Suite aux accords de Paris sur le climat, Singapour veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 36% par rapport au niveau de 2005 d’ici à 2030. Le pays mise sur une « taxe Carbone » qui touchera à partir de 2019 les grands industriels implantés à Singapour.
Singapour contribue à 0,15 % des émissions mondiales de CO2, avec 63 millions de tonnes de CO2 émises (MtCO). Il est le 53ème pays, sur 142, en émissions globales mais remonte à la 26ème place lorsque ces émissions sont ramenées par habitant.
Suite aux accords de Paris sur le climat (COP21), Singapour veut réduire, d’ici à 2030, ses émissions de gaz à effet de serre de 36% par rapport au niveau de 2005 (qui étaient de 40,9MtCO2).
Pour gagner ce pari ambitieux et inciter les industriels à réduire leurs émissions, le gouvernement mise sur une taxe carbone, dont la mise en place sera effective dès 2019. Les entreprises concernées sont celles dont les émissions sont égales ou supérieures à 25000 tonnes par an. Une quarantaine de gros émetteurs industriels, qui représentent 80% des émissions de CO2 du pays, sont visés en particulier. Il s’agit principalement de producteur d’électricité et de raffineurs.
Le montant de la taxe devrait être situé dans un premier temps autour de 5S$ par tonne de gaz à effet de serre émis, puis augmenté à raison de 10 à 20S$ à partir de 2023. Le prix définitif sera fixé et annoncé dans les prochains mois, dans le « Carbon Pricing Bill ».
Un impact pour les ménages et notamment sur le prix de l’électricité est attendu, les industriels reportant vraisemblablement cette taxe sur l’utilisateur final. Le National Climate Change Secretariat (NCCS) estime de 2,1 à 4,3% l’augmentation du prix du kilowattheure.
Fonctionnement de la taxe
Les "Installations taxables" pourront acheter des crédits carbone auprès de la National Environment Agency (NEA) à un prix fixe tout au long de l'année. À la fin d'une année d'imposition, les crédits sont utilisés pour payer la taxe prélevée sur leurs émissions totales de gaz à effet de serre.
Ce système donne aux autorités la souplesse nécessaire pour adopter d'autres méthodes si nécessaire, telles que l'établissement d'un lien entre le cadre de tarification du carbone de Singapour et celui d'une juridiction plus large.
Les taxes devront être payées au plus tard le 30 septembre de chaque année. Tout défaut de paiement entrainera une amende d’un montant trois fois supérieur à la taxe due. La première taxe carbone devrait être payée en 2020.
Selon le consortium scientifique Global Carbon Project (GCP), qui dresse chaque année le bilan des émissions mondiales de CO2, l’année 2017 se clôture sur un total d’environ 38 milliards de tonnes de CO2 (gigatonnes, ou GtCO2) émises, en hausse de 2% par rapport à 2016 malgré les accords sur le climat.
La Chine et les Etats-Unis restent les deux plus gros pollueurs mondiaux. À eux deux, ils sont responsables de 42% des émissions de gaz à effet de serre de la planète. La Chine a dépassé les Etats-Unis depuis 2007 et elle contribue à elle seule à environ 28% des émissions mondiales avec 10,5GtCO2. Considérée dans son ensemble, l’Union européenne des 28 arrive en troisième position, avec des émissions de 3,5 GtCO2.
La production d’électricité est le premier secteur économique responsable des émissions de CO2 mondiales, à hauteur de 25%, amplement attribués à la production d’électricité en Chine, en provenance à 70% du Charbon. Le deuxième secteur est l’agriculture, secteur clé de l’économie américaine, avec 24%. Viennent ensuite les activités industrielles (21%) et le transport (14%).
L’Indonésie arrive à 11ème place avec 501MtCO2 (millions de tonnes), la France 19ème avec 344MtCO2.
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Sources :
Global Carbon Project (GCP)
http://www.globalcarbonproject.org/carbonbudget
http://www.globalcarbonatlas.org/en/CO2-emissions
Pour en savoir plus :
https://www.nccs.gov.sg/climate-change-and-singapore