Après le jeûne, les Grecs orthodoxes s’apprêtent à célébrer, ce weekend, la mort, puis la résurrection du Christ. En décalage par rapport à la Pâques catholique, cette fête révèle une population profondément chrétienne et attachée à ses traditions.
La "Megali Evsomada"ou Semaine Sainte est, en Grèce, plus importante encore que les fêtes de Noël. Elle correspond, en outre, à l’arrivée du printemps. A Athènes, comme dans la plus reculée des îles grecques, se dérouleront des cérémonies et processions réunissant une grande partie de la population.
Les rituels sont immuables et débutent le vendredi saint, par le rassemblement des fidèles commémorant l’enterrement du Christ. Le samedi, à minuit, éclate le "Christos Anesti", l’annonce de la résurrection du Christ. Chacun rejoint ensuite son foyer, une bougie allumée à la main dont la flamme permettra de bénir du signe de croix l’embrasure de la porte. Vient alors l’heure de déguster la délicieuse maghiritsa, soupe traditionnelle à base d’abats de mouton, de riz, de quelques légumes et de sauce oeuf-citron.
Dimanche, grande fête familiale autour de l’agneau pascal cuit à la broche. Un festin qui se déroule, bien sûr, au rythme des danses, de la musique et des chants !
Calendrier julien et grégorien
Les dates des célébrations religieuses orthodoxes sont calculées sur la base du calendrier julien. Calendrier solaire romain sur 12 mois du nom de Jules César, il enregistre un décalage par rapport à la révolution de la terre autour du soleil. Grégoire XIII y a remédié en 1852, donnant naissance au calendrier grégorien, adopté par les catholiques et par la majorité des pays du monde.
Une population très attachée au culte orthodoxe
Dans un pays où 97% de la population est orthodoxe, et où l'Eglise est toujours rattachée à l’Etat, la ferveur nationale que suscite une telle fête révèle un profond respect du culte religieux. D’ailleurs, au quotidien, le geste du signe de la croix aux abords d’une église est souvent observé par les jeunes et les moins jeunes. Le grand nombre de célébrations de baptême et de mariage sont autant d’indices confirmant que la pratique religieuse en Grèce reste au cœur de la société civile.