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Singapour s’engage pour mieux recycler ses e-déchets 

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Écrit par Clémentine de Beaupuy
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 10 avril 2018

Début mars, l'Agence Nationale de l'Environnement  (NEA) a annoncé de nouvelles mesures réglementaires pour s'assurer que les déchets électriques et électroniques, les e-déchets, soient gérés efficacement sur le sol de Singapour. S'appuyant sur les initiatives volontaires déjà existantes de recyclage et des meilleures initiatives à l’étranger, la cité-Etat va mettre en place un véritable système de gestion des déchets électroniques d'ici 2021. Pour Singapour, il était temps d’agir d’une manière coordonnée.

 

 

Un contexte alarmant …

 

En 2017, un rapport mondial sur les déchets électriques et électroniques (e-déchets), the Global e-waste monitor, tirait la sonnette d’alarme sur le fait que 44, 7 millions de tonnes de e-déchets avaient été produits en 2016, soit l’équivalent de 9 pyramides de Gizeh. Ce chiffre devait normalement augmenter avec les progrès technologiques. Selon une étude réalisée par le groupe de réflexion de l'Université des Nations Unies (UNU), Singapour , avec 19,7kg par personne,  était le 2èmeproducteur de déchets électroniques de la région, après Hong Kong (21,7 kg), et devant le Japon (17,3 kg), la Corée du Sud (15,9 kg) et Taïwan (18,6 kg). A titre de comparaison, la France produirait 20kg de e-déchets par habitant et par an. 

 

Face à ces chiffres, la cité-Etat se devait d’agir. Mais comment être efficace dans un délai acceptable ? 

La NEA a mené une étude sur son sol d'avril 2016 à octobre 2017. Cette étude a d’abord révélé que 60% des résidents à Singapour ne savent pas comment recycler leurs déchets électroniques. Par ailleurs, beaucoup de collecteurs n'ont pas la capacité de maximiser la récupération; ne recyclant ainsi que les composants ayant une valeur significative. 

 

De plus, le traitement de ces déchets électroniques par les collecteurs peut entraîner des risques sur le lieu de travail et de mauvaises pratiques environnementales, notamment concernant l'évacuation des réfrigérateurs et des climatiseurs dans l'environnement et la mise au rebut des composants indésirables potentiellement dangereux avec les déchets généraux. 

 

A Singapour, les déchets qui ne sont pas recyclés sont donc incinérés et les métaux lourds contenus dans les déchets électroniques contaminent les cendres d'incinération, lesquelles sont mises en décharge sur l’ile de Semakau.

 

Il est à noter que tous les déchets électroniques contiennent de petites quantités de matières dangereuses, allant des métaux lourds comme le plomb, présent dans les téléviseurs, et le mercure dans les batteries, aux chlorofluorocarbures et hydro chlorofluorocarbures présents dans les réfrigérateurs, appauvrissant la couche d'ozone. 

En effet, tous ces matériaux non recyclés ont des conséquences néfastes sur notre santé et influencent le climat.

 

 

Un système organisé nécessaire 

 

Face à ce constat, un système réglementé apparaît comme nécessaire pour s'assurer que : 

1- les consommateurs disposent de moyens pratiques et soient bien informés pour recycler leurs déchets électroniques  

2- les déchets électroniques collectés soient acheminés vers des installations de recyclage appropriées où les normes de sécurité et environnementales sont respectées

 

Jusqu’à présent, les autorités singapouriennes s’appuyaient sur des initiatives privées, notamment celle mise en place par StarHub et ses 400 points de collectes pour les particuliers, ou la récente alliance SingPost/Singtel avec la mise en place de bac ReCYCLE, qui permettent de recueillir tous les produits électroniques mobiles et Internet, quelle que soit la marque, qui passent par la fente de dépôt, soit téléphones portables et chargeurs, les ordinateurs portables et tablettes, les modems et routeurs, mais aussi les piles au lithium et les câbles. 

 

Aujourd’hui, le gouvernement montre sa volonté d’aller plus loin, tout en s’appuyant sur ces initiatives. Ce plan impliquera l'attribution de responsabilités aux principales parties dans la chaîne de production  des déchets électroniques par le biais de la mise en place d’une responsabilité élargie des producteurs.

 

C’est-à-dire que les fabricants ou importateurs d'équipements électriques et électroniques couverts devront assumer la responsabilité de la collecte et du traitement approprié des déchets électroniques.  Les producteurs devront atteindre les objectifs de collecte fixés par la NEA  et veiller à ce que les équipements électroniques en fin de vie soient recyclés et éliminés de manière appropriée. La NEA examinera périodiquement les objectifs avant d'introduire un cadre de sanctions. 

 

L’agence singapourienne cite comme exemple les actions de l’Union Européenne dont les Etats membres sont actuellement tenus de collecter 45 % (en poids) des biens électroniques vendus sur leur marché.

 

En attendant que ce plan soit efficace, la responsabilité des consommateurs peut être mieux activée. Chaque résident de Singapour a, en effet,  les moyens de s’informer et d’apporter sa pierre à l’édifice en jetant à bon escient. 

 

 

Sources : NEA 

 

 

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