Édition internationale

TEMPÊTE XYNTHIA - Le littoral atlantique sous le choc

Deux jours après le passage de la tempête Xynthia, c'est  la désolation sur le littoral de Vendée et de Charentes-Maritimes. Le bilan de 52 morts en France pourrait encore s'aggraver. Nicolas Sarkozy, en visite sur place, a annoncé qu'il signerait les arrêtés de catastrophe naturelle dès mardi. Un crédit d'urgence de 3 millions d'euros a été débloqué, alors que des voix s'élèvent pour dénoncer la politique d'urbanisme

Evacuation à l'Aiguillon sur mer. Plus de 9.000 pompiers sont mobilisés (photo AFP)

Une partie du littoral atlantique est encore sous les eaux et sous le choc après le passage de la tempête Xynthia, la plus violente depuis celle de décembre 1999. Des rafales de vent allant jusqu'à 160 km/h ont été enregistrées samedi sur le littoral et 120 à 125 km/h à l'intérieur des terres. Mais c'est la conjonction exceptionnelle de la puissance du vent, des forts coefficients de marée et du passage d'une dépression, qui explique l'ampleur des dégâts. Des témoins ont évoqué des "mini raz-de-marée" sur le littoral, qui ont envahi des dizaines des quartiers, détruisant ou endommageant des centaines de maisons, et surprenant leurs habitants dans leur sommeil. L'eau salée a recouvert 45.000 hectares, principalement des terres agricoles. En Charentes-Maritimes, c'est environ 10% des terres cultivées qui sont touchées.
Plus de 22.000 clients d'EDF restaient privés d'électricité mardi soir, et 50.000 lignes de téléphones restaient coupées.


L'urbanisme en question
Plus de la moitié des victimes ont été retrouvées à L'Aiguillon-sur-Mer et à La Faute-sur-Mer (Vendée), deux localités où la rupture des digues a permis à l'océan de s'engouffrer dans les maisons, déclenchant un début de polémique sur leur entretien.  Pourtant, le maire de L'Aiguillon-sur-Mer, Maurice Milcent, estime qu'au "vu de la surcote de la mer, avec ou sans digue, nous aurions été inondés. Ce mur d'eau qui s'est présenté à nous n'était ni prévisible, ni explicable".
C'est la question de l'urbanisation qui taraude donc maintenant les habitants et les élus locaux. Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer les permis de construire donnés dans des zones côtières. "Il faudra certainement envisager à l'avenir des zones de repli ou de surélever les terrains pour les futures constructions", estime René Marratier, maire de La Faute-sur-Mer. "Mais tout ce qui a été construit jusque-là l'a été en zone constructible, avec l'accord des services de l'Etat. Dans l'affaire, les élus locaux servent de boucs émissaires."

L'aide se met en place
Nicolas Sarkozy s'est rendu dans les zones sinistrées. Il a annoncé qu'il signerait les arrêtés de catastrophe naturelle dès mardi. Un "médiateur national" sera désigné "pour qu'aucune famille ou aucun professionnel ne soit laissé seul dans les discussions avec les assurances". Trois millions d'euros sont débloqués. Les agriculteurs, qui ont subi "d'énormes pertes", seront indemnisés par le Fonds national de lutte contre les calamités agricoles. Un plan spécial sera effectué pour les ostréiculteurs. Une enveloppe  pour les PME sinistrées sera également dégagée. Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, a pris contact avec les assureurs afin que "les remboursements aient lieu dans les meilleurs délais". Les victimes ont jusqu'au 31 mars pour déclarer les sinistres aux assureurs.
Le Conseil 'général de Vendée a décidé des aides exceptionnelles de 13 millions d'euros.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a promis le soutien de l'UE aux pays les plus touchés par le passage de Xynthia. En France également, la solidarité s'organise. Des émissions spéciales ont été programmées sur France Télévisions, et les associations lancent un appel aux dons financiers.
> Fondation de France - Solidarité tempête Charente-Maritime Vendée BP 22 75008 Paris ou en ligne: www.fondationdefrance.org (don sécurisé).
> Dons au Secours Catholique BP 455, 75007 Paris avec la mention «Tempête France».
Marie-Pierre Parlange (www.lepetitjournal.com) mercredi 3 mars 2010

Lire aussi : Lemonde.fr : La tempête Xynthia soulève la question des constructions en zone inondable



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