Chaque année des Français meurent ou sont blessés dans des accidents de la circulation en Thaïlande. Voici quelques règles à connaître avant de prendre la route
Yohann Gabert, un jeune orléanais de 29 ans a perdu sa petite amie et a été gravement blessé le 7 mars dernier dans un accident de scooter près de la ville de Trat, dans le sud-est de la Thaïlande. Après quatre jours passés dans le coma, Yohann apprend qu’il doit également faire face à la justice thaïlandaise. Bien qu’aucune plainte n’ait été déposée, il a été mis en examen et a dû déposer une caution pour éviter la détention. Il est depuis assigné à résidence en attendant son procès.
Cette histoire n’est malheureusement pas un cas isolé. Environ 15 Français meurent chaque année dans des accidents de la circulation en Thaïlande, selon les chiffres de la section consulaire.
Ces décès sont en partie liés au fait que beaucoup de touristes et d’expatriés ignorent les précautions à prendre avant de rouler en deux roues.
"Les étrangers ne sont pas habitués aux règles locales, notamment la conduite à gauche qui est inconnue pour les touristes français", explique Denis Herrero, responsable du service social à l’ambassade de France à Bangkok.
"En Thaïlande le permis moto est obligatoire pour tous les deux roues, même pour conduire un 50cm3, le casque est obligatoire et il est également recommandé de porter des vêtements qui protègent malgré la chaleur," souligne-t-il, regrettant que ces règles simples ne soit pas toujours respecté.
Et d’ajouter : "Il faut également faire attention au climat, notamment lorsqu’il pleut, les routes sont glissantes", détaille-t-il.
La conduite sous l’emprise de l’alcool est sanctionné avec, comme en France, une limite légale d’alcoolémie à 0,5mG/L.
La Thaïlande est d'après les données de l'OMS le 2e pays au monde après la Lybie qui compte le plus grand nombre de morts sur les routes. 75% des décès concernent des motocyclistes.
LIRE : RAPPORT OMS – La Thaïlande 2e pays le plus dangereux sur les routes
Face à cette réalité, il est évidemment indispensable de bien s’assurer lorsque l’on voyage et particulièrement lorsque l’on s’apprête à conduire à l’étranger.
Pour ce qui est de l’assurance, tous les deux-roues doivent avoir une assurance minimum obligatoire (Compulsory Motor Insurance) –un véhicule non assuré ne peut obtenir l’indispensable vignette fiscale rose et bleue portant la date de l’année suivante (2561 pour cette année). Peu chère (323 THB minimum), cette assurance ne couvre que de petits montants pour des dommages corporels avec une franchise et ne fonctionne pas si le conducteur est en tort. Dans tous les cas, le conducteur doit prendre à sa charge les dégâts matériels.
C’est pourquoi il est fortement recommandé de souscrire à une assurance tous risques. Cela dit, lorsque l’on cherche à louer, il n’est pas toujours facile de trouver des prestataires proposant des options d’assurance.
Si vous allez à Phuket, le loueur de véhicules Nina’s Car, une société franco-thaïlandaise implantée sur l’ile depuis plusieurs années, propose depuis juillet 2016 une assurance multirisques pour les deux-roues. Les souscripteurs peuvent ainsi bénéficier, pour 150 bahts par jours, d’une assurance pour le matériel (vol, casse, incendie, etc) et d’une assurance au tiers, en plus d’une assistance 24/24h de la part du personnel directement.
Il s’agit d’un produit unique créé à la demande de Nina’s Car par l’assureur Axa. "Cette initiative à demandé un an et demi de travail en amont", nous a confié Yann Diouron par téléphone, l’un des associés.
Cette assurance deux-roues est devenue un véritable argument commercial, et le loueur affirme qu’environ 70% de ses clients souscrivent à cette assurance, notamment de plus en plus de jeunes. Les 30% restants sont soit des vacanciers à petit budget, qui décident de faire des économies sur l’assurance, soit des habituées de la Thaïlande qui n’ont, jusqu’à présent, jamais eu d’accident donc qui estiment ne pas avoir besoin d’assurance.
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Le ministère des Affaires Etrangères rappelle (ici) que les étrangers de passage souhaitant conduire en Thaïlande doivent être titulaires d’un permis de conduire international. Les étrangers résidents doivent être titulaires d’un permis de conduire thaïlandais, à défaut la compagnie d’assurance refusera de prendre en compte les frais inhérents à un accident.
Rappelons enfin que responsabilité et prudence sont les maîtres mots sur les routes du monde entier. "Les précautions d’usage sont valables quelques soit le pays de séjour", conclut Denis Herrero.
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Par M.G et L.H. mercredi 5 juillet 2017