L'UE et l'ASEAN ont réaffirmé mercredi, lors de leur premier sommet, leur volonté d'approfondir leurs liens économiques. L’Union Européenne a promis d’investir 10 milliards d’euros en Asie du Sud-Est.
Les dirigeants de 27 pays de l'Union européenne et neuf des 10 dirigeants de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (la Birmanie dirigée par l'armée étant exclue) étaient réunis à la commémoration de 45 ans de relations diplomatiques. Le président Emmanuel Macron n’était pas présent, ayant préféré aller soutenir les Bleus qui jouaient leur demi-finale de Coupe du monde au Qatar.
Il s'agissait du premier sommet entre les deux organisations régionales dans l'histoire de leur formation respective.
Ce sommet intervient dans un contexte d’hégémonie croissante de la Chine en Asie du Sud-Est et d’une rivalité entre celle-ci et les Etats-Unis qui tiraille les pays de la région, poussant l’ASEAN à chercher à renforcer ses relations avec l’Europe.
L'UE et l'ASEAN sont actuellement les troisièmes partenaires commerciaux l'un de l'autre.
L’UE promet d’investir 10 milliards € en ASEAN
Les deux blocs sont devenus des partenaires stratégiques en 2020. Leur relation repose sur des valeurs et des principes communs tels que l'ordre international fondé sur des règles, un multilatéralisme efficace et pérenne et le libre-échange.
Les dirigeants ont discuté mercredi des domaines de coopération future, notamment le commerce, les transitions verte et numérique, et la santé. L'UE et l'ASEAN ont déjà signé un accord pour permettre à leurs compagnies aériennes d'étendre plus facilement leurs services.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé un engagement de 10 milliards d'euros jusqu'en 2027 pour des investissements dans les infrastructures de l'ASEAN, en mettant l'accent sur les projets verts et la connectivité.
Vers un accord de libre-échange UE-ASEAN
L'UE tient à étendre ses relations commerciales au-delà de ses accords de libre-échange avec Singapour et le Vietnam et des négociations avec l'Indonésie.
Ursula Von der Leyen et le Premier ministre cambodgien Hun Sen, président tournant de l’ASEAN, ont tous deux déclaré que l'objectif ultime était un accord de libre-échange entre régions.
Les deux blocs ont affirmé leur attachement à un ordre international fondé sur des règles.
L'Union européenne visait une déclaration conjointe qualifiant la guerre en Ukraine d'acte d'agression de la Russie.
Mais le libellé final fait écho à celui convenu par les dirigeants du Groupe des 20 (G20) lors d'une réunion présidée par l'Indonésie, membre de l'ASEAN, le mois dernier. Les deux déclarations stipulent que "la plupart des membres" condamnent la guerre et reconnaissent les souffrances humaines qu’il en résulte.
"Il existe d'autres points de vue et différentes évaluations de la situation et des sanctions", indique la déclaration conjointe UE-ASEAN. "Nous continuons de réaffirmer, comme toutes les nations, la nécessité de respecter la souveraineté, l'indépendance politique et l'intégrité territoriale de l'Ukraine."
Singapour impose des sanctions à la Russie, tandis que le Laos, la Thaïlande et le Vietnam se sont abstenus lors d'un vote des Nations Unies en octobre pour condamner les revendications russes d'annexion des régions ukrainiennes.
La déclaration du sommet souligne également l'importance de la paix en mer de Chine méridionale et exprime une grande inquiétude concernant le coup d'État militaire de février 2021 en Birmanie et une "grave préoccupation" vis-à-vis de l'instabilité dans la péninsule coréenne.