L’Université d’Athènes a conçu un test sur la dépendance à Tiktok

Le cas spécifique de Tiktok

Tiktok diffère des autres réseaux sociaux quant à son fonctionnement et c’est cela qui le rend plus propice à la dépendance. Des petites vidéos défilent à l’infini verticalement, un simple mouvement du pouce permettant de passer à la vidéo suivante. L’utilisateur peut donc être aisément absorbé par le contenu et passer des dizaines de minutes sur l’application sans nécessité de bouger ou de réagir. De plus, l'algorithme est utilisé pour adapter de manière impressionnante le contenu aux préférences de chacun, rendant le réseau social encore plus addictif.

Cette capacité à saisir l’attention de l’utilisateur conduit à rendre l’application extrêmement attractive. Ainsi, pas loin de deux milliards de personnes ont un compte dans le monde – presque un étatsunien sur deux et un européen sur trois. La Grèce compte plus de trois millions d’utilisateurs dont un tiers à moins de 25 ans. D’après l’enquête, 80% des utilisateurs grecs passeraient au moins deux heures par jour sur l’application et même plus de quatre heures par jour pour 38% d’entre eux.

La nécessité de mesurer la dépendance

Devant l’ampleur du phénomène, il est apparu que Tiktok était devenu un problème de santé publique. C’est la raison pour laquelle l’Université nationale et capodistrienne d'Athènes, au travers des équipes de recherche du département des études infirmières, a développé une échelle de toxicomanie pour Tiktok. Celui-ci consiste en un test rapide et gratuit de quinze questions. Les réponses données servent à classer les individus selon six critères de la dépendance parmi lesquels la saillance, la modification de l’humeur, la tolérance ou encore la sensation de sevrage.

L’objet est de permettre à tous d’avoir un premier aperçu de son addiction afin, si nécessaire, d’adopter des mesures préventives et surtout de consulter des médecins en vue d’un diagnostic plus précis.

Quels résultats ?

Une autre étude récente de l'Université d'Athènes révèle l’existence d’un lien entre les personnes qui utilisent trop la plate-forme et les symptômes d'anxiété, de dépression et de problèmes de sommeil.

Selon elle, plus de 55 % des utilisateurs de Tiktok ont déclaré avoir des symptômes d'anxiété et plus de 31% des symptômes de dépression. 

Au plus la dépendance est élevée, au plus les symptômes seraient présents et forts. L'étude a également révélé que le temps moyen passé par les sur Tiktok était de presque trois heures, tandis que presque un adolescent sur cinq présentait un risque élevé de dépendance.

C’est devant ce danger que nombreux sont ceux qui préconisent un encadrement de l’utilisation de l’application chez les plus jeunes, espérant ainsi ne pas affecter leur développement et ne pas les faire entrer dans la spirale de l’addiction au virtuel.