Édition internationale

REVUE DE PRESSE - Le Brésil dans l´Hexagone

Personne n´échappe à la Coupe du Monde. L´hexagone ne fait pas exception. L´actualité du Brésil dans la France aux six côtés est toujours aussi fournie. Hexacampeão signifie 6 fois champion en portugais. 6 côtés, 6 étoiles, tout est souvent question de chiffres entre ces deux pays.

"Le résultat des matchs joués par les pays de la zone euro n´a rien à voir avec le potentiel sportif des pays [mais] avec leurs performances économiques" précise Jean-Marc Vittori dans les Echos du 16 juin. Sachant que le Brésil est le champion de la croissance parmi les 32 pays engagés dans la compétition, sa sixième étoile pourra bientôt orner les maillots de la seleção. Le Courrier International en fait justement la une de son numéro du 15 juin : "Une nouvelle étoile pour le Brésil ?" Le quotidien publie la photo d´un jeune supporter, âgé de 4 ans qui porte un maillot sur lequel une sixième étoile a été brodée." Caio veut voir Jabulani (le ballon officiel du Mondial) entrer dans les filets des adversaires du Brésil", écrit le journal. Mais il en va du Mondial comme de la politique, rien n´est joué d´avance. C´est peut-être pour cela que Dilma Roussef, candidate du Parti des Travailleurs à l´élection brésilienne a profité de la Coupe du Monde pour se projeter sur la scène internationale. Paulo A. Paranagua dans Le Monde du 17  juin nous apprend  que c´est à Paris que la dauphine de Lula a assisté au premier match de l´équipe du Brésil vêtue du maillot auriverde (vert et jaune) de la Seleção. Il ajoute,  que cette femme de caractère refuse de se considérer comme la simple continuatrice du président Lula. "Le Brésil vit un moment très spécial, nous pouvons passer de la condition de pays émergent à celui de nation développée", explique Dilma dans son entretien au Monde. Cela suppose de maintenir au cours de la prochaine présidence (2011-2014) un taux de croissance de 5,5 % à 6 % par an. Les propos de Dilma Roussef semblent confirmés par Anne Cheyvialle dans le Figaro du 16 juin : "en 2009, la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Brésil, de l'Inde et de l'Afrique du Sud. Entre 1990 et 2008, les échanges mondiaux ont été multipliés par près de quatre, tandis que les échanges Sud-Sud l'ont été par plus de dix. [...] Financièrement, les pays en développement détenaient, en 2008, 4200 milliards de dollars de réserves de change, soit plus d'une fois et demi le montant détenu par les pays riches."

La Terre, le ballon des décideurs
Pendant que Dilma Roussef est à Paris, Les Echos font part de la décision du président Lula de ne pas assister au G 20 à Toronto.  Le ministre des Finances brésilien ? qui le remplaçait (le président Lula est resté au Brésil pour piloter les secours aux victimes d'inondations) redoutait que les pays européens stimulent maintenant leurs exportations et réduisent leurs importations en provenance des pays émergents nous rapporte La Croix du 28 juin. Et La Tribune du 27 juin de préciser dans les propos du ministre brésilien des Finances Guido Mantega :"Ces pays, au lieu de stimuler la croissance, prêtent plus d'attention à l'ajustement budgétaire, et s'ils sont exportateurs, ils feront cet ajustement à notre détriment".

Sur le net, TF 1 News relate la rencontre entre le président brésilien, passionné de football, et le chef du gouvernement  italien. Lula a déploré l'élimination de l'Italie en huitièmes de finale de la Coupe du monde de football en Afrique du sud. "Nous n'aurons pas de finale Brésil-Italie (...) Mais nous aurons quatre représentants du Mercosur (le marché commun du cône sud, ndlr) en quarts de finale", a-t-il souligné. Le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay sont les pays qualifiés parmi les huit équipes qui disputent les quarts de finales du Mondial 2010. Le Figaro nous rapporte que lors de cette rencontre, Berlusconi a plaisanté avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva en affirmant que les fanatiques de football et de femmes étaient les plus sympathiques.

Un avis sur la vie
Il est pourtant des sujets encore tabou au Brésil, L´Est Républicain cite dans ses colonnes ce juge brésilien qui a refusé qu'une femme enceinte d'un f?tus sans cerveau avorte, arguant que la vie de cette dernière n'était pas en danger. Le juge a estimé qu'un avortement allait à l'encontre du droit à la vie assuré par la Constitution brésilienne tout en sachant que l'enfant sans cerveau ne survivrait pas après l'accouchement. L'interruption volontaire de grossesse est toujours interdite au Brésil, sauf en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère.Ce qui est cocasse, c´est qu´au même moment à São Paulo, la naissance de bébés est diffusée en temps réel sur la Toile : tel est le service qu'offrent plusieurs maternités brésiliennes réputées. Le Courrier International ajoute : Dans ces établissements, on dénombre presque autant d'accouchements visibles en ligne que de naissances sans caméras, un score impressionnant quand on sait que cette offre n'a pas plus de deux ou trois mois.

Pendant que la terre tourne comme un ballon, le football devient une affaire d´Etat, des Etats. Domenech refuse de serrer la main de Pareira entraineur brésilien de l´Afrique du Sud. On est à deux doigts de l´incident diplomatique. Toute les médias français ont relaté "l´affaire". "Au football seul le ballon n'est pas payé, c'est pourtant lui qui se prend le plus de coups. " (Vincent Roca, chronique Sur le marché des transferts)

Il en va ainsi de l´actualité de ce mois de juin, comme il en va du monde, et le vrai problème c´est: quand on croit que c´est fini....ça recommence !

Joseph Sivieri (www.lepetitjournal.com - Brésil) vendredi 2 juillet 2010

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