

L'homme le plus recherchépar les Américains en Irak a étéassassinéhier, lors d'une opération conjointe entre forces irakiennes et américaines. Réactions mitigées de la part de la communautéinternationale : la prudence relativise la joie
Le visage ensanglantéd' al-Zarqaoui, tuéprès de Bagdad (Photo: AFP)
Abou Moussab al-Zarqaoui était l'ennemi numéro un des Américains en Irak. Le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki a annoncéhier que le chef présuméde la branche irakienne d'Al-Qaida avait ététué, avec sept autres personnes, lors d'une attaque conjointe des forces irakiennes et internationales visant une cellule située près de Bakouba, au nord de Bagdad. En guise de preuve, l'armée américaine a diffuséune vidéo montrant le visage ensanglantédu terroriste.
D'origine jordanienne, Moussaoui était accuséd'avoir commanditéde nombreux attentats-suicides contre la population chiite d'Irak. On le soupçonne également d'avoir décapitédeux otages américains.
Installéen Irak avant même l'invasion américaine de mars 2003, il avait réussi às'entourer de plusieurs groupes armés salafistes. La tête de l'homme le plus recherchépar les Etats-Unis en Irak valait 25 millions de dollars, soit autant que celle d'Oussama Ben Laden.
Bush encore fragile
A l'annonce de sa mort, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le président américain George W. Bush s'est dit hier "fier" de l'action de ses troupes. Mais il a néanmoins immédiatement nuancéson propos : "Nous avons encore des jours difficiles qui nous attendent en Irak, et qui demanderont de la patience de la part du peuple américain", a-t-il prévenu, alors même que sa cote de popularitéest au plus bas dans son pays et que les Américains se lassent de la situation. Il a par ailleurs annoncéla tenue mardi prochain d'une conférence entre les administrations américaine et irakienne, pour évaluer les besoins irakiens et le rôle des Etats-Unis en Irak
Réactions mitigées
"Zarqaoui est responsable de la mort de milliers de personnes en Irak et àl'étranger. Sa mort est un pas dans la bonne direction pour l'Irak et pour la lutte globale contre le terrorisme", a affirméde son côté Nouri Al-Maliki. Mais bien que le Premier ministre irakien se soit grandement félicitéde la nouvelle, les réactions internationales restent tièdes. Le plus grand alliéde George W. Bush, Tony Blair a exprimédes réserves sur l'impact de la mort de Zarqaoui sur la situation en Irak après s'être lui-même félicitéde la "très bonne nouvelle". Pour le président de la Commission européenne, JoséManuel Barroso, c'est une "grande défaite pour al-Qaida".
Toutefois, au moment oùle monde apprenait la mort de Zarqaoui, l'explosion d'une voiture piégée faisait sept morts et 17 blessés dans le quartier chiite de Kazimiya, un quartier oùla population avait exprimésa joie àl'annonce de la mort de Zarkaoui.
Dominique SALOMON. (LPJ) 9 juin 2006
Lire aussi :
Le Nouvel Observateur, "Un rôle beaucoup trop grand pour lui"
Libération, Les réactions de la communautéinternationale


































