

Entre le public et le privé, le c?ur d'Eric Woerth balance
Eric Woerth est né en 1956 dans l'Oise. Il fréquente les bancs d'HEC Paris et de l'Institut d'études politiques de la capitale. Dès sa sortie, il est recruté comme auditeur par une entreprise nationale, Pechiney. A partir de 1993, il commence à tremper dans la politique puisqu'il devient dans le même temps directeur financier et administratif du RPR puis conseiller parlementaire du Premier ministre Alain Juppé en 1995.Entre le milieu des années 1990 et des années 2000, il cumule ces fonctions avec celles de maire de Chantilly, de dirigeant du cabinet Arthur Andersen où il se spécialise dans l'audit d'entreprises et de député suppléant de l'Oise. En 2002, il renonce définitivement à sa carrière dans le privé.
(Crédits photo: AFP)
Il se concentre sur la politique
En octobre 2002, il fonde le Club de la boussole, un groupe politique qui rassemble 38 députés ( dont Xavier Bertrand ou encore Renaud Donnedieu de Vabres) ayant juré fidélité au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et à Jacques Chirac. De 2004 à 2005, Eric Woerth est secrétaire d'Etat à la réforme de l'Etat, auprès du ministre de la Fonction publique et de la réforme de l'Etat dans le gouvernement Raffarin. En 2004, il est reconduit comme trésorier de l'UMP par Nicolas Sarkozy dont il sera d'ailleurs le président de l'Association de financement pour sa campagne présidentielle. En 2007, il est nommé, parallèlement à ses fonctions de trésorier, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique dans le nouveau gouvernement de François Fillon. Lui sera adjointe plus tard la réforme de l'Etat. Ce cumul de fonctions lui a d'ailleurs été fortement reproché notamment par le groupe PS à l'Assemblée qui voyait la France comme "le seul pays d'Europe où le ministre du Budget est en même temps officiellement collecteur de fonds pour le parti qui détient la majorité".
Son dossier-clé: l'évasion fiscale
Plutôt discret, l'homme poursuit pourtant son bonhomme de chemin. Son poste, pas facile, le met pourtant souvent dans de fâcheuses postures. Mais il n'est pas de la trempe de ceux qui se laissent déstabiliser: "Je ne suis pas un libéral, je suis plutôt un gaulliste. J'aime l'intervention de l'Etat. Je pense qu'il a beaucoup de choses à faire et à dire". Déficit de la Sécu, évasion fiscale, argentier des fonctionnaires, les sujets abordés par l'homme de chiffre sont sensibles. Le dernier en date est la lutte contre l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux. Sa position a été saluée par les contribuables français. Une liste de 3.000 contribuables détenteurs de comptes bancaires en Suisse d'un montant de trois milliards d'euros a été révélée à la France au mois d'août, invitant Eric Woerth à avertir les personnes visées de se dénoncer volontairement auprès d'une cellule de régularisation mise en place en avril. Mais début décembre, l'utilisation de cette liste a été dénoncée, le ministre ne pourrait pas s'en servir car elle aurait été obtenue illégalement. Pourtant, Eric Woerth n'a pas cillé. Au c?ur de la polémique, il a tenu bon, l'utilisation de cette liste est légale. Et pour prouver que même s'il ne changera pas ces positions, il n'est pas là pour déclencher une guerre, il vient même d'annoncer que la procédure de régularisation allait être prolongée. Comme il dirait lui-même, "il faut être sérieux, et j'essaie de l'être".
Magali MASSA (www.lepetitjournal.com) mardi 5 janvier 2010
En savoir plus :
Article des Echos- Eric Woerth, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique
Article du Figaro- Première tourmente médiatique pour Eric Woerth


































