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RENCONTRE AVEC – Blandine Galy, luthière française installée à Madrid

La luthière française Blandine Galy nous invite dans son atelier madrilène, ouvert en juin 2014, à deux pas de l'Auditorium National de Musique. Une bulle de calme et de lumière qui sent le bois et le vernis.

Blandine Galy, luthière française,Madrid,lepetitjournal.com,Espagne
Lepetitjournal.com : Il y a de la musique en fond sonore, qu'est-ce vous écoutez en travaillant?
Blandine Galy (photo Déborah Gros) : Le plus souvent Radio Clásica qui programme d'excellentes émissions. Ça me permet de suivre l'actualité musicale espagnole et de connaitre les jeunes talents, qui seront peut-être mes futurs clients !

Qu'est-ce qui vous a amené à Madrid ?
Au départ rien ne me prédestinait à l'Espagne! J'étais plutôt tournée vers l'Allemagne étant donné qu'une de mes grand-mères est allemande et que j'ai étudié cette langue à l'école. Je suis arrivée à Madrid pour le travail et je m'y suis tout de suite sentie à l'aise. Je venais de terminer ma formation à l'Ecole Internationale de Lutherie de Mirecourt dans les Vosges. Le diplôme en poche il fallait que je poursuive mon apprentissage dans un atelier. J'ai rejoint Laurent Lopez à Madrid, un grand luthier, spécialiste du quatuor à cordes (violon, alto, violoncelle). Pendant ma formation j'avais appris à construire des instruments, avec Laurent Lopez je me suis surtout centrée sur la réparation et la restauration. Après 9 ans et demi ensemble j'étais prête à ouvrir mon propre atelier.  

Qu'est-ce qui vous plait de l'Espagne ?
Le rythme de vie, l'ambiance, l'accueil. Je trouve que les gens sont pêchus, dégourdis et bosseurs. Dans mon domaine je remarque souvent un petit complexe d'infériorité. On me dit: “En Espagne on n'a pas de grands musiciens”, ce qui n'est pas vrai du tout ! L'Espagne a une forte tradition de lutherie en guitare et d'excellents musiciens. Et puis Madrid est une ville active au niveau musical. Il y a beaucoup de conservatoires et d'écoles privées, plus qu'en France il me semble.

Je suis aussi très intéressée par le patrimoine musical espagnol. Ici on peut voir de magnifiques instruments: au Conservatoire Supérieur, à côté de la gare d'Atocha, il y a par exemple un violon Stradivarius sur lequel j'ai eu la chance de travailler ! Et au Palais Royal un très beau quatuor à cordes est exposé, une commande de la Cour espagnole à Antonio Stradivari, le luthier des rois au 17e siècle.

Quelques mois après l'ouverture de votre atelier n'est-ce pas trop difficile de faire votre place ?
L'avantage c'est qu'en Espagne il y a peu de luthiers spécialisés dans les violons. Donc la demande est forte. En France c'est différent : plus de luthiers donc plus de concurrence. Ici je reçois des clients de nombreuses régions, en ce moment par exemple je travaille pour des musiciens des Canaries et de Murcie. C'est très enrichissant.
Pour l'instant je démarre doucement, c'est normal il faut que je me fasse un réseau. Et puis il faut du temps pour établir une relation de confiance avec les clients. Les musiciens sont très attachés à leur instrument, ils le laissent entre nos mains, à nous de le bichonner!

Est-ce que vous sentez les effets de la crise sur votre activité ?
Oui c'est sûr que les ventes d'instruments ont baissé. Avec une paye en moins par an pour les fonctionnaires, le cadeau de Noël n'est plus forcément le violon. Malgré tout, certains parents sont conscients que si leur enfant possède un bon outil, il sera encouragé à continuer la musique.

Pour visiter le site web de Balndine Galy c'est ici ! 

Déborah GROS (www.lepetitjournal.com – Espagne) Mardi 21 octobre 2014
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