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Avoir la tête dans la lune : entre célébrations à Singapour et conquête spatiale

Loin au-dessus de nos têtes, la Lune ne laisse personne indifférent, particulièrement à Singapour où cette “vedette” de l’astronomie se manifeste régulièrement pour être non seulement contemplée mais surtout célébrée par tous.

La lune entre les bâtiments à Singapour.La lune entre les bâtiments à Singapour.
Crédit : Estelle Huang
Écrit par Estelle Huang
Publié le 1 décembre 2025, mis à jour le 9 décembre 2025

 

Contempler la Lune à Singapour

Au gré de ses apparitions les plus spectaculaires, il suffit de lever les yeux vers le ciel pour contempler la Lune depuis le sol de la Terre. Les sachants recommandent de s’éloigner autant que possible des sources de pollution lumineuse. A priori, une gageure à Singapour pourtant, certains peuvent être cueillis dans leur appartement au milieu des tours des quartiers les plus animés comme celui d’Orchard. En effet, satellite naturel de la Terre, la Lune fait un tour complet de notre planète en à peu près 29 jours, avant de laisser place à une “nouvelle lune” qui est invisible cette nuit-là. Une quinzaine de jours plus tard, une pleine Lune peut être admirée depuis Singapour. En 2025, douze apparitions étaient prévues (les 14 janvier, 12 février, 14 mars, 13 avril, 13 mai, 11 juin, 11 juillet, 9 août, 8 septembre, 7 octobre, 5 novembre et 5 décembre).  

 

La « Lune de sang » du 7 septembre 2025 était bien visible à Johannesburg

 

Ce couple éternel Terre-Lune gravite lui-même dans le système solaire où le Soleil est la seule source de lumière naturelle. La Lune n’est donc visible qu’à la faveur du Soleil dont elle réfléchit la lumière comme lors de l’éclipse lunaire totale du 7 septembre 2025. Au cours de cette nuit, la Terre s’est interposée entre le Soleil et la Lune dans un alignement parfait, sublimant cette dernière dans son ombre. Surnommée la “Lune de sang”, ses nuances de rouge résultaient du reflet des rayons du Soleil adoucis par l’atmosphère terrestre. N’hésitez pas à régaler vos yeux lors de la prochaine éclipse lunaire totale à Singapour qui aura lieu le 3 mars 2026. Ce sera la seule de l’année, comme celle de 2025.

A Singapour, vous aurez peut-être la chance de voir un croissant de lune en position horizontale avec les « cornes » pointant vers le haut. Car oui, cet astre peut avoir la forme d’un sourire selon votre âme de poète. Ce spectacle est fréquent dans les régions proches de l’équateur. La Lune peut vous sourire pendant les premiers jours du croissant lunaire qui suit une nouvelle lune, la lumière du soleil couchant illuminant la surface de la Lune par dessous.

 

La lune dans le ciel.
Crédit : Estelle Huang

 

La Lune célébrée sans distinction de race, de langue ou de religion

Marqueur naturel du temps qui passe, les cycles lunaires sont la source de calendriers qui célèbrent ce corps céleste sans distinction de race, de langue ou de religion. A Singapour, les principaux jours fériés sont le fruit de ces calendriers lunaires mélangés à des calculs astronomiques propres à chaque communauté. Ainsi, et suivant l’ordre chronologique du calendrier grégorien : 

 

  • le Nouvel an Chinois : la communauté chinoise se réfère à un calendrier luni-solaire qui repose à la fois sur les cycles lunaires et le temps nécessaire à la Terre pour faire un tour complet du Soleil (soit environ 365 jours). C’est la deuxième nouvelle lune suivant le solstice d’hiver, toujours vers la mi-janvier mi-février, qui détermine le jour du nouvel an chinois. 
  • Hari Raya Puasa et Hari Raya Haji : pour les habitants de Singapour de confession musulmane, le croissant de lune est l’un des symboles de l’Islam. L’observation dudit croissant de lune (“Hilal” en arabe) permet de déterminer les deux fêtes islamiques les plus importantes. La fin du Ramadan d’abord, est commémoré le jour de Hari Raya Puasa (qui se traduit par “Jour de fête du jeûne” en malais) chaque premier jour du dixième mois du calendrier islamique lunaire (le 31 mars 2025). S’ensuit le « grand jour du Hajj » (Hari Raya Haji en malais), qui est la grande fête du sacrifice et coïncide avec la fin du pèlerinage musulman le dixième jour du dernier mois du calendrier islamique lunaire (donc le 7 juin dernier). 
  • le Jour de Vesak : pour les bouddhistes, la naissance, l’état d’illumination (nirvāṇa en sanskrit) et la mort de Bouddha ont toujours eu lieu un jour de Vesak déterminé par une nuit de pleine lune du mois appelé Vaiśākha (en sanskrit) du calendrier lunaire hindou (à cheval en général sur les mois d’avril et mai). 
  • Deepavali : pour les hindous, Deepavali - ou “rangée de lampes” en sanskrit- est l’une des fêtes les plus sacrées. Elle glorifie la lumière dans la nuit de la nouvelle lune la plus sombre de l’année lors du mois appelé “Kartika” (sanskrit) du calendrier lunaire hindou (en octobre ou en novembre).

 

La lune dans le ciel entre les bâtiments à Singapour, de nuit.
Crédit : Estelle Huang


La Lune a toujours fasciné l’humanité même si elle est située à peu ou prou 384.400 km de la Terre. Jusqu’à présent, seuls douze hommes, tous américains, ont marché sur la Lune dans le cadre du programme américain Apollo (1962‑1972). Un grand pas a été accompli en 1969, quand les premiers marcheurs lunaires Neil Armstrong et Edwin “Buzz” Aldrin ont aluni sur des plaines de lave solidifiée précisément au niveau de « la mer de la tranquillité », baptisée ainsi par un astronome italien Giovanni Battista Riccioli. Ce dernier a, en 1651, cartographié la Lune à partir de télescopes. Le dernier marcheur lunaire est Harrison H. Schmitt en 1972. L’objectif Lune est dorénavant d’y installer une base de recherche. Plusieurs programmes spatiaux sont en lice. La France est partenaire des accords “Artemis” depuis le 6 juillet 2022. Ces accords regroupent à ce jour, 56 pays ainsi que des entreprises privées, et prévoient un alunissage au plus tôt fin 2027. L’astronaute français Thomas Pesquet se prépare actuellement, pour les sélections de ce futur équipage.

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