Le Vietnam lance un projet d'expansion et de ses lignes de train afin d'être pleinement intégré aux Nouvelles Routes de la Soie, et pour moderniser ses infrastructures ferroviaires.
Un projet stratégique pour le commerce en Asie
Le parlement vietnamien a approuvé le 5 février dernier un projet de ligne ferroviaire de 8 milliards de dollars reliant le port de Haiphong à la ville frontalière de Lào Cai, facilitant ainsi les échanges avec la Chine. Ce nouveau réseau ferroviaire, long de 390 kilomètres, traversera plusieurs pôles industriels clés du pays, notamment Hanoï, et bénéficiera à des entreprises comme Samsung, Foxconn et Pegatron, qui dépendent de l’approvisionnement en composants chinois. L’objectif principal est de moderniser les infrastructures de transport du Vietnam, jugées insuffisantes face à la croissance économique rapide. La route actuelle, largement dépendante du transport routier, souffre de goulets d’étranglement aux frontières. Dan Martin, conseiller en affaires internationales chez Dezan Shira & Associates, souligne que cette ligne ferroviaire permettra de fluidifier les chaînes d’approvisionnement en réduisant les délais et les coûts logistiques. Le gouvernement vietnamien, prévoit une mise en service de la ligne d’ici 2030, toutefois, le projet pourrait durer plus longtemps et être plus onéreux que prévu.
Une initiative soutenue par la Chine
Ce projet ferroviaire s'inscrit dans une coopération plus large entre le Vietnam et la Chine. Il fait partie de l’initiative vietnamienne "Deux corridors, une ceinture", qui se connecte à la Nouvelle Route de la Soie chinoise. Selon Guo Jiakun, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, les deux pays travaillent activement à accélérer la construction de cette liaison ferroviaire entre Lao Cai et la ville chinoise voisine de Hekou. La Chine apportera une partie du financement sous forme de prêts, ce qui renforce son influence dans le développement des infrastructures vietnamiennes. Cette annonce intervient un an après la visite du président chinois Xi Jinping à Hanoï, au cours de laquelle plus de 30 accords de coopération, incluant des engagements ferroviaires, ont été signés.
La "diplomatie du bambou"
Cette ligne suivra le tracé d’un ancien chemin de fer construit sous la colonisation française, actuellement limité à 50 km/h. Le nouveau réseau, conçu pour le transport de passagers et de marchandises, pourra atteindre des vitesses de 160 km/h, offrant ainsi une solution de transport plus rapide et plus efficace. En parallèle, le Vietnam a récemment validé un autre projet ferroviaire de 67 milliards de dollars, reliant Hanoï à Hô Chi Minh-Ville sur 1.500 kilomètres, réduisant ainsi le temps de trajet de 30 heures à environ 5 heures. Un second projet de ligne ferroviaire vers la Chine, reliant Hanoï à la province de Lang Son, est également en cours d’étude. Ces investissements massifs sont motivés par la volonté de modernisation du Vietnam tout en maintenant un équilibre diplomatique entre les États-Unis et la Chine, dans le cadre de sa politique de "diplomatie du bambou" visant à maintenir des liens avec les deux pays. Malgré les tensions en mer de Chine méridionale, les liens économiques entre les deux nations restent essentiels à leur croissance mutuelle.
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