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Le Festival de Film de la Villa Médicis annonce sa programmation complète

Près de 40 projections auront lieu en salle et en plein air, avec de nombreux artistes et cinéastes internationaux invités, du 11 au 15 septembre. Voici la programmation complète !

Festival Film Villa Médicis 2023 © Nuti - Molajoli_17Festival Film Villa Médicis 2023 © Nuti - Molajoli_17
Festival Film Villa Médicis (2023) © Nuti - Molajoli
Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 5 septembre 2024, mis à jour le 15 septembre 2024

 

Depuis sa création en 2021, le Festival de Film de la Villa Médicis explore les liens entre cinéma et art contemporain en partant à la découverte de nouvelles écritures filmiques. La quatrième édition du festival a lieu du 11 au 15 septembre 2024 et cultive un caractère défricheur en favorisant la rencontre entre des œuvres plurielles qui questionnent, bouleversent, détournent ou ré-enchantent notre rapport aux images. Une trentaine de films seront projetés sur trois écrans à la Villa Médicis, dont un en plein air ,offrant une expérience unique sous le ciel de Rome, ville du cinéma par excellence. Entre la via Veneto et la piazza di Spagna, la Villa Médicis célèbre les images en mouvement: films d’artistes, essais, fictions, documentaires, courts, moyens ou longs métrages. Le festival accueille une diversité de récits, sans contraintes géographiques ou formelles.

 

Le festival se déploie en trois volets : la compétition internationale avec douze films récents de tous genres et durées confondus, la programmation Focus avec des films d’artistes hors compétition, des cartes blanches aux jurés et des rencontres privilégiées avec les cinéastes ; et enfin, les grandes soirées du Piazzale avec des projections en plein air de films en avant-première et de classiques restaurés.


Festival de la Villa Médicis : les films programmés

12 films en compétition internationale

A FIDAÏ FILM, de Kamal Aljafari (2024, Allemagne, Palestine, Qatar, Brésil, France, 78’) Première romaine.
En enquêtant sur le pillage de films palestiniens au sein du Palestine Research Center à Beyrouth en 1982, le film propose un contre-récit d'une histoire d'appropriation continue.

BOOMERANG, de Maïder Fortuné (2024, France, 13’) Première italienne.
Le building Canebière, construit par Fernand Pouillon à la veille de la guerre d'Algérie à Marseille, est envisagé comme un corps que la caméra explore. Le bâtiment s'anime de sons et de voix mêlées, dont celle de James Baldwin.

DAU:AÑCUT (MOVING ALONG IMAGE), de Adam Piron (2023, États-Unis, 15’) Première italienne.
En 2014, le réalisateur découvre qu’un homme en Ukraine porte le tatouage d’un parent vêtu en tenue traditionnelle amérindienne. À travers le montage des séquences tournées à la recherche de cet homme, le film interroge les conséquences de la perte de contrôle sur une image et l’ironie circulaire du temps.

È A QUESTO PUNTO CHE NASCE IL BISOGNO DI FARE STORIA, de Constanze Ruhm (2024, Autriche, Portugal, 96’) Première italienne.
Interrogeant le travail de Carla Lonzi, féministe italienne co-fondatrice de Rivolta Femminile, ce film nous fait voyager dans le temps à travers une histoire de la violence sur les femmes, rendant ainsi hommage aux artistes femmes depuis le XVII siècle jusqu’à nos jours.

FAMILIAR TOUCH, de Sarah Friedland (2024, États-Unis, 90’) Première romaine.
Film sur la vieillesse, Familiar Touch suit la transition d'une octogénaire vers la vie en résidence assistée, alors qu'elle fait face à ses relations conflictuelles avec elle-même et ses soignants, au travers des balancements de sa mémoire, de son âge et de ses désirs.

HOW LOVE MOVES, de Pallavi Paul (2023, Inde, 63’) Première italienne.
Le film se déroule dans un cimetière islamique au cœur de New Delhi, où les cicatrices de la violence pandémique et communautaire coexistent aux marges d’une beauté transcendentale. Le fossoyeur, avec son amour inconditionné pour les défunts, ouvre à nos yeux le portail vers ce monde.

MAN NUMBER 4, de Miranda Pennell (2024, Royaume-Uni, 9’) Première italienne. La confrontation avec une photographie troublante trouvée sur les réseaux sociaux déclenche un questionnement sur ce que signifie être spectateur.

PEPE, de Nelson Carlo de Los Santos Arias (2024, République Dominicaine, Namibie, Allemagne, France, 123’)Première romaine.
Une voix qui prétend venir d'un hippopotame. Une voix qui ne comprend pas la perception structurelle du temps. Une voix qui, depuis la transe, traverse les langues d'un événement historique. « C'est mon son ce qui sort de ma bouche ? Ou, plus précisément, qu'est-ce qu'une bouche ?» La seule chose dont il est sûr, c'est qu'il est mort. Le premier et dernier hippopotame tué aux Amériques

REAL d’Adele Tulli (2024, Italie, France, 83’) Première italienne. En tant qu'êtres humains faits de chair, nous passons aujourd'hui la plupart de notre temps dans un paysage numérique, en quête de bonheur, de richesse, de relations, de connaissances et d’expériences. Qu’est-ce que la réalité, aujourd'hui ?

THE PERFECT SQUARE, de Gernot Wieland (2024, Allemagne, Belgique, 8’) Première italienne. Wieland a travaillé pendant douze ans avec un dresseur d'animaux qui apprenait aux oiseaux à voler en cercle et en carré. Le film analyse la façon dont les normes esthétiques peuvent influencer notre vision (occidentale) du monde et pourquoi elles conduisent à l'échec.

THE RETREAT, de Gelare Khoshgozaran (2023, États-Unis, Royaume-Uni, France, 22') Première italienne.
The Retreat est un film à caractère processuel, qui explore les effets temporels, spatiaux et relationnels générés par les mouvements migratoires sur le corps et l'esprit des exilés.

VIÊT AND NAM, de Trương Minh Quý (2023, Vietnam, Philippines, Singapour, France, Pays-Bas, Italie, Allemagne, 129’) Première italienne.
Avant de quitter le Vietnam dans un container aux côtés de futurs migrants, Nam, un jeune mineur, cherche à retrouver les dépouilles de son père, un soldat tué pendant la guerre civile. Mais Việt, l'amant de Nam, souhaiterait pouvoir rester à jamais dans les profondeurs de la mine de charbon.

 

Les séances «Focus»: Cartes blanches et Contrechamp

La section Focus est constituée de séances faites de projections de films hors compétition, mais aussi de nombreuses rencontres avec des artistes et cinéastes internationaux.

3 Cartes blanches. Proposées par les membres du jury -Clément Cogitore, Vimala Ponset Rasha Salti-les cartes blanches permettent de partager des moments privilégiés autour de films liés à leurs activités d’artiste, de cinéaste, d’auteur ou de curateur.

•L’artiste cinéaste Clément Cogitore, propose une mise en dialogue de son film documentaire, BRAGUINO, avec un court-métrage réalisé sur pellicule de l’artiste anglais Ben Rivers, ORIGIN OF THE SPECIES. Ce portrait d’un septuagénaire singulier, vivant dans une région isolée du comté d’Inverness, avec pour seul compagnon Darwin et ses théories, se conjugue à celui d’une famille qui a fait le choix d’une vie reculée dans les forêts de Sibérie. Il s’agit alors d’inventer des modes de vie autonome, des rapports au temps, à l’autre, à la société tenue à distance, au profit d’une certaine compréhension de la nature, superbe et cruelle à la fois.

•Pour évoquer son rapport au cinéma et aux images, Vimala Pons propose deux films: une comédie musicale d’animation aussi burlesque que mélancolique (MON FARDEAU) et un film-essai qui s’apparente à un journal intime au langage visuel hypnotique (HEART OF A DOG). Deux films introspectifs, de conception différente, mais qui tissent des liens secrets avec au centre, l’animal.

•Enfin, Rasha Saltinous invite à découvrir un film réalisé par le cinéaste documentariste Ali Essafi, AVANT LE DECLIN DU JOUR. Ce film est un hommage singulier et magistral aux artistes en résistance dans les années 70 au Maroc, une période de luttes et de rêves collectifs. Un film d’archives qui exhume l’intense créativité que cet air de révolte a réussi à libérer de la violence du régime.

2 Contrechamp. Les Contrechamp proposent de faire dialoguer des films, contemporains ou plus historiques, avec une attention particulière à l’endroit des artistes-cinéastes de la Villa Médicis.

Contrechamp Abdessamad El Montassir / Ana Vaz / Driss Aroussi APIYEMIYEKÎ? d’Ana Vaz (2019, Brésil, France, Portugal, 29’)
BORJ EL MECHKOUK de Driss Aroussi (2023, France, Maroc, 32’)
GALB’ECHAOUF d’Abdessamad El Montassir (2021, Maroc, 18’)

Difficile de faire parler les paysages, difficile de leur faire dire leur Histoire, non celle géologique mais bien celle dont les hommes les ont marqués... difficile aussi de faire apparaître des traces, des images, par le cinéma. C’est pourtant le défi qu’ont tenté de relever les trois artistes-cinéastes de cette séance à partir des terres d’une région de la forêt amazonienne du Brésil ou celles désertiques du Sahara.

Contrechamp Jérôme Clément-Wilz / Clovis Maillet & Louise Hervé
ÊTRE CHEVAL de Jérôme Clément-Wilz (2015, France, 63’)
UN PASSAGE D’EAU de Clovis Maillet & Louise Hervé (2014, France, 23’)

Bien au-delà des seuls liens à l’animal portés par ÊTRE CHEVAL et UN PASSAGE D’EAU, les articulations entre ces deux films se déclinent sur une partition basée sur le corps, ses traitements, ses soins ou ses contraintes, les relations d’hybridation entre homme, animal et environnement, et ce sous les modes de la transformation, mutation, hybridation, domination... pour une réflexion sur nos désirs et devenirs.

 

1 conférence performée

WORLD/ANTIWORLD: ON SEEING DOUBLE de Haig Aivazian (2017, Liban, 45’)
Conjuguant les formes visuelles de l’art et du cinéma, le Festival de Film invite l’artiste libanais Haig Aivazian à présenter sa conférence performée WORLD/ANTIWORLD. C’est à partir des trois explosions à l'extérieur du Stade de France en 2015 que l’artiste décrit la difficulté de différencier les populations des colonies, les aires de guerre et les ghettos, et de délimiter les frontières territoriales qui les séparent.

 

5 soirées du Piazzale

En parallèle des films projetés en journée, les festivaliers se réunissent chaque soir sur le Piazzale, devant la façade historique de la Villa Médicis, pour des projections exceptionnelles en plein air de films récents et de classiques du cinéma en version restaurée.

•Soirée du mercredi 11 septembre
ALLÉGORIE CITADINE, de Alice Rohrwacher et JR (2024, France, 21’)
Dans l'Allégorie de la caverne, Platon se demande : que se passerait-il si l'un des prisonniers parvenait à se libérer de ses chaînes et à s'échapper de la caverne ? Et si ce prisonnier était Jay, un petit garçon de 7 ans ?
L’HISTOIRE DE SOULEYMANE de Boris Lojkine (2024, France, 93’) Tandis qu’il pédale dans les rues de Paris pour livrer des repas, Souleymane répète son histoire. Dans deux jours, il doit passer son entretien de demande d’asile, le sésame pour obtenir des papiers. Mais Souleymane n’est pas prêt.

•Soirée du jeudi 12 septembre
PARIS, TEXAS de Wim Wenders (1984, Allemagne, France, 147’)
Après quatre ans de disparition, Travis réapparaît du désert dans la vie de son frère Walt, qui croyait qu'il était mort et a élevé son fils Hunter. Travis cherche à reconnecter avec son passé et part au Texas pour retrouver sa femme, Jane.

•Soirée du vendredi 13 septembre
CLOUD de Kiyoshi Kurosawa (2024, Japon, 123’)
Ryosuke Yoshii est un homme ordinaire, qui subvient à ses besoins en revendant des choses sur Internet. Peu à peu, il s’attire la rancune des gens qui l’entourent et va devoir lutter pour sa vie.

•Soirée du samedi 14 septembre
EAT THE NIGHT de Caroline Poggi et Jonathan Vinel (2024, France, 107’)
Pablo et sa sœur Apolline sont liés par leur obsession pour le jeu vidéo Darknoon. Lorsque Pablo rencontre Night, qu’il initie à ses petits trafics, il s’éloigne d'Apolline. Alors que la fin du jeu s’annonce, ses choix provoquent la colère d’une bande rivale...

•Soirée du dimanche 15 septembre
MONTESSORI -LA NOUVELLE FEMME de Léa Todorov (2024, France, Italie,99’)  
En 1900 à Rome, Lili d’Alengy rencontre Maria Montessori, une femme médecin qui développe une méthode d’apprentissage révolutionnaire pour les enfants qu’on appelle alors “déficients”. Les destins de ces deux femmes vont se croiser pour écrire l’Histoire.

 

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