Édition internationale

PS – A Reims, un Congrès pour rien

C'est sans accord entre les motions proposées que le Congrès de Reims s'est achevé hier. Place à présent aux votes des militants, qui ont le choix entre Ségolène Royal, Martine Aubry et Benoît Hamon pour désigner le nouveau Premier secrétaire du PS. Retour sur un week-end tout feu tout flamme

Martine Aubry a finalement décidé de poser sa candidature au poste de Premier secrétaire (photo AFP)

Ségolène Royal avait été la première à dégainer vendredi, en annonçant sa candidature au poste de Premier secrétaire du Parti socialiste. La présidente de Poitou-Charente espérait peut être pousser ses camarades à se rallier à sa bannière, arrivée en tête du vote des militants au début du mois.
Mais rien n'y a fait. Aucun accord n'a été trouvé dans l'ultime nuit de tractations de samedi à dimanche, entre Royal et ses trois principaux opposants : Martine Aubry, Benoît Hamon et Bertrand Delanoë. Eux-mêmes ne sont pas parvenus à s'entendre sur un front commun "anti-Royal", et le maire de Paris est resté sur le carreau.
Représentant l'aile la plus à gauche du PS, Hamon, lui, a confirmé hier matin sa candidature, dans les tuyaux depuis le début du Congrès de Reims. Puis il a été suivi par Martine Aubry, pas décidée à laisser le champ libre à l'ex-candidate à la présidentielle. Mais la maire de Lille a été vertement critiquée par des collaborateurs de Delanoë pour n'avoir pas collaboré avec eux et préféré participer à "la guerre des chefs".

Ségolène et les autres?
Avec un train d'avance de l'avis même de ses opposants, Ségolène Royal a d'abord tenté d'amadouer la concurrence samedi. Evoquant le rassemblement des forces socialistes, elle a vanté le travail de Martine Aubry sur les 35 heures, ou bien l'unité maintenue du PS grâce à François Hollande.
Mais son appel à un rapprochement avec le MoDem, lui a fait perdre toute chance de conclure un accord avec ses petits camarades opposés à cette idée. Elle joue à présent sur l'intox, en demandant à ce que tout le monde se rallie au futur vainqueur, tout en précisant que si elle est élue, elle aura besoin "de rassembler tous les talents des socialistes (?) de toi Bertrand, et de tes amis. (...) Nous aurons besoin de toi François, tous les militants savent ce qu'ils te doivent".

?au chevet du PS
Alors que Martine Aubry et Benoît Hamon ont joué à celui qui ancrera le plus à gauche le PS, au plus près des couches populaires, Ségolène Royal s'est donné des allures de prêcheuse et de guérisseuse tout au long d'un week-end où elle a tour à tour été huée et acclamée.
S'appuyant sur l'affectif et le soutien des militants - ce qui lui a réussi jusqu'à aujourd'hui - plutôt que sur l'appareil politique du parti de la Rose, elle a parlé du pardon des offenses et de résurrection des morts. En mère protectrice, elle a expliqué qu'il "faut prendre soin de notre parti. Il va falloir nous guérir, il faut nous soigner de toutes ces petites et grandes blessures que nous nous sommes infligées (?)".
Les militants socialistes décideront jeudi prochain - et vendredi en cas de second tour - s'ils veulent de cette ordonnance, ou s'ils préfèrent les docteurs Aubry ou Hamon.
Nicolas MANGIN. (www.lepetitjournal.com) lundi 17 novembre 2008

En savoir plus
Le Parisien.fr - PS : Royal acclamée, Aubry candidate
Le Nouvel Obs - Benoît Hamon : "Je pense que je vais gagner"

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.