TOULOUSE - Un forcené tue un membre du GIGN

Vendredi aux alentours de Toulouse, un sexagénaire incontrôlable, armé d'un fusil de chasse, a tiré mortellement sur un gendarme avant d'être maîtrisé. La ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie et le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy se sont déplacés hier pour rendre hommage à la victime. C'est le deuxième gendarme du GIGN tué en opération depuis 30 ans 

Andre Rouby a tué un membre du GIGN vendredi. (photo AFP)

Le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) existe depuis 1974, et jusqu'à maintenant, un gendarme seulement avait été tué en opération en 1997 et sept lors d'accidents à l'entraînement. Vendredi dernier, c'est dans les mêmes circonstances que l'équipe spéciale d'intervention a perdu le maréchal des logis-chef Frédéric Mortier, mortellement blessé par un forcené armé d'un fusil de chasse à Gensac-sur-Garonne, au sud de Toulouse.
Depuis le matin, André Rouby, un entrepreneur plâtrier de 66 ans, tirait à la ronde, depuis son domicile, des balles gros calibres destinées à la chasse au sanglier. Appelé en urgence, le GIGN, a alors déployé une soixantaine de militaires autour de la maison. A 18h30, lors de la mise en place du dispositif, un premier gendarme a été blessé par le forcené. A 22h, l'assaut a été lancé. Déséquilibré, le retraité, tombé à terre, a alors tiré autour de lui, blessant un militaire et en tuant un autre.
Le sexagénaire avait des antécédents psychiatriques. Le maire de la bourgade de 350 habitants, Henri Devic, l'a décrit comme "une personne gentille"qui avait eu "une vie éprouvante", perdu deux jeunes enfants et "traumatisé par la guerre d'Algérie".
Hommage aux militaires d'intervention spéciale
D'après le commandant Frédéric Gallois, une quinzaine de forcenés sont neutralisés chaque année par ses hommes. Les 120 membres du GIGN sont entraînés pour de telles interventions de sauvetage d'otages et de neutralisation de forcenés.
En décembre 1994, ce sont eux qui ont donné l'assaut sur l'Airbus d'Air France détourné à l'aéroport de Marseille-Marignane. Une dizaine de gendarmes avait alors été blessée. "Nous faisons un métier qui repose sur un pacte, il faut accepter à un moment donné de mettre sa vie dans la balance".
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy et la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie ont donc voulu rendre hommage à ces hommes en venant à Toulouse, s'incliner samedi matin sur la dépouille du maréchal des logis-chef Frédéric Mortier et rencontrer ses deux collègues blessés. Pour Nicolas Sarkozy "ce doit être l'occasion pour chaque Français de réfléchir au tribut que paient les gendarmes, comme les policiers, à leur sécurité". La ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie s'est ensuite rendue au camp d'entraînement du GIGN à Satory, sur la commune de Versailles (Yvelines), et a fait valoir que "l'éthique du GIGN qui veut que l'on protège toujours la vie a été respectée".
Louise David. (www.lepetitjournal.com) lundi 22 Janvier 2007

Plus d'infos :
Le Nouvel Obs : Hommage au gendarme du GIGN tué par un forcené à Gensac-sur-Garonne
Le Nouvel Obs : Le GIGN, plus de 30 ans d'interventions
Le Figaro : Second mort en opération pour l'unité d'élite