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Après dix jours de crise, le gouvernement Mitsotakis finalement rassuré

Depuis la manifestation historique du 28 février, la situation politique était devenue particulièrement agitée. D’autres rassemblements importants avaient été organisés et la colère était restée forte. Or, vendredi dernier, la motion de censure de l’opposition a été nettement refusée. Depuis, la situation semble être stabilisée et si l’impopularité reste forte, le gouvernement se maintient.

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Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 12 mars 2025

La colère dans les rues

Deux ans après la catastrophe ferroviaire de Tempi qui avait coûté la vie à 57 personnes, quelque 350 000 personnes avaient manifesté dans les rues grecques ce 28 février. Accusant le gouvernement de cacher la vérité, les manifestants revendiquaient que toute la lumière soit faite sur la tragédie.

Particulièrement redoutée par le gouvernement, la marche devait faire pression sur le gouvernement et le pousser jusqu’à la démission. Or, dès le début d’après-midi, après l’action de casseurs autour du Parlement, les forces de l’ordre ont rapidement, par un usage important et critiqué de gaz lacrymogènes et de canons à eau, procédé à la dispersion de cette importante foule.

Les oppositions de gauche ont accusé le gouvernement de ne pas s’être suffisamment préparé pour assurer la protection des manifestants. Ceux de la Solution grecque ont dénoncé une « complicité du gouvernement » avec les casseurs pour ternir le rassemblement.

Cependant, la colère n’était nullement retombée puisque de nombreuses autres protestations ont été organisées dans les jours suivants, notamment autour du Parlement ou par des étudiants. Toute la semaine, les forces de l’ordre sont restées très mobilisées, notamment autour des lieux de pouvoir de la capitale.

 

La tension au Parlement

Se faisant le relais de la colère exprimée dans les rues, 85 députés PASOK, SYRIZA, Nouvelle Gauche, Course pour la Liberté et neuf indépendants ont déposé une motion de censure contre un gouvernement « délégitimé » et « auquel le peuple ne fait plus confiance ». Celle-ci a été discutée pendant trois jours jusqu’au vote final ce vendredi 7 mars.  

Pendant les 42h de discussions, les échanges ont été houleux, parfois assez violents, entre oppositions et majorité.  Selon le président du Parlement, 172 orateurs ont pris la parole au cours du débat, ce qui constitue un record pour une motion de censure. C’est dire l’importance du moment politique. Le chef de l’opposition officielle a affirmé au Premier ministre que « cette motion n’était que le début de votre défaite.

 

Le gouvernement maintenu

Vers 22h, vendredi dernier, c’était donc au tour de Mitsotakis de monter à la tribune pour conclure le débat. Parallèlement, la tension montait d’un cran entre forces de l’ordre et manifestants devant le Parlement. Le Premier ministre a dénoncé une « opposition du on verra bien, sans plan, ni alternative », une « alliance du nihilisme ». Sur Tempi, il a affirmé qu’il s’agissait « du moment le plus difficile de sa carrière » mais souhaité ne pas « préjuger de l’issue de la commission d’enquête ». Enfin, il a assuré que, jusqu’aux prochaines élections « ce gouvernement conservera la majorité que lui ont accordée les électeurs ».

Et, en effet, après le discours du Premier ministre, le verdict est tombé : 157 contre la censure ; 136 pour. Le gouvernement reste donc en place, même s’il est plus impopulaire que jamais. Depuis, la situation semble être stabilisée...du moins jusqu'à la prochaine crise.

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