

Le Canard enchaîné accuse Nicolas Sarkozy dans son édition de mercredi de surveillance médiatique. Le président demanderait au contre-espionnage de surveiller les journalistes trop fouineurs. La majorité nie en bloc
Alors que le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF) place la France en une bien embarrassante 44e position, le Canard enchaîné enfonce le couteau dans la plaie. Dans son édition de mercredi, son rédacteur en chef, Claude Angeli, assure que "dès qu'un journaliste se livre à une enquête gênante pour lui ou pour les siens", le président Sarkozy (photo AFP) appelle la DCRI (contre-espionnage) pour "le mettre sous surveillance". Toujours d'après le Canard, citant des sources anonymes, un groupe composé de "plusieurs anciens policiers des RG" serait mobilisé à cette tâche, en se procurant par exemple "les factures détaillées du poste fixe et du portable du journaliste à espionner".
Cambriolages et plaintes
Cet article fait écho à une vague de cambriolages ayant eu lieu au domicile de plusieurs journalistes du Monde et du Point, qui était en charge pour leur journal du traitement de l'affaire Bettencourt. Leurs ordinateurs auraient ainsi été dérobés. Le 13 septembre dernier, Le Monde avait également porté plainte contre X pour violation de la loi sur le secret des sources journalistiques. Dans une diatribe publiée à la Une du quotidien dirigé par Eric Fottorino, la rédaction du Monde affirmait que "les services du contre-espionnage ont été utilisés pour rechercher l'informateur d'un de nos reporters" suite à la publication dans l'édition du 18-19 juillet d'un article sur l'affaire Woerth-Bettencourt révélant les conditions d'embauche de Florence Woerth.
Des accusations "farfelues"
L'Elysée a rapidement démenti l'accusation du Canard enchainé, la qualifiant de "totalement farfelue". Le ministère de l'Intérieur n'a "pas souhaité commenter" l'article en question. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, n'a, quant à lui, pas hésité à exprimer son mécontentement : "Ce n'est pas la première fois que Le Canard enchaîné est pris en 'flagrant délire', il reste dans la même veine. Rappelez-vous, voilà quelques mois", l'hebdomadaire satirique "avait dit que dans le futur avion du président de la République, il y aurait même une baignoire, une baignoire sabot. C'était déjà du grand n'importe quoi".
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) jeudi 4 novembre 2010
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Article du Parisien, Sarkozy ferait espionner des journalistes selon le Canard
Article de Métro, Des journalistes espionnés par Nicolas Sarkozy affirme le Canard


































