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Michèle MERRIFIELD (Afrique du Sud) Fondatrice de Daktari

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Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 29 janvier 2018

Michèle MERRIFIELD – Afrique du Sud – Fondatrice de Daktari, une ONG qui accueille les enfants défavorisés pour les mettre en contact avec les animaux sauvages qu’elle recueillie en soins

 

Michèle Merrifield


Je suis venue en Afrique du Sud en 1998. J’ai séjourné dans une réserve animalière et y ai rencontre l’homme qui est devenu mon mari. J’ai vécu deux ans dans cet endroit magnifique oú j’ai pu m’adapter à mon nouvel environnement. J’ai participé à toutes sortes de taches qui se présentaient à moi depuis la cuisine en passant par les réparations de clôtures. Mon plus grand handicap étant mes lacunes en Anglais, on m’a confié le soin de quelques animaux sauvages blessés et/ou orphelins. Je me suis sentie souvent seule au fond de la brousse mais la compagnie des animaux m’a permise de focaliser sur la chance que j’avais d’être avec eux. Ils sont devenus mon intimité et je pouvais communiquer avec eux sans complexe. J’ai vécu 18 mois dans cette réserve. Je me suis rendue utile partout ou l’on avait besoin d’aide. Petit à petit j’ai réalisé que bien des personnes rêvaient de cette formidable opportunité et je ne pouvais plus garder ce bonheur pour moi toute seule. J’ai donc ouvert un restaurant afin de faire des économies pour créer mon rêve: Daktari Bush School & Wildlife Orphanage.  
Bien que je n’eu aucune expérience dans la restauration, j’ai réussi à surmonter les difficultés culturelles, financières et professionnelles. Apres 6 années réussies dans la restauration, je me languissais de revenir à mes priorités qui étaient de partager mon expérience animalière avec d’autres. C’est alors que j’ai rencontré un petit garçon local avec qui j’ai commencé à partager les soins aux animaux qui m’étaient encore confiés à cette époque. Très vite je me suis liée d’amitié avec lui et ses amis. J’ai constaté que même étant Sud Africains ils n’avaient absolument aucunes connaissances sur leur environnement, ni aucune sensibilité envers les animaux. J’ai donc décidé d’emmener ces enfants visiter un centre de réhabilitation pour animaux et c’est à ce moment que le déclic s’est fait. Tous ces petits yeux brillaient de curiosité et d’étonnement. Et moi, je venais de trouver ma voie : Eduquer les enfants locaux à prendre soin de leur environnement à travers un orphelinat pour animaux.  

C’est en 2006 que des amis très proches, nous ont offert l’occupation de leur réserve pour le projet. J’ai donc vendu le restaurant et me suis lancée dans le projet. Je n’avais aucune expérience de gestion d’une ONG et j’ai perdu beaucoup de temps et le peu d’argent que j’avais comprenant la vente du restaurant et de ma petite maison. J’ai même subi l’humiliation de demander de l’argent à des amis qui m’ont fait confiance. Nous avons travaillé très ardemment pour que le projet ait un impacte et soit un succès. Daktari a reçu plus de 4000 enfants au cours des 12 dernières années et se félicite d’avoir recrée des liens entre les enfants, leurs familles et leur environnement. Des animaux ont été sauvés, des arbres plantés et l’on constate un enthousiasme grandissant pour les métiers du tourisme et de l’écologie. 

Plus de 500 bénévoles du monde entier ont participé à cet impact. Je n’ai ni plan pour ma retraite, ni toit qui m’appartienne mais je suis heureuse de participer à la protection de l’environnement et au développement de ma communauté.  


Je considère mon expérience exceptionnelle car je suis issue d’un milieu social et scolaire très modeste. Je ne suis pas une grande voyageuse et je n’avais aucune connaissance sur les animaux à part les aimer. 
J’ai quitté une situation confortable pour laquelle je m’étais battue depuis très jeune, sans savoir ce qui m’attendait quand j’ai tout plaqué. J’ai perdu ma position sociale, et tous les avantages que j’avais acquis dans mon pays. J’ai souffert de mon isolement et surtout linguistique puisque je parlais très peu Anglais quand je suis arrivée dans mon nouveau pays. J’avais peur dans mon nouvel environnement d’animaux et d’insectes et je ne comprenais rien à ce que l’on me disait en Anglais. Je me suis sentie bien souvent diminuée et incompétente, j’en ai pleuré parfois. J’ai décidé de me relever et de me battre.  
Je ne savais pas, avant de commencer ma vie en Afrique du Sud, si j’étais amoureuse de l’homme qui est devenu par la suite mon mari, mais mon instinct me disait que ma place était dans cet environnement même si je n’avais pas de ressources financières et sociales. J’avais l’impression que j’avais une mission ici mais je ne savais pas encore laquelle. 

Je suis fière car j’ai fait un long chemin de combat pour trouver ma place, me faire respecter, acquérir des connaissances et de l’expérience. Je suis fière car notre projet a aujourd’hui un impact sur les populations locales, l’environnement et les animaux. Je suis fière de contribuer au développement d’un pays qui m’a si bien accueillie malgré mon ignorance quand je suis arrivée. Je suis fière de partager ce que j’ai construit avec ceux qui rêvent de cette expérience, avec les enfants et la population locale. Je suis fière car je n’avais aucun sou en poche quand j’ai voulu réaliser ce projet. Bien que cela m’ait ralenti, cela ne m’a pas arrêtée !

Le site internet : www.daktaribushschool.org

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