Les niveaux de pollution aux particules ultra fines dans les régions du Nord et du Nord-Est ont fait un bond ces derniers jours en raison de l’augmentation du nombre de brûlis et de feux de forêt.
Ça y est, le Nord de la Thaïlande est complètement entré dans la "saison des fumées".
Comme le montre la carte de la pollution aux particules ultra fines - les fameuses PM2,5 - de l'Agence de développement des technologies géospatiales et spatiales (Gistda), toute la partie septentrionale de la Thaïlande est dans le rouge depuis quelques jours, avec des taux dépassant très largement les seuils sanitaires dans certaines provinces.
Les PM2,5, ou particules de moins de 2,5 microns de diamètre, sont un mix de microgouttelettes et de particules solides pouvant être constituées par de la poussière, de la suie ou encore de la fumée. Elles sont si petites qu’elles peuvent se loger profondément dans les poumons et pénétrer dans le sang.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le niveau d'exposition maximum quotidien aux particules fines PM2.5 ne doit pas dépasser les 25 µg/m³. Il s'agit de l'une des principales mesures sur lesquelles est basé l'indice de qualité de l'air (AQI) utilisée par l’application IQAir.
Les autorités thaïlandaises ont pour leur part fixé le seuil sanitaire à 37,5 µg/m³.
Et jeudi matin (7h heure locale), la Gistda relevait des niveaux de PM2.5 plus de deux fois supérieurs au seuil sanitaire thaïlandais dans 30 provinces, toutes dans le Nord ou le Nord-est, identifiées par l’indice de couleur rouge (supérieur à 75 µg/m³).
Six provinces du Nord (Phrae, Lampang, Lamphun, Mae Hong Son, Chiang Mai et Sukhothai) affichaient des taux dépassant de plus de quatre fois le seuil de 37,5 µg/m³, se plaçant tout en haut du classement des provinces par niveau de pollution atmosphérique du site https://pm25.gistda.or.th/ de la Gistda.
La ville de Chiang Mai figurait pour sa part en 2e position du classement des villes affichant l’AQI le plus élevé dans le monde.
Le Nord de la Thaïlande connait chaque année des épisodes de smog intense entre février (parfois janvier) et mai, avec des indices AQI élevés correspondant à un air jugé "malsain" voire "dangereux".
Cette pollution saisonnière est arrivée cette année plus tardivement que d’habitude dans le Nord qui a par ailleurs bénéficié d’une saison fraîche prolongée.
Ce que beaucoup appellent "la saison des fumées" est imputé à la combinaison de plusieurs facteurs, humains (brûlis, feux de forêts, émissions de véhicules) et météorologiques (temps sec et sans vent). Mais la raison principale reste les feux de forêts qui ont le plus souvent pour origine une action humaine.
Même si les autorités ont semble-t-il appliqué plus fermement la règlementation concernant les écobuages en début d’année, cela n’a pas empêché le nombre de points chauds d’augmenter fortement ces dernières semaines dans le Nord de la Thaïlande.
Ce week-end, le Département de Contrôle de la Pollution en Thaïlande rapportait la présence de 150 points chaud dans la seule province de Chiang Mai.