L'Association internationale du transport aérien (IATA) a appelé les gouvernements à veiller à ce que les coûts élevés des tests de dépistage du COVID-19 ne mettent pas les voyages hors de portée des individus et des familles. Pour faciliter un redémarrage efficace des voyages internationaux, les tests COVID-19 doivent être abordables ainsi qu'opportuns, largement disponibles et efficaces.
Un échantillonnage de l'IATA portant sur les coûts des tests PCR (le test le plus fréquemment exigé par les gouvernements) dans 16 pays a montré de grandes variations selon les marchés, et au sein de ces derniers. Parmi les marchés étudiés, seule la France s'est conformée à la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) selon laquelle l'État doit prendre en charge le coût des tests pour les voyageurs.
Un coût minimum de 105 euros pour un test PCR
Parmi les marchés étudiés, seule la France s'est conformée à la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) selon laquelle l'État doit prendre en charge le coût des tests pour les voyageurs.
Sur les 16 marchés où le test PCR a un coût pour l'individu, le coût minimum moyen du test est de 105 euros. Le coût maximum est lui de 235 euros.
Même en prenant la moyenne des coûts les plus bas, l'ajout du test PCR aux tarifs aériens moyens augmentent considérablement le coût des vols pour les particuliers. Avant la crise, le billet d'avion aller simple, taxes et frais compris, coûtait 150 euros en moyenne (données de 2019). Un test PCR de 105 euros peut augmenter le coût de 45 %, à 155 Euro. Si l'on ajoute un autre test à l'arrivée, le coût de l'aller simple bondit de 90 %, à 205 euros. Si l'on suppose que deux tests sont nécessaires dans chaque direction, le coût moyen d'un aller-retour individuel pourrait passer de 500 à 850 euros.
L'impact du coût des tests COVID-19 sur les voyages en famille est encore plus important. Sur la base du prix moyen d'un billet (200 euros) et d'un test PCR bas de gamme (90 euros) deux fois par trajet, un voyage pour quatre personnes qui aurait coûté 1 600 Euro avant le COVID pourrait presque doubler pour atteindre 3 000 euros, dont 720 euros de frais de test.
"Au fur et à mesure que les restrictions de voyage sont levées sur les marchés nationaux, nous constatons une forte demande. On peut s'attendre à la même chose sur les marchés internationaux. Mais cette demande pourrait être dangereusement compromise par le coût des tests, en particulier des tests PCR. Augmenter le coût d'un produit de manière aussi importante étouffe la demande. L'impact sera le plus important pour les voyages de courte distance (jusqu'à 1 100 km), avec des tarifs moyens de 105 euros, les tests coûteront plus cher que le vol. Ce n'est pas ce que l'on veut proposer aux voyageurs au sortir de cette crise. Les coûts des tests doivent être mieux gérés. C'est essentiel si les gouvernements veulent sauver le tourisme et les emplois dans le secteur des transports, et éviter de limiter la liberté de voyager aux plus riches", a déclaré Willie Walsh, directeur général de l'IATA.
OMS : "Les États doivent prendre en charge le coût des tests"
Le Règlement sanitaire international de l'Organisation mondiale de la santé stipule que les États ne doivent pas faire payer les tests ou les vaccinations nécessaires pour voyager, ni la délivrance de certificats. Le Comité d'urgence COVID de l'OMS a récemment réitéré cette position, en appelant les gouvernements à réduire la charge financière que représente pour les voyageurs internationaux le respect des exigences en matière de dépistage, et de toute autre mesure de santé publique mise en œuvre par les pays. De nombreux États ignorent leurs obligations découlant des traités internationaux, ce qui compromet la reprise des voyages et met en danger des millions de moyens de subsistance. Le coût élevé des tests incite également à la vente de faux certificats.
"Le coût des tests ne devrait pas s'interposer entre les personnes et leur liberté de voyager. La meilleure solution consiste à faire supporter ces coûts par les gouvernements. C'est leur responsabilité selon les directives de l'OMS. Nous ne devons pas laisser le coût des tests - en particulier des tests PCR - limiter la liberté de voyager aux riches ou à ceux qui peuvent être vaccinés. Un redémarrage réussi du voyage signifie tant de choses pour les gens - de la sécurité d'emploi personnelle aux opportunités commerciales et au besoin de voir la famille et les amis. Les gouvernements doivent agir rapidement pour faire en sorte que les coûts des tests ne bloquent pas la reprise des voyages", a déclaré M. Walsh.
En Grèce, malgré une réglementation qui plafonne le test PCR a 60 euros, il est possible dans certaines îles et selon la vitesse à laquelle vous désirez recevoir votre test, de payer jusqu’à 230 euros.
La France, la bonne élève de l'Europe
Parmi les marchés étudiés, la France représente la meilleure pratique. Elle prend en charge le coût des tests, y compris ceux destinés à faciliter les voyages. Le Parlement européen fait avancer l'Europe dans la bonne direction. La semaine dernière, il a demandé que les tests soient universels, accessibles, opportuns et gratuits dans toute la Communauté européenne. Cette proposition doit bien entendu passer prochainement au vote.
"La France et le Parlement européen contribuent à montrer la voie. Nous sommes dans une situation d'urgence sanitaire et économique. Le dépistage fait partie de la voie de la guérison. Il est donc de la responsabilité des gouvernements de veiller à ce que les tests soient accessibles à tous. Si les gouvernements ne rendent pas les tests gratuits, ils doivent au moins veiller à ce que les sociétés de dépistage ne fassent pas de profits aux dépens des personnes qui souhaitent simplement retrouver une certaine normalité dans leur vie et leurs habitudes de voyage". A déclaré Willie Walsh, directeur général de l'IATA.