Édition Athènes

La Grèce se prépare aux droits de douane étatsuniens sur l’huile d’olive et la feta

« Le gouvernement garantit que l’économie nationale est prête à relever ces nouveaux défis. Il s’appuie toujours sur la vérité et la stabilité, tout en restant fidèle à la rigueur budgétaire », a déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, ce lundi, en ouverture de la réunion du Conseil de politique économique du gouvernement.

Huile d'oliveHuile d'olive
Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 9 avril 2025, mis à jour le 15 avril 2025

Mercredi 2 avril, le président Donald Trump a annoncé de nouveaux droits de douane, marquant une escalade significative de sa guerre commerciale. Plusieurs pays dans le monde ont condamné cette décision et se préparent à adopter des contre-mesures. Ces nouveaux tarifs, qui visent notamment l’Union européenne, et donc la Grèce, s’élèveront à 20 %.

Parmi les produits touchés figurent des biens agricoles emblématiques de la Grèce tels que la feta, les olives et l’huile d’olive.

 

« Ces nouvelles taxes n’ont pas vraiment de sens », a commenté le chef du gouvernement.

Les États-Unis représentent l’un des principaux marchés hors Union européenne pour ces produits — près d’un tiers des exportations y sont destinées. Toute évolution des règles commerciales avec ce partenaire a donc des conséquences immédiates pour de nombreux producteurs.

 

 

Une approche prudente et lucide

Le Premier ministre a décrit cette évolution comme un « renversement de l’architecture de la mondialisation » et a averti qu’il fallait s’attendre à « une ère de bouleversements pour chaque État ». Il a réaffirmé l’attachement de la Grèce au libre-échange : « Nous pensons que la guerre économique mondiale ne profite à personne, et nous espérons que cette période sera la plus courte possible. »

Dans ce contexte, Mitsotakis a souligné l’importance de renforcer les relations économiques avec d’autres puissances commerciales, comme l’Inde. Il a insisté sur la nécessité de faire entrer les produits grecs sur de nouveaux marchés. Il a également averti que la stabilité politique et la cohésion interne seraient de plus en plus mises à l’épreuve dans un monde marqué par les tensions géopolitiques et les bouleversements économiques.

Un appel à une réponse européenne commune

Le Premier ministre s’est félicité de la réaction mesurée de son gouvernement et des ses homologues européens face aux annonces américaines, et a souligné l’importance d’une réponse unifiée des 27 États membres de l’UE. Il a plaidé pour une analyse approfondie de la situation avant toute décision.

 

 

Plusieurs États membres partagent les mêmes préoccupations, notamment l’Espagne et l’Italie, également exportatrices de produits agricoles vers les États-Unis. Une réponse coordonnée de l’Union européenne pourrait prendre la forme de négociations avec Washington, ou de compensations financières aux secteurs affectés.

Dans ce contexte d’incertitude géopolitique et économique croissante, le Conseil de politique économique du gouvernement jouera un double rôle : d’une part, coordonner les actions des ministères compétents en fonction des objectifs immédiats et à moyen terme ; d’autre part, définir une nouvelle stratégie économique nationale, adaptée à la réalité d’un commerce mondial bouleversé par l’imposition de droits de douane unilatéraux

Réaffirmant l’engagement du gouvernement envers la discipline budgétaire, Mitsotakis a insisté sur l’importance de maintenir la clarté et la stabilité. Il a mis en garde contre toute forme d’excès de confiance, appelant à la vigilance dans un paysage international en mutation rapide.

Enfin, le Premier ministre a conclu en soulignant la nécessité pour la Grèce d’élargir sa portée commerciale et a rappelé le rôle central du secteur maritime dans le maintien de la forte présence du pays dans le commerce mondial. En effet, la marine marchande grecque représente près de 21 % du tonnage mondial et 59 % de la flotte européenne.

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