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Cinq expositions à ne pas manquer à Rome en novembre

1. Installation view Ph. A. Novelli © Galleria Borghese(1)1. Installation view Ph. A. Novelli © Galleria Borghese(1)
Ph. A. Novelli © Galleria Borghese
Écrit par Lola Descamps
Publié le 2 novembre 2022, mis à jour le 10 février 2023

Parmi les nombreuses expositions organisées cet automne à Rome, sélection de cinq rétrospectives à voir absolument, de Raoul Dufy à la peinture sur pierre à la Galleria Borghese, en passant par l'art contemporain.

 

exposition raoul Dufy

Raoul Dufy. Le Peintre de la Joie | Palazzo Cipolla

Les salles du Palais Cipolla présentent la plus grande exposition organisée en Italie, consacrée à l’un des maîtres de l’art moderne, Raoul Dufy. Auteur d’œuvres monumentales comme La Fée Electricité (1937-1938), l’un des plus grands tableaux au monde, d’une longueur totale de six mètres, Raoul Dufy était un grand peintre, scénographe et dessinateur français du début des années 1900, caractérisé comme le "peintre de la joie et de la lumière".     
Plus de 160 œuvres, dont des peintures, des dessins, des céramiques et des tissus, proviennent de collections publiques et privées françaises renommées (comme le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, qui conserve l’une des plus riches collections de Dufy, le Centre Pompidou, le Palais Galliera, la Bibliothèque Fornay et bien d’autres encore).  
Divisée en 13 sections thématiques, l'exposition raconte le parcours artistique du peintre français, à travers de multiples œuvres qui embrassent diverses techniques durant les différentes décennies du XXe siècle, et notamment aux années cinquante, lorsque Raoul Dufy cherchait de nouveaux thèmes dus à la guerre et maladie qui l'obligent à rester dans son atelier du sud de la France. Une période durant laquelle, la magie des couleurs devient un élément indispensable pour la communication de ses émotions et de ses humeurs.
Jusqu’au 26 février 2023    
Via del Corso, 320    

 

Antonio Tempesta, La presa di Gerusalemme, olio su pietra paesina, Galleria Borghese Ph. A. Novelli © Galleria Borghese
Antonio Tempesta, La presa di Gerusalemme, olio su pietra paesina, Galleria Borghese Ph. A. Novelli © Galleria Borghese

Merveille intemporelle. Peinture sur pierre à Rome | Gallerie Borghese

Les toiles et les planches étaient trop délicates. Après le terrifiant Sac de Rome en 1572, la nécessité de trouver un support iconographique capable de résister aux batailles et aux désastres s'impose aux yeux de l'art. Selon les Vies de Giorgio Vasari, c'est Sebastiano del Piombo qui a identifié la solution dans la fresque de pierre, déjà utilisée des siècles auparavant. C'est en hommage à cette mystérieuse tradition, disparue vers le milieu du XVIIe siècle, que la Galleria Borghese accueille l'exposition des Merveilles intemporelles. Peinture sur pierre à Rome entre les XVIe et XVIIe siècles.
Plus de 60 œuvres, provenant de musées italiens et étrangers et d'importantes collections privées, pour raconter le désir d'éternité de peintures, d'objets et de meubles en pierres semi-précieuses, qui des mines se sont retrouvés dans les ateliers d'artisans et d'artistes et donc dans les collections d'antiquaires et dans les cours italiennes les plus raffinées.

Jusqu’au 29 janvier 2023 - du mardi au dimanche, de 9h00 à 19h00    
Piazzale Scipione Borghese, 5  
 

 

expositions de tableau à rome

Voyage en Italie XXI – Le regard sur l'autre | Museo Casa Di Goethe

Le musée de la Maison Goethe, seul musée allemand situé en dehors de l’Allemagne, propose une réflexion sur le sens du voyage au XXIe siècle, plus particulièrement en Italie, avec l’exposition Viaggio in Italia XXI – Lo sguardo sull’altro. Terre propice à la migration mais aussi pays fétiche des voyageurs du monde entier, tous sont confrontés à une réalité qui diffère de leurs attentes. Cette exposition se veut être une enquête sur le présent des voyages en Italie, qui ont connu de réelles mutations tant dans leurs intentions que dans leur caractère, depuis le Grand Tour effectué par Goethe de septembre 1786 jusqu’à juin 1788.
Le commissaire a demandé à chacun des artistes de répondre par une seule œuvre à la question suivante : quel rapport entretenez-vous avec l’autre ? Le thème de l’acceptation et de la relation à l’autre est plus que jamais d’actualité, dans une Europe bouleversée par des questions complexes, telles que la migration, la diversité des genres, le changement climatique, l’affirmation des identités minoritaires ou encore les limitations de liberté dues aux pandémies.
Ainsi, quatre salles proposent quatre dialogues, quatre situations, quatre réflexions, qui regroupent les 34 œuvres de ces huit artistes de générations et de styles différents.
Jusqu’au 9 avril 2023    
Via del Corso, 18

 

sculpture de cheval allongé sur le dos
Daphne Wright, Stallion 2009


Hot Spot – Caring for a burning world | Galerie Nationale d’Art Moderne et Contemporain

Dès l’entrée de la galerie, deux immenses sculptures de gorilles accueillent le public, annonçant déjà le ton de l’exposition. Elles visent à tirer la sonnette d’alarme sur les 41.459 espèces en voie de disparition.     
Hot Spot – Caring for a burning world, emprunte son titre à l’œuvre du même nom de Mona Hatoum (Hot Spot III, 2009), une grande installation en fer et en néon représentant la planète Terre illuminée par une lumière rouge, représentant les conflits sociaux et l’urgence climatique. Cette œuvre raconte comment l’organisation de la société humaine semble conduire à une catastrophe environnementale irréversible et inévitable.     
Organisée sous la direction de Gerardo Mosquera, critique d’art et conservateur cubain, cette exposition, conçue spécifiquement pour les espaces de la galerie, présente les œuvres de 26 artistes du monde entier, appartenant à différentes générations, toutes touchées par ce qui est aujourd’hui au centre du débat contemporain.
Ce n’est pas tant une dénonciation que suggère cette exposition, mais plutôt une forme d’« activisme esthétique », qui vise à la fois à stimuler la réflexion et à sensibiliser aux bouleversements climatiques ainsi que d’imaginer une relation différente avec la planète. Les inondations, la surpopulation, la crise de la biodiversité, la surproduction, la déforestation, les incendies… tous ces enjeux d’actualité brûlants sont passés entre les mains de ces artistes activistes, qui manient les contrastes, les paradoxes et les polysémies pour raconter un art capable de guérir la planète et de prendre soin du monde.
Jusqu’au 26 février 2023 - du mardi au dimanche de 9h00 à 19h00
Viale delle Belle Arti, 131 (entrée accessible Via Gramsci, 71)    

 

Pier Paolo Pasolini – TUTTO È SANTO : un projet, trois expositions

Du 19 octobre 2022 au 26 février 2023, à l’occasion du centenaire de la naissance de Pier Paolo Pasolini (Bologne, 5 mars 1922 – Rome, 2 novembre 1975), l’Aziende Speciale Palaexpo, les Galeries Nationales d’Art Ancien et le Musée national des Arts du XXIe siècle MAXXI célèbre la figure de l’artiste aux multiples casquettes, à la fois réalisateur, écrivain et artiste, dans leurs musées respectifs, avec ce projet coordonné et divisé en trois expositions distinctes. Le projet a pour point de départ le thème de la corporéité et mêle disciplines, médias, œuvres originales et documents d’archives selon trois lignes directrices autonomes, spécifiques à chaque lieu, mais conçues pour solliciter des réflexions inédites sur la production de Pasolini, sur l’influence culturelle qu’il a exercé et exerce encore sur le regard de ceux qui l’observent au XXIe siècle.     
Le titre commun des trois expositions, Tutto è santo (Tout est saint) tient son nom de la phrase homonyme prononcée par le sage Chiron dans le film Médée (1969), réalisé par Pier Paolo Pasolini, qui évoque le caractère mystérieusement sacré du monde du sous-prolétariat, archaïque et religieux, en net conflit avec les héros d’un monde rationnel, séculaire et bourgeois.

Le Palais des Expositions présente Pier Paolo Pasolini. Tutto è santo – Il corpo poetico, une immersion dans l’univers complexe et polyvalent de l’artiste. A voir, une sélection rigoureuse de plus de 700 pièces qui composent un portrait "corporel" et inédit du grand intellectuel italien : photographies et journaux d'époque, premières éditions de livres, des magazines dans lesquels des interviews, des articles, des discours, des films, des disques, des bandes et plus de 250 costumes et costumes de scène.
Jusqu’au 26 février 2023 - du mardi au dimanche, de 10h00 à 20h00    
Via Nazionale, 194

La deuxième partie du projet, Pier Paolo Pasolini. Tutto è santo – Il corpo veggente, présentée au Palais Barberini, explore le rôle décisif de la tradition artistique dans le cinéma et l’imagerie visuelle de Pasolini, des Primitifs au Baroque, de l’archaïsme hiératique des peintres giottesques au réalisme subversif du Caravage, et le thème du sacré, qui, comme le rappelle le titre du projet d’exposition, est le motif sous-jacent de ce parcours.     
Ce dernier se développe comme une sorte de « montage » visuel, entre peintures, sculptures, photographies et livres pour un total d’environ 140 pièces.
Jusqu’au 12 février 2023    
Via delle Quattro Fontane, 13 
   

Pier Paolo Pasolini. Tutto è santo – Il corpo politico, est la dernière partie du projet d’exposition, organisée au Musée National des Arts du XXIe siècle MAXXI.    
Le dévouement constant aux questions de la vie publique et l'observation aiguë de la dynamique du pouvoir, ont fait de Pasolini un visionnaire vers lequel de nombreuses générations se sont tournées pour tracer les lignes directrices de leurs recherches. L'authenticité du vulgaire qui devient sacré, la disparition des banlieues, les effets de la consommation massive des médias sur le grand public, les grandes puissances lues comme des forces perturbatrices de notre présent, la voix de l'artiste comme acte de protestation sont les thèmes qui articulent les sections conçues pour l'exposition.    
L'exposition, est conçue comme un macro-texte qui inclut un dialogue étroit entre les œuvres de l’artiste, évoquant un fort engagement politique, enrichies de 200 archives - dont des photographies et des textes - liés à la dernière phase de la carrière de Pasolini.
Jusqu’au 12 mars 2023    
Via Guido Reni, 4A   

lola descamps
Publié le 2 novembre 2022, mis à jour le 10 février 2023

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