

Hier matin, Jacques Chirac a inauguré un nouvel outil de recherche ultramoderne : le synchrotron Soleil. La France est désormais dotée d'un synchrotron de troisième génération, capable d'analyser avec précision l'infiniment petit
Pour Jacques Chirac, le synchrotron Soleil est une "une réalisation exemplaire"(Photo : AFP)
Le synchrotron Soleil a été inauguré hier matin par Jacques Chirac, accompagné du ministre délégué à la Recherche, François Goulard, et du président socialiste de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon. Après une heure de visite du hangar circulaire, situé sur le plateau de Saclay à Saint-Aubin (Essonne), le président a salué "une réalisation exemplaire".
Près de 20 ans auront été nécessaires pour que ce projet voie le jour. Les gouvernements successifs s'étaient montrés hésitants face aux lobbies des différentes régions qui désiraient accueillir le synchrotron. En 1999, Soleil a failli être abandonné définitivement. Claude Allègre, alors ministre de la Recherche, lui préférait une participation au synchrotron britannique Diamond. Mais tout est bien qui finit bien : la mise en route du synchrotron Soleil est prévue pour le printemps prochain, et il sera totalement opérationnel en 2009.
Pour répondre aux besoins de la recherche et de l'industrie, Soleil a été financé à hauteur de 60% par les collectivités locales, et le reste par l'Etat via le CEA (Centre d'Etudes Atomiques) et le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique). Son budget total pour la période 2002-2009 s'élève à 454 millions d'euros, soit 54 millions par an.
Une grosse attente de la communauté scientifique
Le synchrotron Soleil est un outil de recherche à base de faisceaux lumineux intenses, permettant d'analyser la structure de la matière. Ce projet scientifique est composé d'un accélérateur de particules dans un anneau de 354 mètres de circonférences. Cette machine projette des électrons à une vitesse proche de celle de la lumière. Ces particules produisent alors un rayonnement lumineux 10.000 fois plus puissant que le soleil. Puis, par un système de champs magnétique, elles sont acheminées vers des sorties appelées "lignes de lumières". Chaque ligne est une sorte de laboratoire qui permet de préparer et analyser les échantillons, puis traiter les informations. La résolution est de l'ordre d'une millionième de mètre, avec une sensibilité à tous les matériaux.
Les enjeux sont donc immenses, puisque le synchrotron offre des perspectives en recherche fondamentale, appliquée, pour des applications dans de nombreux domaines comme la physique, la chimie, l'environnement, la médecine ou la cosmétique. 10% de la lumière est d'ailleurs réservée à la recherche privée. À terme, Soleil devrait apporter environ 350 emplois, et accueillir environ 2.000 chercheurs et techniciens.
Grâce au synchrotron Soleil, la recherche française pourrait arriver à trouver de nouveaux médicaments contre le cancer ou encore trouver des produits anti-pollution. La lumière du Soleil est donc très attendue par la communauté scientifique, qui en attend de grandes avancées.
Perrine ROUX. (www.lepetitjournal.com) 19 décembre 2006
Lire aussi
Le Monde, Mise à feu pour le synchrotron Soleil
20 Minutes, Le synchrotron Soleil se lève sur le plateau du Saclay
Le site officiel du synchrotron Soleil




































