Plusieurs histoires dramatiques ont fait la Une de la presse en Thaïlande, comme le cas de cette touriste britannique qui a laissé à ses parents une note d’1,8 millions de bahts ou celui du Français Sofiane qui avait suscité une grande collecte de dons sur Internet pour couvrir ses frais d’hôpitaux. Dans la plupart des cas : un accident, une hospitalisation, pas d’assurance. Une erreur qui peut coûter cher.
Que ce soit pour quelques jours ou pour la vie, voyager ou s’expatrier ne s’improvise pas, et la Thaïlande, malgré ses plages et son sourire, n’échappe pas à la règle. Nombreux sont les faits divers impliquant des touristes comme le cas de Sofiane, ce jeune français de 25 ans dans le coma après un accident de moto et dont les frais de rapatriement s’élevaient à près de 75.000 euros, l'histoire de cette touriste britannique qui a laissé une note de frais d’hôpitaux à sa famille de 1,8 millions de baht, ou encore celle de Darren Vogan, un Irlandais de 33 ans dont les frais d’hospitalisation s’élevaient à un peu plus de 30.000 euros.
Le cas classique est l'accident de moto et l'absence d’assurance. "Avoir une assurance lorsque l'on part en voyage est beaucoup plus important que si l’on reste chez soi car, quoiqu’il arrive en France, vous serez toujours soigné" rappelle Gilles Tabellion, directeur du groupe Axiom. "Dans beaucoup de pays, y compris en Thaïlande, les soins après un accident ou une maladie entraînant une opération urgente ne seront pris au sérieux qu’avec la présentation d’une couverture médicale internationale avec autorisation de prise en charge de l’assureur", ajoute le Gilles Tabellion.
Michel Bézardin, courtier en assurance précise : "En Thaïlande, le serment d’Hippocrate (qui est le texte fondateur de la déontologie médicale, ndlr) n’existe pas, le système hospitalier est là pour faire du business, on vous soigne pour faire de l’argent et non pour vous sauver".
Le Chef de la section consulaire française en Thaïlande, Luc Speybrouck, soulignait en juillet dernier dans une interview accordée au Petitjournal.com que l’absence d’assurance faisait partie des principaux problèmes rencontrés par l’ambassade, cela provoquant des difficultés administratives et financières en cas d’accident ou de litiges lors de la location d’un scooter, d’une moto ou d’un jet-ski. L'ambassade rappelle l’importance de vérifier que le loueur est assuré ou d’avoir sa propre assurance ainsi que de faire un état des lieux du véhicule en prenant des photos.
Quel type d’assurance prendre ?
Pour Gilles Tabellion, "l’assurance minimum nécessaire est celle qui couvrira les gros problèmes, c’est-à-dire une couverture ‘hospitalisation’. Il est même possible de souscrire une assurance voyage à l’arrivée en Thaïlande (à prendre dans les 3 jours) à partir de 2.863 bahts pour un mois et qui couvre jusqu’à 5 millions de bahts. Pour les résidents, je conseille la même chose, l’assurance hospitalisation, il y a de très bonnes couvertures à partir de 388 dollars par an qui vous assurent jusqu’à 500.000 dollars ou encore la ‘Personnal Accident’ pour 6.000 bahts qui couvrent les frais d’hôpitaux jusqu’à 200.000 bahts."
Michel Bézardin met en garde vis-à-vis des contrats anglo-saxons, "il vaut mieux prendre une assurance émanant de groupes français comme Henner, ACS, April, etc. car dans les contrats conclus sous l’égide de la loi française, on ne peut vous radier parce que vous coûtez trop cher en soins ou interventions, ce qui n’est pas le cas avec les contrats anglo-saxons que je déconseille”.
"Un Français en difficulté, qu’il soit de passage ou résidant en Thaïlande, verra sa situation s’améliorer plus facilement s’il dispose d’une assurance couvrant les frais médicaux et un éventuel rapatriement" explique Luc Speybrouck.
Quelques astuces et informations pratiques
On croit souvent lorsqu’on réserve son billet d’avion avec sa carte bleue que l’assurance est comprise. Gilles Tabellion invite à la prudence sur ce point. "Ce n’est pas ce que je conseille aux gens, une banque n’est pas un assureur, c’est une assurance trop aléatoire”, dit-il.
Et la sécurité sociale en France ? “La sécurité sociale couvre jusqu’à 90 jours mais elle n’avance pas les frais, elle ne peut que les rembourser à votre retour et sur base de documents traduits en français. De plus, elle ne vous remboursera que sur une base équivalente si vous aviez reçu des soins en France”, ajoute-t-il.
“Le gens pensent trop souvent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent en Thaïlande, ce qui est faux, à commencer par le permis de conduire. Une assurance peut refuser de vous couvrir si vous n’avez pas de permis international ou local” conclut M. Tabellion.
Catherine Vanesse mercredi 9 mars 2016