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Technologie & altruisme pour pallier les carences en matériel médical

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Écrit par Perrine Laffon
Publié le 30 mars 2020, mis à jour le 30 mars 2020

Alors que l'épidémie de Coronavirus frappe l'Espagne de plein fouet, le personnel médical et les employés au contact du public font face à d'importantes carences en équipements de protection. Heureusement l'ingéniosité des Espagnols et les avancées technologiques permettent de pallier le manque de matériel d'hygiène et de protection. 

 

L'Espagne compte désormais plus de cas de personnes décédées du Coronavirus COVID-19 que la Chine, et cela sans avoir encore atteint le pic de l'épidémie. Dans cette situation exceptionnelle, le travail du personnel hospitalier est rendu plus difficile par le manque de matériel de protection. À Madrid, un juge a donneé la semaine dernière raison au syndicat de médecins qui réclamait la mise en place de mesures immédiates pour protéger les employés du secteur. Le tribunal a ordonné au gouvernement régional rattaché à la Santé de fournir à tout le personnel médical, dans les 24 heures, des blouses imperméables, des masques de types FFP2 et FFP3, des lunettes de protection ainsi que des poubelles à résidus. Sur le plan national, le tribunal suprême a rejeté la même demande, considérant que le ministère de la Santé espagnol fait tout ce qu'il peut pour obtenir plus de matériel.


Les imprimantes 3D à la rescousse

La technologie s'est imposée comme solution pour lutter contre la propagation de l'épidémie. En Espagne, ingénieurs, designers et entrepreneurs ont lancé une initiative afin d'utiliser les imprimantes 3D pour fabriquer en urgence des protections et venir en aide aux hôpitaux. Grâce à ces imprimantes capables de créer des objets en fonction d'un modèle, la production quotidienne de 80 visières de protection faciale a été lancée la semaine passée à Barcelone. À Madrid, et dans bien d'autres régions espagnoles comme en Aragon ou dans les Asturies, même les particuliers possédant ce type d'imprimantes se lancent dans la production de visières, de lunettes ou de masques malléables qui seront offerts aux médecins. Certaines entreprises ont rejoint le mouvement en proposant de fabriquer des respirateurs et du matériel de protection avec leurs imprimantes 3D, comme dans l'automobile les usines de Renault ou de Seat, mais encore le fabricant de bière Cruzcampo. 

 

 


Les entreprises qui transforment leur production

Accumulation de malades dans les hôpitaux, manque de matériel sanitaire... À situations désespérées, mesures désespérées : le ministère de l'Industrie à demandé l'implication de tous les acteurs économiques pouvant se transformer en "fournisseurs" le temps de la crise sanitaire. Ainsi, de nombreuses entreprises du secteur textile ont proposé de se lancer dans la production de masques de protection individuelle, qui évitent la propagation du virus en parlant ou en postillonnant, ainsi que de blouses de protection pour les médecins et les infirmières. Le géant espagnol du secteur, Inditex, s'est joint à l'opération en mettant à la disposition du gouvernement ses fabriques et ses stocks de tissus en Espagne comme en Chine. Des industriels comme Pernod Ricard, ou les entreprises du secteur cosmétique L'Oréal et Nivea, ont quant à eux proposé leurs équipements pour fabriquer de grandes quantités de gels hydro-alcooliques antibactériens. 

 

 


Les masques improvisés 

L'ingéniosité n'a pas de limite pour mettre fin à l'épidémie de coronavirus. Face au manque de matériel disponible pour intuber les patients les plus graves, certains médecins ont recours à la solution faite maison. Des docteurs italiens s'étaient aperçus qu'une légère modification sur des masques de plongée et de snorkeling de la marque Décathlon (ceux couvrant l'ensemble de la tête) pouvait leur permettre d'utiliser ces masques pour relier efficacement des patients aux respirateurs. Un médecin de Madrid a lancé un appel à la solidarité sur les réseaux sociaux pour que les habitants en possession de ce type de masque les fassent parvenir aux centres hospitaliers. Qui aurait pu imaginer que ce "jouet" que vous vous êtes offert pour les vacances d'été pourrait aujourd'hui sauver des vies ? 

Sébastien Rouze, de Wakeup and Smile, explique comment depuis la semaine dernière ses 15 imprimantes 3D tournent à plein régime, pour adapter les masques de plongée Décathlon aux besoins des hopitaux madrilènes. "Nous centralisons aussi les fabrications des PME qui nous font parvenir leurs matériel", explique-t-il. "Nous livrons entre 30 et 40 masques par jour aux urgences, publiques et privées de la région". 

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