Le problème de la pollution atmosphérique saisonnière en Thaïlande se fait moins ressentir cette année, alors que le nombre de brulis et feux de forêts a semble-t-il largement diminué
L'Agence de développement de la géoinformatique et des technologies spatiales (Gistda), a répertorié ce week-end 730 "points chauds" sur le territoire thaïlandais contre environ 3.000 à la même époque l’an dernier, rapportait dimanche le journal The Nation.
Les autorités ont dit avoir redoublé d’efforts pour faire respecter les interdictions temporaires de brûler les champs et les sous-bois entre les mois de janvier et avril, période qui correspond à la saison sèche et chaude durant laquelle les conditions météo, sans vent ni humidité, favorisent l’accumulation de particules fines dans l’air.
Dans les zones habituellement les plus concernées comme les provinces du Nord, les autorités ont affirmé avoir renforcé le dispositif de surveillance des feux de forêts, ainsi que les moyens des forces d’intervention anti-incendie avec notamment des hélicoptères porteurs d’eau.
Ces efforts ont manifestement porté des fruits, puisque le nombre de points chauds a été diminué par quatre par rapport à l’an dernier et que les codes couleur associés à l’indice de qualité de l’air (AQI) oscillent le plus souvent ces temps-ci entre jaune et rouge, plutôt qu’entre violet et marron, comme c’est généralement le cas au mois de mars dans la partie septentrionale du royaume.
L'AQI et ses codes couleur
L'indice de qualité de l’air (AQI) est un indice de mesure du niveau de pollution atmosphérique : 0-50 équivaut à une bonne qualité de l'air symbolisée par la couleur verte, 51-100 qualité modérée (jaune), 101-150 indique un air mauvais pour les personnes sensibles (orange), 151-200 est mauvais pour la santé de tous (rouge), 201-300 est très malsain (violet) et 301-500 indique un air très dangereux (marron).
Toutefois, le ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement souligne que la plupart des points chauds répertoriés ces jours-ci sont des feux de forêts, qui produisent des quantités de particules ultra-fines, les fameuses PM2,5, bien plus importantes que les brûlis agricoles.
L'administration provinciale de Chiang Mai, dont les pompiers et gardes-forestiers sont mobilisés depuis plusieurs semaines pour combattre de grands incendies de forêt d’origine humaine, vient d’offrir une récompense de 10.000 bahts pour quiconque aiderait à l'arrestation des pyromanes.
Le ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement a pour sa part émis une ordonnance interdisant purement et simplement l'accès aux forêts protégées.
Les PM2,5 et leurs niveaux de dangerosité
Les particules de moins de 2,5 microns de diamètre, appelées PM2,5, sont un mix de microgouttelettes et de particules solides pouvant être constituées par de la poussière, de la suie ou encore de la fumée. Elles sont si petites qu’elles peuvent se loger profondément dans les poumons et pénétrer dans le sang, présentant un certain nombre de risques pour la santé.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le niveau d'exposition maximum quotidien aux particules fines PM2.5 ne doit pas dépasser les 25 µg/m³. Il s'agit de l'une des principales mesures sur lesquelles est basé l'indice de qualité de l'air (AQI) utilisée par l’application IQAir.
Les autorités thaïlandaises ont pour leur part fixé le seuil sanitaire à 37,5 µg/m³.
Lundi matin, douze provinces thaïlandaises affichaient des taux de PM2,5 classifiés comme dangereux pour la santé (taux supérieurs à 75 µg/m³ reconnaissables par le code couleur rouge). Onze d’entre elles étaient des provinces du Nord, la douzième étant Loei, dans le Nord-est, selon le site de la Gistda https://pm25.gistda.or.th/.
Les zones affichant les taux les plus élevés se situaient dans les provinces frontalières de la Birmanie, comme Mae Hong Son et Pai. Plus de 5.000 points chauds ont été détectés dans ce pays voisin de la Thaïlande par la Gistda, et les autorités thaïlandaises pointent le fait que les vents d’Ouest et Nord-ouest qui soufflent depuis plusieurs jours sur la région, ont vraisemblablement poussé des quantités de polluants vers ces provinces déjà affectées par leurs propres feux.