Après six ans de primaire, les élèves en école locale passent leur examen de fin d’études élémentaires, le fameux PSLE (Primary School Leaving Examination). C’est un des rites de passage les plus important de la vie singapourienne.
Si le taux de réussite est excellent, 98.4 % en 2021, le passer n’est pas en soi suffisant. Cet examen sert surtout à orienter les élèves entre les différentes filières du secondaire - et choisir leurs écoles pour les plus kiasu. Quels choix se présentent aux nouveaux diplômés ? Est-il judicieux pour les non-Singapouriens de poursuivre dans le système local ?
Le labyrinthe des filières secondaires locales
Express : un cursus de quatre ans menant à l’examen General Certificate of Education (GCE) de niveau « O » - communément appelé O-level. Les élèves qui obtiennent leur O-level peuvent postuler à toutes les filières, qu’elles soient dans un collège pré-universitaire, une école polytechnique (Nanyang, Ngee Ann, Republic, Singapore ou Temasek), ou un institut d'enseignement technique (ITE).
Normal (Académique) : un cursus de quatre ans menant à l’examen GCE de niveau « N » - communément appelé N(A)-level. Les élèves qui obtiennent leur N(A) peuvent postuler à une des écoles polytechniques de Singapour ou aux ITE. Ils peuvent également choisir de rester dans l'enseignement secondaire une année de plus pour tenter leur O-level.
Normal (Technical) : un cursus de quatre ans menant à l’examen GCE de niveau « N » - communément appelé N(T)-level. Les élèves qui obtiennent leur N(T) peuvent postuler aux ITE. Ils peuvent également choisir d’étudier une année supplémentaire pour les examens N(A).
Les plus brillants ont l’option de rejoindre des programmes intégrés (IP) combinant collège et lycée. Ces formations “expressway” sont généralement conseillées pour ceux qui comptent rester à Singapour pour leurs études supérieures.
Enfin, ceux qui ont des vocations précoces, peuvent postuler pour rejoindre une école vocationnelle telle que la School of the Arts (SOTA), LaSalle, Nanyang College of fins arts ou la School of Science and Technology pour étudier les arts, le design ou les sciences appliquées.
Ce système a pour but de placer au mieux l’élève pour que son école et son cursus correspondent à ses besoins éducatifs. À cette fin, il existe des passerelles entre les formations. Les élèves en première année de secondaire N(A) ont la possibilité de passer en Express si leurs résultats sont bons. De même pour les élèves en troisième année d’Express vers IP.
Quels résultats pour quelle filière
Un étudiant qui obtient un score au PSLE de 20, c’est-à-dire une moyenne de 5 pour chaque matière (Anglais, Math, Science et MTL), est admissible dans la filière Express. Pour ceux qui visent les Programmes Intégrés, il leur faut un score de moins de 10 pour être admissible.
Pour référence, 68 % des étudiants ont pu entrer en Express, 18.9 % en Normal (A) et 11.1 % en Normal (T) en 2021.
À noter que les écoles mettent en ballotage les élèves si elles sont sursouscrites. La priorité est donnée aux élèves singapouriens à niveau de résultat au PSLE équivalent. Par exemple, si ACS requiert un résultat de 10 pour entrer en Express, un élève non-singapourien devra avoir un score au PSLE de 7, 8 ou 9 pour avoir une chance d’être admissible. La préférence au local n’est pas que pour les offres d’emplois…
Vers une intégration entre filières
Ce système de filières, en place depuis des décennies, est en passe d’être aboli. À partir de 2024, tous les élèves de première année de secondaire suivront des matières basées sur le format de bandes elles-mêmes basées sur les matières.
Il n'y aura plus de cours séparés Express, N(A) et N(T). Les étudiants seront dans des classes mixtes où ils pourront interagir avec des pairs de forces et d'intérêts différents. Ils seront aussi invités à approfondir leurs apprentissages dans les Humanités (Géographie, Histoire et Littérature en anglais) à un niveau plus exigeant dès la Secondaire 2.
La secondaire locale, toujours une option viable ?
Tous les élèves de primaire qui ont passé leur PSLE sont admissibles en secondaire. Les enfants qui ne sortent pas de la primaire singapourienne doivent passer un examen AEIS et espérer qu'une place soit libre. Tous les détails sur les critères de sélection et admissions en secondaire 1, 2 et 3 pour les étudiants internationaux, sont trouvables sur l'excellent site du Ministry of Education : Admissions process for international students.
Le choix d’une secondaire dans le système local se fait dans la continuité de celui pour la primaire. Les enseignements sont toujours de qualité et l’intégration dans la société singapourienne d’autant plus immersive qu’une partie des élèves internationaux et leurs familles choisissent la fin de la primaire pour passer en école internationale.
En effet, si le système singapourien a beaucoup d’atouts pour ceux qui souhaitent rester pour de bons dans la cité-Etat, le passage au secondaire peut présenter un choix cornélien pour les familles qui ont moins de visibilité sur leur futur dans la cité du lion. Vaut-il mieux continuer dans le système que l’enfant connaît ? Le passer dans une école internationale, ce qui rendrait un potentiel transfert plus facile ? Choisir une école qui correspond mieux au pays ou l’enfant ferait son cursus universitaire ?
De plus, si les coûts de scolarité restent plus faibles que ceux des écoles internationales, la différence est moindre. En 2022, le coût par mois et par enfant en secondaire est de :
- Citoyens singapouriens : entre $5 et $25 par mois ;
- Résidents permanents : entre $440 et $520 par mois ;
- Étudiants originaires de l'ASEAN : entre $840 et $920 par mois ;
- Étudiants internationaux : entre $1,600 et $1,770 par mois.
Certaines écoles semi-privées ou vocationnelles peuvent avoir des coûts plus élevés. Pour en savoir plus sur les coûts de chaque école pour chaque situation, cliquez ici.
En conclusion
Si l’école locale reste une option très intéressante pour beaucoup, il est fréquent que les élèves étrangers en primaire changent de système pour leur secondaire. Tous ces choix sont valides. Singapour a la chance d’avoir une longue histoire d’excellence dans le domaine éducatif, que l’école soit locale, française ou internationale.
Merci à Ivy Tan-Joanny et Sosee Shih et pour avoir relu et amélioré cet article.