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Singapour, en route vers l’écologie

Ecologie, Déchets, SingapourEcologie, Déchets, Singapour
@ Pixabay
Écrit par Chloé Laage
Publié le 8 mai 2019

7,7 millions de tonnes de déchets à Singapour, en 2018. Un chiffre qui s’est multiplié par sept en l’espace de 40 ans. Sur la base du taux actuel de production de déchets, la décharge de Semakau, manquera d'espace d'ici 2035. Egoïsme ou manque de pédagogie, une chose est sûre : cette cité futuriste est loin d’être écologique. Cependant, de bonnes initiatives naissent, les choses évoluent. À commencer par l’État qui souhaite se diriger vers un chemin vert.
 

Nee Soon East : un district écologique
Des canettes pour remplacer les bouteilles en plastique dans les distributeurs automatiques, le surplus de nourriture utilisé pour le compost, une clim qui ne descend pas en dessous de 25°C : cette liste, loin d’être exhaustive, représente le plan « zéro déchet », élaboré par Nee Soon East, sur une durée de deux ans. Il s’agit du premier district singapourien à lancer une initiative écologique. Objectifs ? Réduire et éliminer les déchets plastiques et papiers, minimiser le gaspillage alimentaire, électronique et même l’émission de carbone.

 

Louis Ng, député de la circonscription électorale de Nee Soon (GRC), a posté, samedi 27 avril, sur son mur Facebook : « Nous allons éliminer progressivement l'utilisation de bouteilles en plastique, de pailles et d'autres objets à usage unique lors de tous nos événements et réunions. ».

 

Ce plan « zéro déchet » se compose de différents objectifs, à court et long termes, hiérarchisés :

  1. Réduction : notamment des emballages et de la consommation.
  2. Valorisation : réutiliser les produits qui s’apparentent à plusieurs utilisations, les réparer pour leur usage d’origine ou à d’autres fins.

  3. Recyclage et développement de l’utilisation du compost.
  4. Valorisation énergétique : l’incinération permet de réduire la masse des déchets et produire de l’énergie.
  5. Une fois ces précédentes mesures opérationnelles effectuées, les déchets restants devront être stockés de façon sûre et durable.

Nee Soon East encourage également les résidents à appliquer la règle des 3R – réduire, réutiliser et recycler – dans leur vie quotidienne. En précisant, sur leur site internet, l’importance de la séquence : « la réduction à la source est généralement le meilleur moyen de minimiser les déchets alors que le recyclage a toujours un impact sur l’environnement ».

Un plan audacieux, loin du Singapour que nous connaissons, qui peut compter sur le soutien du gouvernement.

 

Objectif 2019 : une nation zéro déchet
Masagos Zukifli, ministre de l’Environnement et des Ressources en Eau, a annoncé que l’objectif de 2019 était de faire de Singapour, une nation zéro déchet. La valorisation des ressources et l’adoption d’une économie circulaire sont au centre de leurs préoccupations.
Objectif similaire à Nee Soon East : intégrer les 3R (réduire, réutiliser, recycler) dans la culture des Singapouriens. Cela ouvrira la voie à une économie circulaire, et permettra progressivement de tendre vers une nation zéro déchet.

Doucement mais sûrement, l’enjeu premier est que la population prenne conscience de l’importance des ressources naturelles et se sensibilise à la question des déchets à Singapour. Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité.

Le ministère de l'Environnement et des Ressources en Eau (MEWR) et la National Environment Agency (NEA) publieront leur premier plan directeur Zéro déchet, au deuxième semestre de cette année. Ce document guidera l’adoption d’une approche de l’économie circulaire, en matière de gestion durable des déchets et des ressources. Il détaillera également, les politiques et stratégies clés qui seront mises en œuvre par le gouvernement, dans les prochaines années, en s'appuyant sur la transformation de l’industrie, la recherche et le développement.

 

« Il faut cultiver notre jardin »
Utopique ou réaliste, comment qualifier l’objectif zéro ? Ses différents partisans émettent l’importance de ne pas se focaliser sur le mot « zéro ». Ce qui compte vraiment, c’est le concept et tout le processus qui doit en découler. Comme ils le précisent, le chemin est long, et nécessite des efforts de la part des individus, des communautés, des organisations, des entreprises et du gouvernement.

 

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