Les droits des femmes sont au cœur des discussions et de l’actualité polonaise contemporaine, pour ne pas dire qu’ils sont sérieusement remis en question, au travers notamment du droit à l'avortement. Pourtant, la Pologne a, par le passé, été l’un des pays en Europe les plus avant-gardistes en la matière. Pour rappel, le droit de vote a été attribué aux femmes dès 1918, bien des années avant la France. Mais nous avons décidé cette fois-ci d’explorer le Moyen-Âge et en particulier, le destin d'Hedwige d'Anjou, couronnée roi de Pologne.
Les filles issues de la noblesse étaient éduquées
Les filles de familles nobles qui n'avaient pas l'intention de devenir religieuses étaient tout de même éduquées dans les monastères médiévaux. À partir du milieu du XVe siècle, l'éducation des femmes est devenue de plus en plus répandue, en particulier parmi la classe moyenne.
Hedwige, roi de Pologne
Jadwiga d'Anjou (Hedwige d'Anjou) est un exemple parfait de ce phénomène de l'époque car elle a été légalement reconnue comme « roi de Pologne » in regem Poloniae coronata en 1384 malgré son statut de femme.
Souveraine à part entière, elle conserva même sa position après son mariage avec Władysław Jagiełło (Ladislas II Jagellon). A noter que dans des documents, également publiés par elle, Hedwige d’Anjou n’était pas nommée roi (rex), mais – selon son sexe – reine (regina).
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Du temps des Piast, le statut des veuves…
Sous la monarchie des Piast jusqu'au XIVe siècle, les veuves avaient une position très indépendante. Elles étaient en charge de la gestion de la dote et de leurs biens propres, et pouvaient utiliser les biens restants de leur mari avec leurs fils adultes soit jusqu'à leur décès si elles restaient célibataires ou jusqu’à ce qu’elles se marient à nouveau.
L’exemple de Plock
Au 15ème siècle à Plock, les veuves des membres de la guilde des marchands étaient autorisées à poursuivre les activités de leurs maris. D'après le livre de banc de Płock księga ławnicza (1488-1517), les femmes représentaient plus de 28 % de ceux qui traitaient les affaires au tribunal. Bien qu'en général elles devaient être accompagnées par des hommes, cela n'était pas toujours mentionné dans les livres.
Si officiellement seuls les hommes pouvaient obtenir la citoyenneté dans les villes polonaises, quelques femmes ont également pu obtenir ce statut, et représentaient environ 2 à 3 % de l'ensemble des citoyens.
Des exemples tels que celui de Jurga Kramarz et sa femme Agata montrent que les femmes étaient également impliquées dans les affaires commerciales et financières de leurs maris.
Les traces de dettes contractées par des femmes envers d'autres femmes et hommes ont également été retrouvées.