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Dvâravatî sous les projecteurs du musée Guimet

Depuis le 11 février, un pan méconnu de l'histoire thaïlandaise est mis en lumière à Paris par l'exposition du musée Guimet : Dvâravatî - aux sources du bouddhisme en Thaïlande. Cette exposition exceptionnelle est le fruit de cinq ans de travail et de coopération entre la Thaïlande et la France. Et de plusieurs décennies de recherches archéologiques

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Du 11 février au 25 mai, l'art Dvâravatî sera à l'honneur au musée Guimet pour reconstituer toute une partie méconnue de l'histoire thaïlandaise
Écrit par Pierre QUEFFELEC
Publié le 6 août 2024

Le 11 février s'est ouvert au Musée Guimet à Paris l'exposition d'art Dvâravatî, un ensemble exceptionnel d'oeuvres évoquant l'art bouddhique le plus ancien de l'actuelle Thaïlande. 145 objets venant pour l'essentiel d'une douzaine de temples et musées de Thaïlande seront exposés jusqu'au 25 mai, 19 pièces appartenant au musée Guimet.

Il s'agit de la première exposition du genre et d'une telle envergure autour de cette civilisation méconnue située entre le VIe et le XIIe siècle et dont il reste très peu de traces écrites.

L'essentiel des oeuvres exposées consiste en des sculptures en pierre et en bronze (images de culte et bas-reliefs), de reliefs en stuc ou en terre cuite (éléments de décor architectural, plaquettes votives) et d'objets (monnaies, bijoux, éléments de dépôt de fondation, en or, argent, bronze, terre cuite, etc.).

Ces pièces sont autant de témoignages de l'art indianisé le plus ancien de Thaïlande, et permettent de reconstituer les contours d'une religion bouddhiste aux forts accents hindous. L'exposition focalise sur l'art sociétal et religieux.

"Dvâravatî correspond au début de la diffusion de l'indianisation (?) [elle] constitue le départ de la tradition bouddhique", nous expliquait en septembre Thierry Zéphir l'un des deux commissaires de l'exposition, à l'occasion d'un déplacement à Bangkok organisé avec la presse française.

A propos de la période Dvâratavî

Et Pierre Baptiste, le second commissaire, de poursuivre : "L'exposition explore cette nébuleuse mystérieuse qu'est la période Dvâravatî. Nous ne disposons d'aucun renseignement historique précis sur cette période, très peu d'inscriptions, les quelques-unes étant Mon. On part donc de la sculpture pour évoquer les liens avec les voisins : la Birmanie, l'Inde et le Champa, cela nous permet de recomposer une chronologie.

Dvâratavî paraît austère de prime abord, difficile à comprendre car il s'agit d'un art bouddhique avec peu d'iconographie mais quand on s'y penche on découvre des éléments traditionnels de l'Inde et des techniques".

Le royaume Dvâravatî semble avoir été composé par un ensemble de cité-Etats dans le bassin du Chao Phraya, dont les vestiges ont depuis longtemps fait la joie d'archéologues de tous pays. 

Pour la trentaine d'experts, archéologues et responsables de musées français et thaïlandais impliqués dans le projet, cette exposition permet de dresser un état des lieux des connaissances tirées des fouilles archéologiques récentes et des travaux plus anciens menés sous l'égide de l'École française d'Extrême-Orient dans les années 1930 et même plus tôt, dès la fin du XIXe siècle.

L'Ambassade de France a obtenu que l'exposition se "prolonge"à Bangkok à partir de la fin juillet. Initialement, les pièces devaient repartir depuis Paris directement à leur point d'origine après l'exposition, questions d'assurances. Mais le Musée National de Bangkok devrait finalement pouvoir accueillir une centaine de pièces, parmi lesquelles plus de la moitié n'a jamais été exposée au Musée National.

Pierre Queffélec vendredi 13 février 2009

Le projet s'inscrit dans la continuité d'une coopération fructueuse
Le projet de l'exposition a été lancé il y a 6 ans par le musée Guimet en coopération avec le Fine Art Department de Bangkok. Après les rénovations effectuées à la fin des années 90, le plus important musée d'arts asiatique du monde a engagé une série d'expositions et travaux de recherches sur l'Inde et l'indianisation : la diffusion de l'image et du mode de pensée en Asie. Il a réalisé en 97 une première exposition sur les arts khmers, suivie par une expo sur les arts vietnamiens Champa. En 2007, un projet avec le Bangladesh avait capoté en raison de questions d'ordre diplomatique. L'Asie du Sud-Est n'est pas la région la plus représentée au musée Guimet en nombre de pièces comparée à la Chine ou au Japon. Mais certaines pièces sont imposantes et l'ensemble ne manque pas d'intérêt. "Les arts du Cambodge sont les plus spectaculaires, l'exposition sur l'Indonésie est de qualité, le Vietnam offre à voir des pièces rares et l'on trouve dans les autres des pièces uniques", nous dit Thierrry Zéphir. Pour Philippe Liège, Conseiller de coopération et d'action culturelle pour l'Ambassade de France en Thaïlande, l'exposition Dvâravatî s'inscrit dans la continuité des efforts développés autour de La Fête et du festival Tout à Fait Thaï. Pour le Fine Art Dept, elle constitue un très bon début à une coopération franco-thaïlandaise que l'on espère durable car il s'agit du point de départ et d'une période importante de l'histoire des arts thaïs.

Dvâravatî, aux sources du bouddhisme en Thaïlande
Du 11 février au 25 mai 2009
Musée national des Arts asiatiques Guimet, 6, place d'Iéna, 75116 Paris - Tel : 01 56 52 53 00
Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h00 à 18h00
Métro : Iéna / Trocadéro / Boissière./Bus : n° 63, 82, 32, 22, 30
www.guimet.fr
Tarifs :
Entrée musée - Plein tarif : 6,50 Euros Tarif réduit : 4,50 Euros
Billet exposition temporaire Plein tarif:7 Euros Tarif réduit : 5 Euros
Collections permanentes + exposition temporaire (billet combiné) Plein tarif : 8.50 Euros Tarif réduit : 6 Euros
Lire aussi sur le sujet l'article deTout pour les femmes.com

Pierre Queffelec-square
Publié le 13 février 2009, mis à jour le 6 août 2024

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