Du lundi 6 au mardi 7 mai 2024, le président chinois Xi Jinping s'est rendu en France à l'invitation du président Emmanuel Macron. Deux jours placés sous le signe de la recherche de solution pacifique du conflit en Ukraine et de célébration de l'anniversaire des 60 ans des relations diplomatiques entre les deux pays. Entre opération de séduction et enjeux diplomatiques réels, voici ce qu'il faut retenir.
Un séjour en deux temps
Après son arrivée à l'aéroport d'Orly, où il a été accueilli par le Premier ministre Gabriel Attal, Xi Jinping a été reçu à l'Élysée par le président français Emmanuel Macron. La première journée d'échanges s'est achevée par une cérémonie aux Invalides et un banquet à l'Élysée. Résolument placée sous le signe de la relation personnelle, la seconde journée s'est déroulée dans les Pyrénées, où Emmanuel Macron passait ses vacances chez ses grands-parents maternels à Bagnères-de-Bigorre. Les deux chefs d'État et leurs épouses ont déjeuné au col du Tourmalet, à l'abri des regards.
Trève olympique
S'agissant de la crise ukrainienne, la présidente de la Commission Européenne Ursula Van der Leyen, présente lundi à l'Elysée a manifesté le souhait que la Chine puisse "user de toute son influence pour mettre un terme à la guerre d’agression russe", ce à quoi Xi Jinping a rétorqué espérer voir se tenir "en temps opportun", une conférence internationale "reconnue par la Russie et l’Ukraine". Dans ce domaine, Emmanuel Macron avait déjà transmis ce message lors de sa visite d'État en Chine l'année précédente, avec des résultats mitigés et la réunion pour la paix organisée en Suisse le mois prochain est pour l'instant boycottée par Moscou.
La déclaration la plus concrète entérinée par les chefs d'États reste celle d'une trêve olympique mondiale proposée par la France lors de Jeux de Paris à laquelle la Chine apporte son soutien. Xi Jinping a déclaré espérer le retour rapide de la paix et de la stabilité en Europe et s'est engagé à travailler avec la France et la communauté internationale pour trouver des pistes de résolution de la crise en cours en Ukraine.
Réciprocité et accords commerciaux
Si Xi Jinping a souligné la capacité des deux pays à approfondir leur coopération en matière d'innovation et de développement vert, Emmanuel Macron a exprimé son souhait de promouvoir la "réciprocité" commerciale avec la Chine, alors que l'Union européenne a récemment ouvert plusieurs enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à certains secteurs industriels, notamment celui des véhicules électriques.
La visite du président chinois a coïncidé avec la signature de plusieurs accords commerciaux dans le domaine de l’énergie, de la finance et du transport. Ainsi Suez s’est-elle vue confirmer un contrat déconstruction d’une usine pour produire de l’énergie à partir des boues d’une cinquantaine de stations d’épuration dans le sud de la Chine, d’un montant de 100 millions d’euros. L’équipementier Alsthom a de son côté signé des contrats de fourniture de systèmes de traction électrique pour des lignes de métro à Pékin, Wuhan et Hefei. Enfin, Groupama va créer une coentreprise avec Shudao Group "sur la finance verte". Dans le secteur agricole, la Chine et la France ont également signé des accords permettant d’ouvrir le marché chinois à de nouveaux produits français.