Pour certains, le shopping n’est ni une passion, ni un besoin… C’est une addiction. Et comme toute addiction, elle est nuisible : celle-ci attaque notamment le porte-monnaie. Alors attention aux vôtres car à Hong Kong, le climat semble propice à cette dépendance.
En effet, l’île possède les habitudes d’achat parmi les plus malsaines du monde d’après une étude publiée en début d’année par Greenpeace.
Basée sur un échantillon de 5.000 interviewés, l’enquête a étudié les habitudes de consommation de la Chine, de Hong Kong, de Taiwan, de l’Italie et de l’Allemagne. Et Hong Kong survole la mêlée avec la Chine qui suit ! Des 12 indicateurs de l’enquête, Hong Kong pointe première dans 10 d’entre eux, indiquant clairement sa tendance à dépenser avec excès pour l’achat de biens matériels et même sa dépendance au shopping.
10.000 HK$ de dépenses vestimentaires annuelles
Les Hongkongais sont, par exemple, les plus nombreux à admettre qu’ils possèdent plus de vêtements que nécessaires et qu’ils ont déjà essayé de dissimuler leurs dépenses. Des vêtements encore étiquetés car jamais enfilés dans le placard ? Plus de la moitié des 1.000 Hongkongais interrogés en ont. Une satisfaction immédiate après achat mais qui s’estompe vite et nécessite donc d’être renouvelée régulièrement ? Voilà exactement ce que ressentent nombre d’habitants de l’île après un achat. La définition même de la dépendance, alors, ils recommencent.
Mais combien dépensent-ils ? Début 2017, une autre étude de l’association Greenpeace* sur le même sujet évaluait les dépenses vestimentaires annuelles des Hongkongais à 10.000 HK$ et un chiffre d'affaires global du secteur d'environ 25.000.000.000 HK$ par an. D’autres statistiques ne manquent pas d’éloquence : 30% des interviewés avouent passer une à trois heures par jour à faire des achats en ligne. Et après une séance shopping en magasin, 40% des interviewés retourneront en boutique au bout d’une semaine car ils n’auront pas réussi à s’en tenir éloigné plus longtemps. Les sirènes du shopping sont trop tentantes.
Et toi, pourquoi tu dépenses ?
Si les études ne donnent que peu de pistes sur le pourquoi de cet excès de consommation, la question se pose pourtant. Tout d’abord, dépenser est un moyen de décompresser, d’évacuer le stress. Sur l’île, la pression professionnelle est particulièrement forte, il est courant de travailler plus de 50 heures par semaine et la réussite est une obsession… Ainsi, pour compenser la pression, les Hongkongais ont érigé la consommation en valeur, en mode de vie, selon Bonnie Tang, militante à Greenpeace. Mais puisque le sentiment de satisfaction lié à l’achat n’est qu’éphémère, même en achetant régulièrement, ils finissent par ressentir un sentiment de vide… Cela ressemble à un cercle vicieux. « Je dois avoir une quarantaine de paires de chaussures mais je n’en utilise pas la moitié […] J’aime acheter. Je travaille et je voyage beaucoup, du coup, cela me permet de penser à autre chose, c’est comme une récompense pour mes semaines difficiles » explique Jojo.
Alors cette dépendance au shopping est-elle un trait restreint aux citoyens hongkongais ou les expatriés prennent-ils également le pli à force de vivre dans la ville ? Le shopping, en tout cas, ne rendrait pas heureux expliquait Bonnie Tang au SCMP… Mais ne le savions nous pas déjà.