Malaga, ville en constante évolution, se transforme à grande vitesse. Entre nouveaux gratte-ciels et prix qui flambent, ses habitants assistent à une modernisation souvent imposée.


Malaga, une ville carte postale
Malaga, la perle de l’Andalousie, s’affiche comme une carte postale vivante : des plages dorées, des rues animées et une culture vibrante. Mais derrière l’image idyllique, le paysage se transforme. Entre un petit marché de quartier andalou, où des avocats et des mangues à petit prix côtoient un magasin de luxe, la ville se métamorphose à vitesse grand V.
Les gratte-ciel, l’illusion d’une modernité
Depuis quelques années, les travaux ne cessent. La Torre del Puerto, un gratte-ciel de 144 mètres, bientôt érigé au cœur du port, en est le dernier symbole. Conçu par David Chipperfield, ce colosse moderne, avec son hôtel cinq étoiles et son centre de conférences, semble répondre à un seul impératif : toujours plus haut, toujours plus grand. Mais à quoi bon tout ça ?
La question revient sans cesse : a t'on vraiment besoin de tout ça ? Loin de simplifier la vie des habitants, cette architecture titanesque alimente une gentrification galopante. Les Malagueños, eux, observent, souvent avec une pointe d’inquiétude, cette évolution qui les dépasse. La ville se vend désormais comme un écrin pour les touristes aisés, tandis que les locaux se retrouvent à regarder leurs loyers grimper.
Así es el nuevo diseño de la Torre del Puerto de #Málaga: 144 metros de altura y entre 350 y 390 habitaciones | Diario Sur https://t.co/ia0ttYC8F8 vía @DiarioSUR
— IGNACIO LILLO (@ilillom) February 6, 2025
Chaque semaine, de nouveaux magasins poussent, des boutiques design et des bars à cocktails remplacent peu à peu les commerces traditionnels. Une semaine sans passage dans le centre, et l’on se retrouve à se demander : "Ah, ça, ça n'était pas là hier." On assiste à une course à la modernité, mais à quel prix ? Peut-on vraiment prétendre préserver l’âme d’une ville en la plongeant tête la première dans la consommation effrénée et l’hyper-tourisme ?
Une ville entre modernité et authenticité
Et pourtant, Malaga se veut plus grande, plus moderne, plus brillante. La Torre del Puerto, avec son design minimaliste et ses ambitions architecturales, semble en être le symbole. Mais est-ce vraiment ce que les habitants veulent ? Faut-il transformer une ville en centre commercial géant pour plaire à la clientèle internationale ? Les Malagueños ne demandent pas grand-chose, simplement une ville où il fait bon vivre, où les traditions côtoient la modernité sans que l’un écrase l’autre. Une partie de Monopoly géant où les immeubles de luxe sont les nouvelles propriétés.
Malaga s’élève, certes, mais au-delà des gratte-ciel, c’est une question de priorité qu’il faudrait aborder : Malaga sera-t-elle encore la même dans quelques années ? En espérant que la réponse ne soit pas un grand centre commercial aseptisé, tout de verre et de béton.