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Toujours plus de décibels à Phnom Penh 

La pollution sonore , un problème qui touche toutes les villesLa pollution sonore , un problème qui touche toutes les villes
Pollution sonore, un fléau que veut combattre la Municipalité de la capitale.
Écrit par Pierre Foratier
Publié le 8 juillet 2020, mis à jour le 14 juillet 2020

La pollution sonore fait désormais partie du quotidien des habitants de Phnom Penh. La Municipalité prend des mesures.

La municipalité de la ville de Phnom Penh, consciente du problème de pollution sonore qui dégrade la vie quotidienne des habitants, a déclaré en début de semaine que les publicités par haut-parleurs et systèmes itinérants de micros doivent être diffusés moins fort. Les commerces et sociétés qui ne respecteraient pas cette consigne recevront une amende et risqueraient même la fermeture.

Un décret de juillet 2000, établi par le gouvernement royal du Cambodge, définit les standards à respecter en matière de pollution de l'air et aussi de pollution sonore. Une annexe du décret définit précisément les décibels maximum autorisés pour les véhicules - de la mobylette au tracteur en passant par les voitures et camions - se déplaçant dans les lieux publics et résidentiels ; une autre définit le bruit maximum permis en lieu public et en quartier résidentiel en fonction des endroits et des heures. Enfin une annexe définit les standards sonores pour les ateliers et les zones industrielles.

Phnom Penh en 2020 est une ville en pleine expansion, qui résonne de constructions et de trafic routier. Une ville emplie de vie, de quartiers variés, de boulevards, d'échoppes et de boutiques chics, mais toujours agréable  car encore aérée. A la fin du vingtième siècle, Phnom Penh bourdonnait de générateurs électriques, dans chaque quartier, chaque rue, parfois chaque maison. Au début du vingt-et-unième siècle, la capitale cambodgienne bourdonne désormais de l'activité urbaine que l'on retrouve à Bangkok ou Jakarta.

Seuils de bruits maximum autorisés à Phnom Penh

 

Dans ce maelström sonore, il est amusant de constater que la frontière entre bruit et son est parfois floue. Ainsi, une boutade accueille l'arrivée en chambre d'hôtel d'une guitare acoustique : « Oh, mais vous allez faire du bruit avec ça ! ». Du bruit ? Du son plutôt, non ?
Ou encore, une jeune réceptionniste ne comprend pas du tout le problème de pollution sonore que représente un énorme générateur électrique installé dans la nuit devant l'entrée de l'hôtel, mais vient s'excuser une heure plus tard du trouble occasionné par les prières des bonzes et la musique de l'enterrement qui a lieu au même endroit. Or ces prières, ces chants, ces xylophones, ce tambour sont bien moins envahissants que le bourdonnement du générateur. Ils sont bien en dessous des soixante décibels définis par la loi comme seuil acceptable.  Surtout ils sont partie intégrante de la vie traditionnelle cambodgienne, et comme tels méritent bien de se faire encore entendre pour longtemps dans la capitale du royaume.

 

Pierre Foratier
Publié le 8 juillet 2020, mis à jour le 14 juillet 2020

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