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Alma Audrin, coach sportive à Malaga : « Le sport doit être bienveillant »

Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) battent leur plein, le Petit journal a rencontré Alma Audrin, coach française installée à Malaga, pour qui le sport représente tellement. Agée de 28 ans, elle a lancé son activité de coach sportive sur les réseaux sociaux il y a à peine trois mois. L’objectif de « coach tournesol »? Transmettre sa passion du sport avec bienveillance. Nous avons discuté des valeurs du sport, de son parcours et de son mémoire d’étude sur l’inclusion des femmes trans dans le sport de haut niveau. Des sujets plus que d’actualité pendant cette période sportive !

Alma Audrin, coach sportive à MalagaAlma Audrin, coach sportive à Malaga
Alma Audrin, coach sportive à Malaga
Écrit par Manon Le Goff
Publié le 5 août 2024, mis à jour le 5 août 2024

Lepetitjournal : Je voulais commencer par votre parcours, quelles études avez-vous faites? Comment êtes-vous arrivée à Malaga ?

Alma : J’ai commencé par une fac de médecine à Marseille, j'ai arrêté, je suis partie à Montpellier faire une autre année de médecine, j'ai arrêté. Je suis partie six mois à Madrid comme jeune fille au pair et j'ai ensuite été prise à la Sorbonne en bi-licence espagnol et lettres modernes. J’ai fait un Erasmus à Malaga durant ma licence. Et en fait je suis restée, j’avais plus du tout envie de partir ! Et comme je n’avais pas envie de continuer en lettre et j’avais envie de me lancer dans le sport, j’ai trouvé une fac de STAPS en Espagne. Au début, ça a été un peu compliqué parce que l’accent est assez difficile à comprendre. Au fil des mois et des années je me suis habituée. J’ai terminé l’année dernière.

Pourquoi avez-vous lancé votre activité de coach sur les réseaux sociaux ?

Le sport est tellement important que j'essaye de toucher le plus de monde possible, et par internet ça permet d'atteindre le plus de personnes. Et c'est vraiment un défi pour moi d'essayer de convertir les personnes au sport, essentiellement les personnes qui n'aiment pas en faire. Le fait qu’elles apprennent à apprécier leurs efforts, à se rendre compte de que ce qu’elles sont capables de faire, d’en être fières et d’avoir envie de se surpasser, c'est vraiment quelque chose que j'aime.

Comment faites-vous pour convaincre une personne qui ne veut pas faire du sport de faire du sport ?

Je lui demande de me faire confiance une ou deux fois, de venir s'entraîner avec moi. Et à partir du moment où elle me dit « ok je veux essayer », je m’adapte à la personne. Par exemple, si la personne n’aime pas courir, on ne va pas courir au début. Et petit à petit, j'essaye de lui montrer qu’elle a réussi à se surpasser, que c'est génial et qu'il faut continuer un petit peu. J'essaye aussi de mettre en place des petites choses pour que les gens qui ne peuvent pas payer un coaching aient accès à du sport. Je fais des défis tous les mois et je propose un e-book avec un plan progressif d’exercices sur plusieurs semaines. En fait, c'est surtout pour bouger, pour être actif et prendre soin de soi.

Alma Audrin, coach sportive à Malaga

Quelle est votre méthode de travail pour accompagner les gens, les motiver, et en même temps pour ne pas les stresser avec le sport ?

Je leur envoie un questionnaire, puis je parle avec eux pour savoir comment ils vont et quels sont leurs objectifs. Je leur fais ensuite des propositions de programmation adaptées. Certains veulent commencer à fond, d’autres essayent de se mettre au sport donc on fait une séance par semaine au début. J'essaye de leur montrer que c'est bien, qu'ils peuvent être fiers d'eux. C'est un travail peut-être plus psychologique que physique. Et après, une fois qu'ils ont pris ce rythme d’une séance par semaine, je leur en rajoute une. J’essaye de m'adapter à chaque personne et à son fonctionnement.

Qu’est-ce que représente le sport pour vous dans votre vie, mais aussi plus largement dans la société ?

Pour moi, c'est quelque chose de fondamental pour la santé mentale et la santé physique. C’est utile pour la vie de tous les jours et, sur le long terme, si tu arrives à te surpasser dans les séances de sport, tu vois d’une autre manière les défis que tu as dans la vie quotidienne. Je trouve que c'est une manière de penser et de voir les choses en général. Et dans la société, ça créé des liens. On le voit avec les Jeux Paralympiques, le sport unit d’une belle manière.

Vous avez fait un mémoire sur l’inclusion des femmes transgenres sur les compétitions d’élite, aux JOP de Paris beaucoup ont été exclues, selon France Info. Quelles conclusions vous avez tiré de ce mémoire de fin d’étude ?

Au bout d'un certain temps, il n'y a plus d’avantage pour les femmes transgenres. Il a été prouvé que les femmes transgenres qui prennent des hormones tendent avec les années à avoir moins de force que les femmes cisgenre. Mais c’est beaucoup plus complexe que ça parce qu’on ne peut pas se baser que sur le taux de testostérone. Ça dépend aussi du moment où la personne a commencé à prendre des hormones, si par exemple c’est avant l’adolescence ça n’aura pas le même impact que si c’est après. Il est difficile de donner une vraie conclusion. Mais il faut évidemment les inclure parce que le sport, c’est l’inclusion.

Ce qui a été questionné ce n’est pas vraiment le fait d’inclure les femmes trans dans une catégorie, mais de revoir notre conception de la société qui est très binaire. Et on peut se poser la question de si c’est très intéressant d’avoir des catégories homme femme. Les études que j’ai lues parlaient d’un algorithme qui analyse le style de vie des athlètes, leur taux de testostérone, l’endroit où ils vivent et d’en faire un mix. A partir de toutes ces données-là, ils font des catégories en fonction des personnes, pas en fonction du sexe de l'athlète. Il y a des sports où il est compliqué d'appliquer cet algorithme, parce que c'est des sports qui ne peuvent pas fonctionner de manière mixte. Au-delà de ça, j’ai vraiment beaucoup de peine pour les personnes trans qui ont été exclues, parce que ce n’est pas juste et cela va à l’encontre des valeurs du sport.

 

Vous pouvez retrouver Alma Audrin sur instagram sous le pseudo “coach tournesol”. Elle propose des coachings, un e-book et des défis à suivre tous les mois !

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