et la beauté des rencontres imprévues. Un message fort : même venant d’horizons différents, on peut profondément influencer la vie de quelqu’un, à condition de s’ouvrir à l’autre.
On ne va pas davantage spoiler, on vous laisse découvrir ! Les réactions à la fin de la projection ? Des yeux humides (dont les miens) et des applaudissements chaleureux.
Les coulisses de la musique du film avec Michel Petrossian
Après la projection, Michel Petrossian, compositeur et conseiller musical du film, a partagé quelques anecdotes lors d'une session de questions-réponses.
Il a évoqué les défis pour intégrer la musique dans la narration, comme la difficulté de réserver un orchestre qui travaille souvent deux ans à l’avance, alors qu’un film se prépare en six mois. Face à ces contraintes, après avoir contacté 25 orchestres, tous indisponibles, ils ont dû se tourner vers un orchestre spécialisé dans le cinéma – ça existe !
Petrossian a également parlé du choix des œuvres musicales utilisées dans le film. Pour des questions de droits d’auteur et de budget, ils ont opté pour des compositions moins connues de compositeurs célèbres comme Mendelssohn et Mozart, apportant une familiarité tout en surprenant le public. Chaque choix musical était pensé pour servir l'histoire sans rien laisser au hasard – qu’il s’agisse de musique classique, ou même de Dalida et d’Aznavour !
Le travail de Michel Petrossian sur "En fanfare" illustre comment la musique peut transformer un film, tout en s’intégrant parfaitement à sa narration.
Une semaine à ne pas manquer
La Semaine du film français, une initiative de l’Institut français d’Allemagne et Unifrance avec le soutien de nombreux partenaires et sponsors, se poursuit jusqu’au 27 novembre avec une programmation riche. Une quarantaine de films au total, des récits portés par des rêves, des ambitions et des talents venus de toute la francophonie.
À découvrir à Berlin et dans 19 autres villes d’Allemagne.
Toutes les infos et le programme complet sont à retrouver sur le site de La Semaine du film français.
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