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La prépa, le pari de plus en plus de bacheliers
Dans son vaste bureau-salon, Michel Bouchaud, le proviseur du lycée Montaigne de Bordeaux (33), se réjouit du succès des classes préparatoires. "C'est un plébiscite renouvelé ! En 4 ans, nous sommes passés de 6.000 à 10.000 candidatures pour un total de 1.100 places cette année." À près de 600 kilomètres de là, le discours de Gérard Willeme, son homologue du lycée Paul-Éluard de Saint-Denis (93), est tout autre. "Malgré leurs 15 ans d'existence, nos 4 prépas peinent à faire le plein, déplore ce proviseur, pourtant loin d'être défaitiste. Nous devons encore convaincre les enseignants que nous possédons de vraies classes préparatoires. Ici, notre défi, c'est de maintenir l'excellence tout en gérant la diversité. Nous accueillons entre 60 % et 70 % de boursiers. Certains élèves ne rentreraient jamais en prépa sans la proximité que nous leur offrons."
Un plébiscite sans précédent pour les prépas
Grand lycée de prestige vs prépa de proximité ? Qu'y a-t-il de commun entre ces deux lycées à classes préparatoires ? Le succès d'un système sans doute : celui des prépas. Malgré les critiques, jamais ces classes n'ont accueilli autant d'élèves (82.000 à la rentrée 2009). Jamais elles n'ont conduit à autant de réussites. Plus de 8 préparationnaires sur 10 intègrent une grande école de commerce ou école d'ingénieurs. Et, qu'ils soient à Montaigne ou Paul-Éluard, qu'ils visent Polytechnique, HEC, les ENS (écoles nationales supérieures) ou des écoles de moindre renommée, les élèves de prépa n'ont pas l'air si malheureux.
"Je ne perdais rien à essayer"
Se fermer le moins de portes possible. Telle est d'abord la principale motivation des élèves qui optent pour une prépa. "Mes parents n'ont pas fait d'études et je suis l'aîné, confie Olivier, en maths spé au lycée Paul-Éluard. Je ne savais pas trop quoi faire après le bac. Au début, je voulais m'inscrire en fac. J'ai lu un prospectus qui disait ?Oser la prépa?. L'inscription simultanée à l'université pour obtenir des équivalences m'a convaincu. Je ne perdais rien à essayer."
Chacun s'est demandé s'il avait le niveau pour intégrer une filière réputée dédiée aux premiers de la classe. Sur ce point, Johan Yebbou, professeur de mathématiques au lycée Charlemagne à Paris et ancien président de l'UPS, l'association qui réunit les professeurs de mathématiques des prépas scientifiques, se veut rassurant. "Être dans le premier quart de la classe est suffisant. Selon les lycées, certains élèves sans mention sont même admis. La capacité à s'organiser efficacement et à fournir un travail régulier est tout aussi importante que le niveau scolaire. La motivation reste un moteur, de même qu'un goût prononcé pour les disciplines enseignées."
Article de notre partenaire de L'étudiant.fr (www.letudiant.fr) lundi 13 septembre 2010
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