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Singapour - L’équivalent de 53 000 bus à impériale de déchets annuels

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@ Bas Emmen
Écrit par Laetitia Person
Publié le 14 avril 2019, mis à jour le 15 avril 2019

La projection publique, samedi 13 avril, de Closing The Loop, documentaire sur l’économie circulaire a été l’occasion pour Masagos Zulkifli, ministre de l’Environnement et des Ressources en eau, d’affirmer la volonté de Singapour de s’orienter davantage vers l’économie circulaire.

 

7,7 millions de tonnes de déchets en 2018, soit l’équivalent de 53 000 bus à deux étages. La comparaison fait froid dans le dos ! Un chiffre qui a fait réagir Masagos Zulkifli, pour lequel outre la réduction des déchets et l’adoption d’une consommation plus responsable, Singapour doit se doter d’une approche d’économie circulaire dans la manière dont il utilise ses ressources. Un positionnement récent puisque la question de la gestion des déchets a longtemps été absente du discours politique. La prise de conscience, qui remonte aux années 1990, n’a émergé que face au risque d’une saturation de l’île et à l’impossibilité de créer de nouvelles décharges visant à exporter les déchets stockés vers les pays voisins. Un impératif pourtant, lorsqu’on sait que les déchets ont été multipliés par sept au cours des 40 dernières années et que la décharge de Semakau va atteindre sa limite d’ici 2035.

 

Les années 1990 marquent l’entrée en vigueur d’une série de décisions. L’objectif est double : diminuer la masse total de déchets produits et augmenter la proportion de déchets recyclés d’une part, généraliser l’incinération et ne destiner à l’enfouissement que les cendres résultant de ce processus ainsi que les déchets ni recyclables et ni incinérables, d'autre part. Dans la foulée, Singapour se dote de quatre incinérateurs et un effort considérable est fait sur le recyclage. En 1995, 1 313 centres de recyclages sont ainsi recensés. Pour autant, la stratégie déployée par les autorités ne manque pas d’ambiguïté. Elles décident de laisser de côté la pédagogie et de ne pas trop contrecarrer les habitudes des consommateurs, préférant faire réaliser le tri, en seconde phase, par une main d’œuvre bon marché. Reste qu’il est impossible d’incinérer ou de recycler tous les déchets ; reste également la délicate question des cendres produites par l’incinération. C’est pour répondre à ces enjeux, que Singapour a érigé en pleine mer, sous forme de polder-poubelle, le landfill de Pulau. La technique est présentée comme unique au monde et les autorités singapouriennes assurent qu'aucune pollution marine n'est à craindre. La stratégie cependant ne manque d’interroger.

 

Closing the Waste Loop

Lancée en décembre 2017 par la National Environment Agency (NEA), l’initiative Closing the Waste Loop est un programme de recherche et développement visant à faire de Singapour une nation zéro déchet. Il repose sur la collaboration des établissements d’enseignements supérieurs, des instituts de recherche et des partenaires du secteur privé pour développer des solutions permettant de relever les défis posés par la production croissante de déchets, la rareté des ressources et les contraintes foncières pour la gestion des déchets. Il se concentre sur les thématiques suivantes : la valorisation des ressources et des principaux flux de déchets, le détournement de cendres et de résidus pour préserver les espaces des décharges, l’assainissement environnemental des décharges et des sites d’enfouissement et le déploiement de solutions de gestion des déchets basées sur des données et des analyses. Lors de la projection du documentaire Closing The Loop, Masagos Zulkifli a affirmé que le financement des projets fondés sur l’économie circulaire était une solution, mais que les citoyens devaient également agir au niveau individuel. Peut-être l'occasion de commencer à utiliser moins de sacs plastiques...?

 

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