Alors que les Bangkokois voient la qualité de l’air s’améliorer, ce sont les habitants des provinces du Nord qui entrent dans la saison des fumées, alors que brûlis et feux de forêts se multiplient
La capitale thaïlandaise a observé ces derniers jours une amélioration de la qualité de l'air qui promet de se poursuivre, selon AirBKK, le Centre de surveillance de la qualité de l'air de l’Administration Métropolitaine de Bangkok (BMA).
AirBKK rapportait lundi que les taux de particules ultrafines, PM2,5, étaient passés sous le seuil jugé malsain par les autorités sanitaires thaïlandaises. Les taux de PM2,5 sur la capitale se situaient en effet dimanche entre 13 et 27 microgrammes par mètre cube d'air (µg/m³).
Les PM2,5, ou particules de moins de 2,5 microns de diamètre, sont un mix de microgouttelettes et de particules solides pouvant être constituées par de la poussière, de la suie ou encore de la fumée. Elles sont si petites qu’elles peuvent se loger profondément dans les poumons et pénétrer dans le sang.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le niveau d'exposition maximum quotidien aux particules fines PM2.5 ne doit pas dépasser les 25 µg/m³. Il s'agit de l'une des principales mesures sur lesquelles est basé l'indice de qualité de l'air (AQI) utilisée par l’application IQAir. Les autorités thaïlandaises ont pour leur part fixé ce seuil à 37,5 µg/m³.
La concentration de polluants sur la capitale devrait encore baisser dans les jours à venir. La météo prévoit des mouvements d’air favorables à la dispersion des polluants tandis que le nombre de feux générateurs de pollution autour de la capitale semble raisonnable, selon les autorités.
Le nord de la Thaïlande entre dans la saison des fumées
À l'inverse, les régions du Nord et du Nord-Est ont observé ces derniers jours une hausse significative des niveaux de pollution causée par une augmentation du nombre d’écobuages et d’incendies de forêt alors que le royaume vient d’entrer dans la saison chaude.
Le Nord de la Thaïlande subit chaque année des épisodes saisonniers de smog intense entre février (parfois janvier) et mai, avec des indices AQI élevés correspondant à un air jugé "malsain" voire "dangereux".
Ce que beaucoup appellent "la saison des fumées" est imputé à la combinaison de plusieurs facteurs, humains (brûlis, feux de forêts, émissions de véhicules) et météorologiques (temps sec et sans vent).
Cette pollution saisonnière arrive cette année plus tardivement que d’habitude dans cette région, qui a par ailleurs bénéficié d’une saison fraîche prolongée.
Les autorités ont semble-t-il appliqué plus fermement la règlementation concernant les écobuages en début d’année, mais force est de constater une recrudescence de feux dans les montagnes ces derniers jours. L'Agence de développement des technologies géospatiales et spatiales (Gistda) a notamment localisé de gros incendies de forêt dans des provinces comme Chiang Mai, Mae Hong Son et Phitsanulok.
La Gistda a aussi relevé ce week-end des niveaux élevés de PM2.5 dans 17 provinces. Mardi matin, les provinces de Lamphun, Sukhothai, Chiang Mai et Tak affichaient des taux de PM2,5 supérieurs à 75 µg/m³, se plaçant tout en haut du classement des provinces par niveau de pollution atmosphérique du site https://pm25.gistda.or.th/ de la Gistda.
Chiang Mai figurait pour sa part dans le top 10 du classement IQAir des principales villes dans le monde affichant l’AQI le plus élevé.
Le Vice-Premier Ministre et Ministre de l'Intérieur, Anutin Charnvirakul, a réagi en ordonnant à tous les gouverneurs des provinces du nord de faire respecter la réglementation en vigueur contre la mise à feu des champs et forêts.