Cette jeune entreprise française propose aux sociétés et collectivités des solutions de récolte et recyclage de mégots de cigarettes et masques chirurgicaux. Bon pour la planète.
Le 8e salon international de la récupération et du recyclage, SRR 2022, aura lieu à IFEMA du 14 au 16 juin et réunira les principaux acteurs du secteur du recyclage. Les Français, très impliqués dans cet important marché seront présents. L'un d'eux est une jeune entreprise qui espère bien conquérir le marché espagnol avec ses solutions bonnes pour la planète.
7,7 milliards de mégots jetés par terre
Keenat, c'est son nom, est partie d'un triste et très alarmant constat: Pas moins de 40% des déchets en Méditerranée sont des mégots! Il faut dire que 7,7 milliards de mégots de cigarettes sont jetés par terre chaque année en France (et l'on ne dispose pas des chiffres pour l'Espagne). "Or -comme le rappelle Adrien García, Country Manager de Keenat- ce que beaucoup de gens ne réalisent pas, c'est que lorsqu'ils jettent un mégot dans la rue, il finit dans le caniveau, puis dans les égouts pour finalement terminer sa course dans la mer".
Et c'est pour ça qu'est née en 2016 Keenat, d'abord comme association, pour ensuite devenir en 2019 une entreprise sociale d’utilité solidaire, avec le label français ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale), pour pouvoir mieux développer sa solution écoMÉGOT®.
Lorsqu'on jette un mégot dans la rue, il finit dans le caniveau, puis dans les égouts pour finalement terminer sa course dans la mer
Des espaces "zéro mégot"
"Le concept d'écoMÉGOT® est simple -explique Adrien García-: proposer une solution locale de sensibilisation, collecte et recyclage de mégots de cigarettes pour les entreprises, les collectivités, en définitive partout où il y a un bâtiment et du public. Il s’agit de faire aussi une partie de sensibilisation à la contamination des mégots avec des cendriers installés et qui recueillent ces mégots".
Ils sont ensuite envoyés dans un atelier de recyclage, où Keenat extrait l’acétate de cellulose pour en faire du nouveau plastique qui sert à la fabrication du matériel de sensibilisation aux mégots. Keenat, qui compte déjà plus de 750 clients en France, a ainsi récolté l’an passé entre six et huit tonnes de mégots et les prévisions sont de doubler cette quantité en 2022. L’entreprise s'est installée en janvier à Barcelone, et a commencé ses prospections dans toute l'Espagne, tant dans le secteur public que privé.
Recycler les masques usagés
L'autre marché est celui des masques usagés. "Bien évidemment -explique le responsable de keenat en Espagne-, avec le recul de la pandémie les gens utilisent beaucoup moins les masques, et le travail se fait plutôt avec les hôpitaux, les aéroports, etc. On a commencé pendant la pandémie et c’est d’ailleurs un client qui nous a demandé de trouver une solution pour tous les masques qu’il avait". Keenat opère de la même façon: Comme pour les mégots, il recycle les masques, les broie et avec, en fait des petits granulés qui passent dans un four pour enlever la partie chimique, créant un nouveau plastique pour faire des panneaux de sensibilisation, avec des messages liés à l’environnement.
Une taxe pour recycler les mégots à partir de 2023
A partir de l'année prochaine, les producteurs devront payer une taxe pour recycler. "Il faut savoir – rappelle Adrien García- qu’à partir de janvier 2023 les entreprises qui produisent les cigarettes auront une responsabilité, ce qu’on appelle REP, la responsabilité de l’engagement producteur. Cela existe déjà avec tous ceux qui produisent des plastiques à usage unique et doivent payer pour récupérer et recycler. Désormais, les mégots de cigarettes rentreront dans cette responsabilité du producteur".