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L'endettement des ménages canadiens est le plus élevé des pays du G7

Les dettes des ménages canadiens sont les plus élevées de tous les pays du G7. De ce fait, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) alerte sur les risques élevés pour l’économie canadienne.

Une maison typiquement victorienne à Montréal, au Canada, où le taux d'endettement des ménages est le plus élevé des pays du G7Une maison typiquement victorienne à Montréal, au Canada, où le taux d'endettement des ménages est le plus élevé des pays du G7
Écrit par Madeleine Donnadieu
Publié le 31 mai 2023, mis à jour le 3 juin 2023

« Malheureusement, les niveaux très élevés d'endettement des ménages au Canada - les plus élevés du G7 - rendent l'économie vulnérable à toute crise économique mondiale  » , a déclaré Aled ab Iorwerth, économiste canadien. Le 23 mai dernier, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) publie une alerte quant à l'accroissement sans précédent de l’endettement des ménages au Canada. Un phénomène qui inquiète dans un contexte économique fragile à l’échelle mondiale. 

 

Des dernières années difficiles 

Les économies du monde entier ont connu des années difficiles dernièrement : pandémie mondiale, poussée d’inflation, perturbation des chaînes d’approvisionnement, le retour guerre en Europe, sans oublier les  préoccupations constantes au sujet de la stabilité financière mondiale. L’économie canadienne n'en est pas immunisée. 

Ainsi, l’endettement des ménages au Canada a augmenté inexorablement. Au moment de la récession en 2008, il se situait à environ 80 % de la valeur de l’économie, et à 95 % en 2010. En 2021, l'endettement a dépassé la valeur de l'économie (107%). L'explosion de cette dette est principalement expliquée par les prix élevés des logements. À l’heure actuelle, environ trois quarts de la dette des ménages au Canada est attribuable aux prêts hypothécaires.

 

Graphique montrant la dette des ménages en proportion du PIB dans certains pays, dont le Canada

 

Des prix exorbitants 

La raison principale de ce phénomène demeure les prix faramineux de l'immobilier canadien. Le prix moyen d'une maison au Canada est de 716.083 dollars canadiens , soit environ 500.000 euros, selon l'Association canadienne de l'immobilier. Un nombre qui a doublé depuis 2011,  année durant laquelle les maisons étaient évaluées à environ 352.000 dollars canadiens, soit environ 250.000 euros.  

Les deux villes majeures du Canada anglophone, Toronto et Vancouver, se classent régulièrement parmi les dix villes les plus inabordables du monde. Les maisons à Toronto, Ontario, coûtent en moyenne 1,15 million de dollars canadiens, soit environ 800.000 euros. A Vancouver, Colombie-Britannique, le prix moyen d'une propriété est d'environ 1,29 million de dollars canadiens, soit presque 900.000 euros

Quant au Québec, le prix de vente moyen des maisons à Montréal a atteint 565.786 dollars canadiens, soit presque 400.000 euros, en avril 2023. 

 

« À plus long terme, le rétablissement de l'accessibilité au logement au Canada sera essentiel pour réduire l'endettement des ménages s'ils veulent devenir propriétaires »

Aled ab Iorwerth

 

Des conséquences directes sur les ménages 

« Les conséquences du niveau élevé d'endettement sont plus graves chez certains ménages – un autre facteur très préoccupant. Les ménages à revenu faible ou modeste ont tendance à être plus endettés que les mieux nantis. Ils dépendent de leur emploi pour rembourser leur dette, et leur vulnérabilité aux ralentissements économiques est disproportionnée. Aujourd’hui, ils subissent une réelle pression en raison de la hausse des coûts du logement », alerte la SCHL. 

Le gouvernement canadien a décidé de mener un certain nombre d'actions afin de lutter contre  l'inabordabilité croissante du logement. Par exemple, au début de l'année, le Canada a décrété une interdiction de deux ans pour les étrangers d'acheter des maisons dans le pays afin de tenter de réduire l'inabordabilité.

« Nous sommes pessimistes dans nos projections à court terme, mais selon notre scénario de base, l’économie canadienne devrait croître à compter de 2024 », conclut la SCHL.

 

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