Le Puy du Fou Espagne ouvre à compter du 27 mars 2021 un parc diurne aux côtés de son spectacle nocturne. Ce projet conséquent génère du rêve et des espoirs à plusieurs égards en cette période bien terne.
Le 18 novembre, la direction du Puy du Fou Espagne a ouvert ses portes aux médias pour présenter les grandes nouveautés que va connaître ce parc situé à Tolède qui a connu un succès foudroyant, unanimement reconnu, durant ses deux premières années d’existence.
Cette présentation s’est déroulée dans le contexte d’une matinée tolédane automnale grise, pleine de mélancolie, durant laquelle le soleil n’est jamais parvenu à percer un épais brouillard.
En dépit de cette grisaille, qui symbolise parfaitement l’état de morosité que connaît l’Espagne (comme la plupart des régions du globe) eu égard à la pandémie et à ses terribles effets, le Puy du Fou Espagne se développe et entend grandir plus encore. En effet, comme l’ont affirmé Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, et Erwan de la Villéon, CEO du Puy du Fou Espagne, le parc de Tolède entre dans sa phase numéro deux. Le Puy du Fou Espagne ne se limitera plus à la seule représentation nocturne, «el Sueño de Toledo», qui voit 1.500 ans d’histoire d’Espagne merveilleusement contés. Il verra fonctionner également, dès le début de ce prochain printemps, un parc diurne avec quatre grands spectacles, inspirés d’événements historiques et de grands personnages espagnols, et autant de villages d’époque pleins d’animations.
Les responsables du Puy du Fou font preuve d’un grand optimisme : ils espèrent un million de visiteurs pour l’année 2021, un million et demi en 2025 et deux millions en 2028. Le développement de ce parc constitue une étape décisive avant le développement de plusieurs parcs du Puy du Fou dans le monde.
Cet optimisme, il faut bien l’avouer, est communicatif. On a envie de rêver à des jours meilleurs et de se transporter au 27 mars 2021, date de l’ouverture du parc qui devrait, nous l’espérons tous, coïncider peu ou prou avec l’avènement d’une nouvelle normalité voyant le virus vaincu ou du moins maîtrisé. Ce rêve s’appuie sur des aspects bien concrets ; les nouveautés du parc sont déjà en très grande partie sorties de terre.
Un nouveau parc étendu sur plus de 30 hectares
Le premier changement porte sur l’accroissement de la capacité des tribunes accueillant le spectacle nocturne. Celles-ci passent de 4.000 à 5.000 places vu l’engouement que cette représentation a suscité depuis deux saisons.
Pour ce qui concerne le parc diurne, qui constitue on l’a dit la grande nouveauté, le premier spectacle, intitulé «El último cantar», traite de la vie du Cid, de la Castille du XIe siècle fraîchement reconquise pour une bonne partie et de l’honneur. Il se déroule dans un théâtre pouvant accueillir 2.050 spectateurs qui possède une grande innovation technologique : les gradins peuvent effectuer un mouvement giratoire de 360 degrés pour mieux apprécier les somptueux décors et se focaliser sur plusieurs scènes.
La seconde œuvre est plus légère, cette comédie se nomme «A pluma y espada» et elle nous parle du siècle d’or espagnol (le XVIe et une grande partie du XVIIe siècle), du théâtre, des bretteurs et du dramaturge et poète Lope de Vega. Dans la gigantesque scène de ce spectacle se produiront 200 acteurs pour le plus grand plaisir de l’assistance pouvant aller jusqu’à 1.800 spectateurs.
La troisième attraction a trait à la grande époque du califat de Cordoue. Durant une trêve entre Omeyyades et chrétiens au milieu de Xe siècle, Abd al-Rahman III et le comte Fernand Gonzalez de Castille se livrent à une joute pacifique avec des centaines de rapaces. Le spectacle intitulé «Cetrería de reyes» se joue à l’air libre, au milieu de la nature, dans un espace privilégié accueillant jusqu’à 2.500 personnes assises dans des gradins conçus pour épouser la trajectoire du vol des oiseaux.
Le dernier spectacle porte sur le voyage qui permit la découverte du Nouveau Monde. Les visiteurs seront notamment invités à embarquer comme passagers de la caraque la Santa María pour vivre intensément tous les moments de la traversée et de l’aventure de Colomb. De nombreux effets spéciaux sont prévus pour cette œuvre nommée «Allende de la mar océana» considérée comme extrêmement inventive.
Ces spectacles se répéteront quatre à cinq fois par jour dans un espace de trente hectares où s’élèvent également quatre villages historiques qui offriront plus de vingt points de restauration, plusieurs ateliers d’artisanat et des boutiques proposant des produits locaux ainsi que d’époque. Ces villages représentent un campement arabe du temps du califat Omeyyade de Cordoue, un hameau de la Mancha immortalisée par Cervantès, une venta médiévale et enfin un marché de la même époque (ce dernier, nommé «El Arrabal», existait déjà en partie à l’entrée du spectacle nocturne).
De grandes répercussions économiques au plan régional
Un tel déploiement impressionne et fait rêver. Ce passage du seul spectacle nocturne à l’ajout d’un parc diurne rappelle la «success-story» connue par le parc français du Puy du Fou de 1978 à nos jours mais tout cela se fait ici, à Tolède, de façon accélérée.
Tout cela se concrétise déjà pour l’heure sur le terrain par un fourmillement d’ouvriers, d’engins et d’équipements qui s’activent sur les très nombreux chantiers répartis dans le site. Cela représente bien évidemment une manne économique fort appréciable en ces temps difficiles pour de nombreuses entreprises et structures de la région comme d’ailleurs. Les chiffres donnés par le Directeur général adjoint du parc parlent d’eux-mêmes et nous permettent de mesurer son poids sur l’économie de la région. Le Puy du Fou Espagne c’est en effet 183 millions d’euros investis durant la phase une et la phase deux en cours de réalisation, plus de 500 entreprises en très grande majorité locales engagées depuis les débuts ce qui a généré pour elles la création de 2.000 emplois supplémentaires, 312 salariés par le parc actuellement qui verra ses effectifs grimper à 690 en 2021. Les prévisions des dirigeants de la société tablent sur 2.000 salariés pour 2028…
Selon les calculs réalisés par ces derniers, l’impact économique de ce parc dans un rayon de 70 kilomètres autour de Tolède est déjà considérable et avoisinera les 300 millions d’euros si les objectifs de développement parviennent à être atteints d’ici 2028. Le Puy du Fou est ainsi à la fois une machine à fabriquer du rêve et à retrouver «les émotions de l’enfant qui est en nous» comme se plaît à le dire Erwan de la Villéon mais également une chance économique pour la région de Tolède qui en a bien besoin. Les dirigeants en sont conscients et sont animés par le souci d’aider l’économie locale. Le choix de ne pas construire d’hôtel dans le site s’inscrit dans cette optique.
Le Puy du Fou Espagne apporte ainsi une lueur d’optimisme dans ce brouillard sanitaire, social et économique à bien des égards. Qu’il en soit remercié et que ses efforts soient couronnés par la réussite qu’il mérite.