

(Crédit photo AFP)
Appelé également "crédit permanent"ou "crédit renouvelable", le crédit revolving est une réserve d'argent permanente, accessible à tout moment, et qui se renouvelle partiellement au fil des remboursements. L'argent peut être dépensé pour les achats de son choix contrairement aux crédits affectés, ce qui peut inciter à la surconsommation.
Le montant du crédit est censé être accordé en fonction des revenus et des autres crédits éventuellement contractés. Il est soumis à un taux d'intérêt élevé allant de 15 à 20%. Si les banques et les établissements de crédit spécialisés distribuent ce crédit, il peut être souvent rattaché à une carte de crédit ou de fidélité proposée par de nombreuses enseignes de la grande distribution comme Darty ou Auchan. La durée du contrat est généralement d'un an, reconductible ensuite chaque année.
Mieux encadrer le crédit revolving
Christine Lagarde, ministre de l'Economie a annoncé lundi l'ajout de trois nouvelles mesures encadrant cette forme de crédit: le remboursement du crédit devra comprendre forcément une part d'amortissement du capital, les prêteurs seront contraints de vérifier la solvabilité de l'emprunteur et de consulter le fichier national des incidents de remboursement des crédits des particuliers (qui sera actualisé en temps réel, alors qu'il est aujourd'hui mis à jour avec trois mois de retard) et enfin la carte de fidélité délivrée par ces organismes de crédit ne pourra être utilisée comme carte de crédit par le consommateur que s'il le"demande expressément", alors qu'actuellement c'est souvent automatique. Les associations de consommateurs, elles, souhaiteraient une meilleure réglementation.
POUR
Le crédit revolving est un crédit simple et facile d'utilisation. Il permet de disposer tout de suite d'un bien grâce à une avance de revenus. Il assure actuellement le financement de 9,1% de la consommation des ménages et 9 millions de ménages l'utilisent. Pour l'association de consommateur CLCV, "C'est un outil utile et il n'est pas question de le remettre en cause". Le crédit revolving assure 40% du chiffre d'affaires des entreprises de vente par correspondance. Il est donc créateur de richesses, ce qui incite à la consommation des ménages et à l'emploi. Or, depuis 2002, la consommation des ménages constitue entre 60 et 100% de la croissance économique de la France. Bien utilisé, c'est à dire lorsque son utilisateur est vigilant et qu'il est accordé raisonnablement en fonction des revenus, le crédit revolving ne conduit pas au surendettement.
CONTRE
Le surendettement a frappé 710 000 ménages français fin 2008, le crédit revolving en est une des principales causes.
Il présente un taux d'intérêt élevé variant entre 15% et 20% (plus du tiers sont supérieurs à 19%) et des mensualités faibles qui conduisent à allonger fortement la durée de remboursement, l'essentiel des mensualités servant à payer les intérêts.
Il pêche également par le fait que les organismes qui l'attribuent ont souvent une très mauvaise connaissance de la situation financière du client et notamment son taux d'endettement. Ainsi, l'UFC-Que Choisir en octobre 2008 a recensé en moyenne 6 crédits revolving dans 82% des dossiers de surendettement. Dans les magasins, ce sont les vendeurs eux-mêmes qui le "vendent", touchant parfois une commission sur le nombre de cartes ouvertes. 54% des demandes effectuées dans des grands magasins ont été acceptées malgré un fort endettement des demandeurs.
Enfin, ce sont les personnes aux bas revenus qui y ont principalement recours alors que les offres sont dures à décrypter "de plus en plus, on constate que les ménages ont recours au crédit pour répondre à leurs besoins de base et remplir leur chariot, or, paradoxalement, ces crédits concernent souvent des personnes qui ont un faible bagage culturel et éducatif", affirme Serge Maître, de l'Association française des usagers des banques (Afub). 15% des ménages n'ont accès qu'à ce type de crédit.
Magali MASSA (www.lepetitjournal.com) mercredi 14 octobre 2009
En savoir plus:
Article d'Alternatives économiques- Le crédit revolving en accusation
Article du NouvelObs- Crédit à la consommation: la réforme jugée insuffisante par les associations


































