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Entre rite culturel et superstition, le nouvel an chinois à l’ère 2.0

Nouvel an chinois Hong KongNouvel an chinois Hong Kong
Écrit par Célia Cazale
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 février 2018

La jeune génération hongkongaise, souvent moins attachée aux traditions que leurs ancêtres, partage avec Lepetitjournal sa vision de l’événement.

Nettoyer sa maison, la décorer, porter du rouge… Autant de règles qui régissent la célébration du Festival Lunaire, du 16 au 19 février cette année. Par transmission culturelle ou simple superstition, ces usages perdurent chez les jeunes générations. Enfin, à quelques traditions près. 

"Je célèbre le Nouvel An en respectant toutes les coutumes à cause de ma famille", avoue Pheobe dont le père, très traditionaliste, suit assidument toutes les étapes du festival. "Le premier jour de l’année, il ne faut pas prendre de douche au risque d’enlever la chance qu’il y a sur soi, expose-t-elle en souriant. Personnellement, je n’y crois pas. Mais je le fais pour ne pas me faire sermonner par mon paternel".

Si à 27 ans cette Hongonkaise habite encore chez ses parents, ça n’a pas toujours été le cas. Elle a étudié au Royaume-Uni où elle a fait preuve de plus de laxisme. "Mon école avait préparé un repas pour le réveillon. J’y avais participé pour être réuni avec mes amis à cette occasion. Le reste  des traditions m’importaient peu", concède la jeune ingénieur. 

Éviter la malchance avant tout ! 

Aujourd’hui, beaucoup de Chinois pratiquent ces rituels par pure superstition. C’est le cas de Celine, 36 ans, originaire de Shanghai. Elle a prévu de se rendre chez sa famille pour les festivités, mais ne porte pas vraiment d’importance aux traditions. "Je ne célèbre pas plus le Nouvel An chinois qu’une autre fête", assure-t-elle. L’avocate ne prendra pas toutefois le risque de s’attirer le mauvais oeil: "Il y a quelques années je m’étais coupé les cheveux durant le premier mois, chose normalement interdite. Peu de temps après un de mes oncles est décédé. Depuis, je me plie à cette croyance".

D’autres rites de ce type rythment les premiers jours de la nouvelle année chinoise. Il faut, par exemple, bannir le noir et autres couleurs sombres de sa garde-robe et se vêtir de rouge. "Certaines personnes vont même jusqu’à porter des sous-vêtements rouges. C’est la couleur de la chance et de la célébration en Chine, détaille Keith, 28 ans, avant d’ajouter: Il y a aussi des vêtements qu’il ne faut pas acheter, parce que leur nom cantonais a la même sonorité que des mots malveillants". Ainsi, il est déconseillé d’investir dans une veste, « lau » en cantonais, homophone de colère.  

Une réunion familiale exceptionnelle 

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Ce père de famille est très attaché aux festivités du Nouvel An, transmises dès le plus jeune âge. "Avec ma femme nous apprenons à nos enfants les bases et la symbolique de l’événement. À l’école aussi ils font des activités sur le sujet", explique-t-il. Principale fête culturelle, elle est pour Keith "le seul moment de l’année où toute la famille se réunit".

"Même à l’étranger, je suis toujours rentré auprès des miens pour ces vacances", assure le Hongkongais de 28 ans. Un goût pour les réunions familiales que souhaite également transmettre Pheobe à ses futurs enfants.

Cette notion de retrouvailles est au coeur du Nouvel An chinois. Le réveillon et les deux premiers jours se déroulent tour à tour chez la famille du père et de la mère. 

"Le troisième jour, on reste chez nous et on se repose, rigole Keith. Après trois jours avec toute la famille sous le même toit, 30 à 40 personnes dans mon cas, ça fait du bien d’avoir un peu de répit". Au moins une certitude qui ne change pas avec le temps: les repas de famille c’est bien, mais à petite dose! 

 

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