Le Gansu, aux origines de la route de la soie en Chine

 

Une région de contrastes en Chine

Entouré de 6 régions au total (Xinjiang, Mongolie Intérieure, Qinghai, Sichuan, Shanxi et Ningxia) et traversé par le fleuve jaune, le Gansu a une forme assez insolite - étiré en longueur (1.500 km) et mesurant à peine 100 km à l’endroit le plus étroit. Cette forme est due au fait que la région est un corridor coincé entre deux plateaux : tibétain et mongole. C’est cette particularité qui a fait d'ailleurs son importance dans le commerce.

Au dernier recensement, sa population, à majorité rurale, comptait 26 millions d’habitants. Mis à part l'ethnie dominante des Han, sa minorité la plus importante est celle des Hui. La capitale de la région est Lanzhou.

Depuis le temps des premières dynasties, la région constituait un exe majeur de communication entre l’empire et le reste du monde, à commencer par l’Asie. Zone cruciale pour le commerce, le Gansu sera tour à tour tibétain, ouïghour ou encore sous la domination mongole.

Du point de vue géologique, le nord du Gansu est plat alors que le sud est très montagneux — ce contraste fait partie de la richesse de la région. Le sommet le plus élevé de la chaine Beishan au sud fait 5.547m. Dans le nord s’étend une partie du désert de Gobi parsemé d’oasis.

 

Zhangye et ses merveilles géologiques

Surnommée “la ville d’or” est connue et protégée pour son patrimoine historique et culturel. On peut y visiter le Temple du Grand Bouddha et sa fameuse sculpture géante du Bouddha couché datant de l’année 1.100 (période des Xia de l’Ouest). La statue en argile dans un cadre en bois mesure 35 mètres. Le temple a été restauré et rouvert au culte et au tourisme depuis 2005.

 

 

30 km à l’ouest de la ville de Zhangye, aux pieds de la chaine Qilian, se trouve également le parc géologique national de Zhangye Danxia. Réputé surtout pour ses formations rocheuses (“les montagnes colorées”) il fait partie des plus beaux paysages en Chine. Bien qu’étendu sur une superficie de 510 km² le site se visite facilement grâce à une infrastructure touristique très efficace, notamment un réseau de bus reliant les cinq différents sites paysagers.

 

 

Enfin, toujours dans la région de Zhangye, à une cinquantaine de km de la ville, vous trouverez le Pingshan Grand Canyon et ses incroyables formations rocheuses qui n’ont rien à envier au canyon du Colorado. Il est possible de visiter le site selon trois itinéraires différents, en fonction du niveau de difficulté souhaité. Pour les plus courageux, il est possible de descendre au fond fu canyon, mais il faut compter avec des passages rocheux étroits, des échelles métalliques verticales, etc.

 

 

Après toutes ces visites, on vous conseille le soir d'aller faire un tour au marché de nuit où vous pourrez manger de la street food locale (riz ou nouilles sautés, crêpes locales, etc) en buvant de la bière en compagnie des locaux et en écoutant de la musique live, locale également.

 

Muraille et forteresses de Jiayuguan

Jiayuguan est une ville de 312.000 habitants. Etant surtout orientée vers l’industrie d’acier, elle n’est pas vraiment intéressante à visiter. Ce qui vaut le détour par contre, c’est la fameuse forteresse Jiayuguan datant du XIVe siècle sous la dynastie Ming et constituant l’extrémité occidentale de la Grande Muraille de Chine. Elle constitue par ailleurs une barrière avant le désert de Gobi qui s’étend au-delà.

 

 

Assez bien préservée et rénovée, la forteresse attire de nombreux visiteurs. On peut également y visiter le musée de la grande muraille. De nos jours, le fort se trouve sur l’itinéraire de la nouvelle route de la soie.

À moins de 8 km de la forteresse se trouve un autre site intéressant de Jiayuguan - la muraille suspendue, appelée ainsi, car elle longe une crête abrupte et escarpée avec une pente de 45 degrés. Longue de 750m, elle date également de la dynastie Ming (XVIe siècle). Elle est assez différente des parties de la grande muraille que l’on peut visiter dans les environs de Beijing.

 

 

Dunhuang, les dunes et les grottes de Mogao

Autre étape incontournable de la visite, la ville de Dunhuang. Elle est connue pour abriter des grottes bouddhiques dont la construction s’étend sur un millénaire (depuis le IVe siècle JC). Situées à 25 km de la ville, elles sont connues sous le nom des grottes de Mogao. Le site est composé de 735 grottes construites (creusées) dans les falaises sur une étendue d’un peu moins de 2 km. Richement décorées avec des peintures aux couleurs vives et des statues, elles ont subi nombreuses transformations entre le IVe et le XIVe siècle. En 1900 on a retrouvé dans une bibliothèque murée (pour des raisons de sécurité) des dizaines de milliers de vieux manuscrits. Ce qui n’a pas manqué d’attirer de nombreux archéologues du monde entier, dont le Français Paul Pelliot, qui a racheté des objets anciens et manuscrit tibétains qu’il est actuellement possible d’admirer à la Bibliothèque Nationale de France ou au musée Guimet.

 

 

Autre site magnifique à 3 km de Dunhuang: les dunes chantantes (Mingsha Mountain) et son oasis improbable en croissant de lune. Les dunes dominent à plus de 250m et attirent nombre de touristes Chinois (il est d’ailleurs recommandé d’éviter la période des vacances scolaires chinoises, croyez-en mon expérience !). Les touristes sont particulièrement friands de balades à dos de chameaux (dont il y a plusieurs milliers) en dessinant dans le désert sablonneux des caravanes assez improbables de personnes souvent habillées en habits d’époque.

 

 

Dans la ville même, on peut visiter la grande mosquée au dôme doré, lieu de culte pour une importante communauté musulmane locale.

Voilà une liste, non exhaustives, des merveilles du Gansu. Alors, si vous hésitiez encore sur votre prochaine destination de voyage en Chine continentale, j'espère que vous l'avez trouvée !

Photos : A. Riondet