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Rencontre : deux étudiantes françaises en Erasmus à Séville

Louise et Joséphine ne se connaissaient pas avant de venir faire leur Erasmus à Séville. Et pourtant, les deux lilloises se sont retrouvées dans la même colocation au plein cœur de la capitale Andalouse. Sur le rooftop de leur immeuble, elles racontent leurs expériences, leur entrée à l’université espagnole, partagent des anecdotes et des conseils pour tous les étudiants qui hésitent encore à venir s’installer dans la région la plus au sud de l’Espagne.

Louise Andriansen et Joséphine Salledechou, en Erasmus à SévilleLouise Andriansen et Joséphine Salledechou, en Erasmus à Séville
Louise Andriansen et Joséphine Salledechou, en Erasmus à Séville
Écrit par Marie Lucca
Publié le 21 mars 2024, mis à jour le 21 mars 2024

C’est sur le rooftop d’un immeuble où résident 60 étudiants Erasmus que se déroule l’entretien. Imaginez une vue imprenable sur toute la ville, les toits et les clochets des cathédrales, sous une température effleurant les 25 degrés. Louise et Joséphine y habitent toutes les deux, et se sont rencontrées ici, grâce à cette immense colocation en plein cœur de Séville. En Erasmus dans la capitale andalouse depuis septembre, elles y restent pour une année entière. Si Louise fait ses études à Sciences Po Lille et Joséphine à la Catho de Lille pour du commerce international, elles ne se connaissaient pas avant de venir ici, et ont toutes deux choisi l’option de la mobilité académique, c’est-à-dire sans stage. Leurs universités françaises respectives leur offraient une large gamme d’universités espagnoles : Louise étudie à Pablo Olavide, dans la faculté de Sciences Sociales ; quant à Joséphine, elle prend les transports pendant 1h30 chaque matin afin d’atteindre l’Université de Loyola, très excentrée.

Rencontre avec ces jeunes femmes pleines d’entrain et d’anecdotes sur la Reine du Guadalquivir.

Lepetitjournal.com: Comment s’est passée la transition entre universités française et espagnole ? Votre entrée sur ce nouveau campus, avec de nouvelles matières ?

Louise : On a dû choisir les cours en juin. On a eu dix jours pour choisir nos cours et ça a été très compliqué parce que la plateforme ne nous expliquait pas comment choisir les cours, et le choix des cours était pharamineux (plusieurs centaines). Le seul problème administratif que j’ai eu c’est vis-à-vis de sciences po, parce qu’on nous a promis qu’on nous donnerait des bourses, qu’on ne nous a jamais donné, ou alors seulement 40% de ce qu’on nous avait promis au départ. Ce qui a crée une rupture d’égalité entre les étudiants. La précarité étudiante se fait belle et bien ressentir, même en dehors de France. Il faut bien prévoir son budget à l’avance pour l’erasmus, parce que surtout si on nous promet une bourse qu’ensuite on ne touche pas, ça peut devenir très très compliqué.

Est-ce votre première expérience seules à l’étranger ?

Louise : Effectivement c’est mon premier Erasmus et première expérience seule à l’étranger. Quand je suis arrivée à sciences po je savais que la troisième année se passait à l’étranger et c’était ma plus grande peur, parce que jusqu’à présent j’ai toujours vécu avec ma famille.

Beaucoup d’appréhension au départ donc, mais au final c’est devenu l’expérience la plus intense de ma vie.

Je suis actuellement dans une colocation de 20 personnes parce que j’avais peur d’être toute seule, et c’est la meilleure décision que j’ai pu prendre pour cet Erasmus.

Joséphine : Pour ma part je compte Lille comme ma première expérience car je ne suis pas chez mes parents. Mais celle qui m’as vraiment changée c’est New-York, où je suis allée 2 mois avant de partir en Erasmus à Séville. J’ai fait un stage chez Pierre frey, dans le design de luxe, et j’étais assistante marketing et vente. Là où j’ai le plus appris c’est en accompagnant ma maitre de stage sur des events. J’ai ainsi pu développer des « soft skills », pour savoir me présenter, rencontrer du monde et parler de l’entreprise.

Et donc tu conseillerais plus quoi ? Stage ou université ?

Joséphine : Je pense que ça n’a rien à voir. Déjà tout oppose New-York et Séville. Je suis rentrée de New-York je voulais vivre à New-York, maintenant je suis à Séville, et j’ai envie de vivre à Séville. Je pense que j’ai plus appris à New-York, car je suis vraiment sortie de ma zone de confort. Ici à Séville je suis avec des gens de mon âge.

Pourquoi l’Espagne, et pourquoi l’Andalousie en particulier ?

Louise : Je voulais être trilingue et parler espagnol, et mon anglais s’est amélioré ici avec la présence d’internationaux. Je voulais une ville qui bouge, le soleil  

Quand j’ai regardé les premières photos de Séville j’ai vu le côté architecture avec tout l’héritage byzantin. Je ne souhaiterais être nulle part ailleurs.

Joséphine : Au début je voulais partir en Amérique latine, mais au final j’ai choisi Séville pour la culture. Alors que Madrid c’est beaucoup plus international, beaucoup moins dépaysant. Pour les sévillans, Séville c’est le centre du monde.

Séville c’est le flamenco, la semana santa, la feria…

Mon but quand je suis arrivée à Séville c’était de rencontrer des sévillans, parce que t’apprends tellement à travers eux. J’ai passé un semestre à avoir des amis de cours espagnols, et je conseille vraiment de rester un an au même endroit, parce que je peux maintenant consolider mes amitiés avec eux et rencontrer encore plus de monde. A partir du moment où tu rencontres un groupe d’espagnols qui sont ouverts, ils vont te faire rencontrer d’autres potes, et là c’est parti !

Vous avez pu voyager un peu en Andalousie ?

Louise : Ma famille est venue pour qu’on fasse un road trip en Andalousie. J’ai fait Marbella, Cordoba, Grenade. J’ai adoré Marbella.

Joséphine : J’ai fait Ronda, Grenade, Cadix, Cordoba. Comme plage je recommande Al Palmar, à une heure de Séville. Mon voyage préféré c’était Andors à 2h30 d’ici. J’en ai eu pour 40 euros la journée, avec le blabla car compris, les restaurants, les verres et les visites, parce qu’il y a plein de petits « palazio » à visiter.  Je conseille le blabla car parce que tu passes par les petites routes de campagne, avec la musique espagnole dans la voiture, donc ça créer une belle atmosphère.

Un souvenir particulier que tu veux partager ?

Louise : Quand la famille de mon copain est venue, parce que je l’ai rencontré ici, on s’est décidés avec plein de colocs d’aller sur les rives du Guadalquivir. Alors j’ai pris ma guitare et avec un coloc on en a joué. J’ai chanté chanté avec le coucher de soleil et la vue sur le pont Isabela…

Joséphine : Quand on est partis avec les colocs à la plage, une journée en janvier. Le soir on a fait le coucher de soleil et on s’est baignés. Les vagues étaient énormes ! Et le soir on a eu droit à un restaurant sur la plage, avec une chanteuse, accompagnée de sa guitare.

Un endroit à ne pas manquer à Séville ?

Louise : L’Alcazar ! 15 euros l’entrée mais si tu as une carte de résident ici, c’est 8 euros. C’est juste magnifique, allez-y un jour où il fait beau. Faut réserver à l’avance sur internet. Sinon l’Alcazar du parc Maria Luisa, qui est gratuit.

Joséphine : Se poser dans le parc Maria Luisa quand il fait beau ! Ou encore aller à l’Atico, un rooftop dans le centre-ville, et c’est marrant parce tu rencontres toujours quelqu’un là-bas.

Il faut savoir se poser à Séville, prendre son temps. Ce que j’adore faire c’est aller dans un café, éteindre mon téléphone. On apprend à profiter de l’instant

Avez-vous des conseils pour les étudiants qui aimeraient venir ici en Erasmus?

Louise : Prenez des grandes colocs d’internationaux ! Parce que les sévillans sont sympas mais auront du mal à t’intégrer. Et ne restez pas qu’avec des français, passez du temps avec les internationaux c’est très sympa. Et si vous avez des facilités en langue vous revenez trilingue.

Faites attention aussi aux organismes chez qui vous allez, parce qu’en Espagne il peut y avoir beaucoup d’arnaques, et même au niveau des lois et de la réglementation, c’est un peu plus obscur qu’en France.

Le meilleur quartier pour vivre à Séville, pour moi c’est le Casco Antiguo, en plein centre historique, qui a énormément de charme.

Et n’ayez pas d’attentes, ne vous mettez pas en tête que ce sera du 100% positif tout le temps, l’Erasmus ça peut être dur, surtout au début. Mais par contre c’est vraiment l’expérience la plus intense de notre début de vingtaine.

Joséphine : Rester un an ! Pour rencontrer du monde et concrétiser les amitiés. Je conseille également 1000 fois la vie en coloc ici. Je pense que c’est une expérience unique parce que tu peux être en colocs à quatre partout, mais en colocs à soixante c’est incroyable! Tout l’immeuble est dédié aux erasmus, les portes des paliers sont toujours ouvertes. C’est hyper enrichissant. Et dernier conseil : partir seul ! Faites ce qui ne vous rassure pas, faut toujours sortir de sa zone de confort.

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